Chapitre 8

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Je me suis rapidement inclinée, jetant un coup d'œil à Ken pour qu'il fasse de même, espérant que les autres suivraient mon exemple.

Si nous étions bien au Moyen Âge, c'était probablement la manière la plus respectueuse de saluer un roi et une reine.

- Enchantée de vous rencontrer, parvins-je enfin à dire, bien que ma gorge se soit nouée sous la pression.

Ken, dont l'anxiété transparaissait dans sa voix, ajouta précipitamment :

- On... on n'a pas fait exprès de venir ici. On s'est... on s'est perdu.

Le Roi, un homme imposant avec des cheveux bruns courts et des yeux d'un brun perçant, nous jaugea rapidement du regard.

Son visage restait impassible, difficile à déchiffrer.

- Il n'y a pas de quoi vous excuser, dit-il d'une voix grave mais courtoise. Vous pouvez relever la tête.

Derrière lui, la Reine fit un léger signe de la main à son valet, Vistus, pour qu'il se retire.

Sa grâce et sa majesté étaient indéniables, accentuées par ses longs cheveux noirs lisses et ses yeux d'un bleu glacial.

Son éclat doré brillait d'une lumière douce mais puissante, imposant naturellement le respect.

- Nous gérons la situation, Vistus. Tu n'as pas à t'en faire, dit-elle avec une voix empreinte de douceur mais ferme.

Le valet s'inclina profondément avant de se retirer silencieusement, refermant la porte derrière lui.

- À vos ordres, votre majesté, murmura-t-il en disparaissant dans le couloir.

À mes côtés, Ken, qui avait gardé la tête baissée, me murmura à l'oreille, ses yeux pétillants d'excitation :

- Je n'y crois pas... On parle la même langue qu'eux ! C'est génial !

Je l'ai fusillé du regard en lui répondant sèchement :

- La ferme.

Le Roi, toujours sur ses gardes, semblait peser chaque mot avant de parler.

Son éclat, d'un vert vif et perçant accentuait l'aura d'autorité qu'il dégageait.

Il se tourna vers la Reine, une étincelle d'étonnement traversant brièvement ses yeux.

- Je t'avais bien dit que j'avais reçu un signe annonçant l'arrivée de nos descendants, Jean, dit-elle avec un grand sourire, ses yeux bleu ciel étincelant de satisfaction.

Le Roi, visiblement peu convaincu jusqu'à présent, murmura en réponse :

- J'avoue que j'avais du mal à y croire jusqu'ici...

La Reine, reprenant son sourire chaleureux, nous invita d'un geste gracieux.

- Asseyez-vous à la table, dit-elle d'une voix douce mais autoritaire. Ce sera plus convivial pour discuter. Et je pense que vous n'êtes pas ici par hasard.

Nous avons échangé des regards hésitants, puis nous nous sommes dirigés lentement vers la grande table en bois massif, dont la surface était décorée de gravures complexes et entourée de chaises aux dossiers hauts, finement sculptées.

En prenant place, je me suis retrouvée en face de la Reine, sentant le poids de son regard scrutateur sur moi.

- En effet, répondit Lia, la gorge serrée. C'est... c'est très important.

Après avoir pris place autour de la table, nous avons brièvement présenté nos noms et expliqué la raison qui nous avait poussés à remonter le temps de plusieurs siècles, un sujet si lourd que les mots semblaient à peine capables de porter le fardeau.

La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant