Chapitre 7

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Le vigile courait toujours derrière nous, ses cris se répercutant dans les galeries sombres et tortueuses des souterrains du Colisée.

Jamais je n'aurais cru qu'un tel dédale existait sous ce monument.

Chaque couloir, chaque virage semblait plus ancien et plus étroit que le précédent, un labyrinthe où l'on pouvait facilement se perdre pour toujours.

Zoé menait la course en tête, filant comme un éclair. La voir courir aussi vite, elle, d'habitude si posée et confiante, me surprenait au plus haut point.

Elle semblait presque animée d'une frénésie que je ne lui connaissais pas, et il m'était difficile de la suivre, surtout dans ces passages si étroits que je m'égratignais parfois contre les murs de pierre.

À chaque tournant, j'avais l'impression de la perdre, comme si elle disparaissait dans l'ombre, se fondant dans la noirceur des souterrains.

Cette mission était en train de tourner à la catastrophe, et tout en courant, je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi j'avais accepté de travailler avec elle.

Derrière nous, le vigile, à bout de souffle, peinait à suivre notre rythme.

Ses cris étaient de plus en plus faibles, noyés par la distance et les méandres du souterrain, mais ils n'avaient rien de rassurant.

Je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait, mais il était clair qu'il ne voulait pas nous inviter à prendre un café.

- Zoé ! Tu te rends compte de ce qu'on est en train de faire ? criai-je, ma voix se répercutant contre les murs de pierre.

Elle se retourna brièvement, un sourire narquois aux lèvres.

- Courir pour échapper à la police ? Eh bien, Joy, je pense que c'est une raison tout à fait valable pour aller dans un passage interdit, répondit-elle, son ton empreint d'une ironie mordante.

Je la dévisageai, choquée par son insouciance.

- Ne dis pas n'importe quoi ! répliquai-je, ma voix teintée d'angoisse. Ils connaissent sûrement ces souterrains bien mieux que nous. Ils vont nous attendre à la sortie, et ce sera fini pour nous.

Zoé émit un rire moqueur, un éclat de défi dans ses yeux.

- Tu as peur de simples vigiles ? Vraiment ? Toi, la si prudente et raisonnée Joy ? Tu me déçois beaucoup.

Un sentiment de colère sourde monta en moi. Zoé pouvait être tellement exaspérante, si arrogante avec sa manière de toujours se croire au-dessus de tout.

- Comment ça ? lançai-je, troublée par ses propos.

Mais elle ne prit même pas la peine de me répondre, continuant à courir comme si de rien n'était.

Cette arrogance, cette prétention qu'elle affichait me donnait envie de la secouer, de lui faire comprendre que la situation était sérieuse.

- Peu importe, continuai-je en essayant de reprendre le contrôle de mes émotions. Nous ne devions pas nous faire remarquer, Emma nous l'a formellement interdit. On n'était censées attirer l'attention qu'en cas de danger réel. Et je ne pense pas que c'était le cas pour toi.

Je m'engageai dans un passage étroit à droite pour continuer à suivre Zoé, mes bras se frottant contre les murs rugueux, ajoutant des égratignures à celles déjà reçues.

Les passages semblaient se rétrécir à chaque tournant, me donnant l'impression d'être avalée par ces vieux murs de pierre.

La situation me paraissait de plus en plus désespérée.

La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant