Chapitre 6

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Après avoir récupéré ma glace et salué le vendeur avec un « Grazie mille ! » enjoué, je me suis dirigée vers Zoé, qui m'attendait un peu plus loin, plantée au milieu d'une vaste place baignée de soleil.

Le marbre blanc des monuments autour de nous renvoyait une lumière éclatante, amplifiant la chaleur déjà étouffante.

J'avais l'impression que l'air lui-même s'était transformé en une couverture de feu, et chaque respiration devenait un effort.

- Tu étais obligée de t'arrêter pour acheter une glace ? demanda Zoé en croisant les bras dès que j'arrivai à sa hauteur.

La chaleur m'écrasait littéralement, mes vêtements me collaient à la peau, et il était urgent que je trouve un moyen de me rafraîchir.

Un arrêt au premier marchand de glace que j'avais croisé me semblait non seulement justifié, mais vital.

La sensation de la glace fondante contre mon palais était un petit plaisir qui me rappelait que même en mission, la vie pouvait avoir des douceurs.

- La chaleur va finir par te transformer en sorbet ambulant, répliquai-je, espérant détourner son irritation avec une touche d'humour. Tu aurais dû prendre un rafraîchissement, ça t'aurait fait du bien.

Zoé leva les yeux au ciel avec un soupir exaspéré, mais je l'ignorai, concentrée sur ma glace que je dégustais en silence.

Elle n'avait pas tort sur un point, notre périple commençait à peser.

Depuis hier, nous n'avions eu que peu de répit. Le voyage interminable en train, où dormir relevait de la mission impossible, et notre arrivée à Rome, qui avait été tout sauf reposante, avaient déjà mis à rude épreuve notre patience et notre endurance.

À peine descendues du train, nous nous étions précipitées à l'hôtel pour déposer nos affaires, avant de repartir illico presto à la recherche de l'inconnu.

Nous avions englouti un sandwich à la hâte, sans prendre le temps de savourer les délices culinaires que Rome avait à offrir.

Et pourtant, je devais reconnaître que Zoé tenait bon.

Malgré son caractère insupportable, elle avançait sans faillir, et je me contentais de la suivre en espérant qu'elle nous menait dans la bonne direction.

- Ça fait une heure qu'on suit cette boussole sous cette chaleur ! Je n'en peux plus ! rouspéta Zoé, brisant le silence. Quand est-ce qu'on va enfin trouver ce garçon ?

- Patience, répondis-je en haussant les épaules. La magie ne se trouve pas en un claquement de doigts, sinon ce serait trop facile.

Elle leva les yeux au ciel, mais cette fois je remarquai la fatigue qui s'y cachait.

Nous étions épuisées, physiquement et mentalement. Emma nous avait appelé brièvement pour s'assurer que tout se passait bien, nous rappelant l'importance de signaler chacune de nos actions.

Chaque geste, chaque mouvement devait être consigné, par précaution.

La tension qui pesait sur nos épaules ne faisait que croître à mesure que nous avancions.

En marchant derrière Zoé, je laissai mon regard errer sur les merveilles de Rome.

Les rues pavées, bordées de bâtiments anciens aux façades décorées de sculptures et de fresques, donnaient à la ville un air intemporel.

Chaque coin de rue semblait raconter une histoire, chaque pierre semblait avoir absorbé des siècles de secrets.

Si ce voyage n'était pas une mission, je me serais volontiers perdue dans ces ruelles, savourant ces « vacances » inattendues en plein début d'été.

La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant