Chapitre 9

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Je ne savais pas vraiment où j'allais.

Je courais éperdument dans ce labyrinthe souterrain, les tunnels se succédant sans fin sous mes pieds, chaque détour une nouvelle incertitude.

Mon cœur battait à tout rompre, mais je ne pouvais ralentir.

Chaque pas que je faisais semblait résonner comme un coup de tonnerre dans cet enfer de pierre.

La panique m'envahissait peu à peu, rongeant ma raison. Mais je n'avais pas le temps pour la peur. Pas ici, pas maintenant.

Toujours transformée en louve, mes pattes effleurant le sol humide à une vitesse vertigineuse, je sentais pourtant mes forces s'amenuiser bien plus vite que je ne l'aurais cru.

Mon pouvoir s'épuisait à une vitesse alarmante.

Je pouvais presque sentir la chaleur de mon énergie vitale se dissiper, me laissant vide et vulnérable.

Il me restait peut-être quelques minutes, tout au plus, avant que je ne sois forcée de redevenir humaine.

Je devais trouver la sortie, et vite.

Mais les murs resserrés de ce labyrinthe semblaient s'étendre à l'infini, chaque tunnel un écho du précédent, chaque ombre une promesse de désespoir.

Je jetai un regard furtif par-dessus mon épaule, mais je ne voyais ni n'entendais personne.

Pas un souffle, pas une présence.

Peut-être les avais-je semés ?

Un mince espoir s'immisça en moi, et j'en profitai pour me retransformer en humaine, cherchant à préserver les quelques miettes d'énergie qui me restaient.

Adossée au mur froid et rugueux, je tentai de reprendre mon souffle, mais c'était peine perdue.

Ma respiration était bruyante, haletante, chaque inspiration me brûlait la gorge.

On devait pouvoir m'entendre respirer à un kilomètre à la ronde, pensais-je, désespérée.

L'épuisement me submergeait, une vague implacable qui menaçait de m'engloutir.

Je n'avais plus de forces, plus de réserves.

Mon corps me faisait souffrir, chaque pas était un supplice.

Depuis des heures, je courais, je me battais, je luttais sans relâche sans une seule pause, sans un moment de répit.

Mon esprit était embrouillé, chaque pensée noyée sous un flot d'émotions contradictoires.

La peur, la colère, l'angoisse... tout se mélangeait, me tirant vers le fond.

Et pour couronner le tout, mes jambes étaient lacérées d'éraflures, souvenirs des parois tranchantes du tunnel, chaque entaille une nouvelle douleur à supporter.

J'avais toujours pensé ne pas être claustrophobe, mais dans ces tunnels, avec des murs qui se rapprochaient de plus en plus, je commençais à douter.

Le plafond bas semblait peser sur mes épaules, chaque pas un peu plus oppressant.

Mais je ne pouvais pas m'arrêter, je ne le devais pas.

Il fallait que je sorte d'ici, que je prévienne quelqu'un.

J'ai attrapé mon téléphone, l'espoir au bout des doigts, mais comme je m'y attendais, aucune barre de réseau.

Coupée du monde extérieur, prisonnière de ce cauchemar de pierre.

J'ai serré les dents et pris ma boussole.

La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant