Chapitre 9 : Un démon nommé Désir

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AVERTISSEMENT : C'est le chapitre le plus "cru" probablement de la présente fanfiction. Il est question de nudité, de sang, de meurtre et de désir sexuel. L'automutilation (au niveau de la main) est également décrite. 


Sometimes I feel I've got to run away
I've got to get away
From the pain you drive into the heart of me

The love we share seems to go nowhere
And I've lost my light
For I toss and turn, I can't sleep at night

Once I ran to you (I ran)
Now I run from you
This tainted love you've given
I give you all a boy could give you
Take my tears and that's not nearly all
Tainted love (oh-oh-oh-oh)
Tainted love

Now I know I've got to run away
I've got to get away
You don't really want any more from me

To make things right you need someone to hold you tight
And you think love is to pray
But I'm sorry, I don't pray that way

Tainted Love, Soft Cell


L'odorat aiguisé de Crowley le conduisit jusqu'à la luxueuse parfumerie, où, dans un décor de bon goût, étaient exposés des parfums au prix exorbitant. Belinda observait ces merveilles olfactives sous le regard condescendant des vendeuses au teint frais et à la mise impeccable : avec son visage fatigué et ses habits couverts de poils, Belinda n'était pas une « cliente cible ». Le démon eut un élan de sympathie pour cette femme qui n'exigeait rien, excepté un peu d'attention de la part d'un mari davantage préoccupé par ses « projets » et les gambettes de sa secrétaire à serre-tête.

Une vendeuse, enveloppée dans un voile de parfum – bergamote et menthe poivrée nota Crowley –, s'approcha de lui, le sourire avenant et commercial.

– Monsieur, voulez-vous essayer notre nouvelle création Angel ?

Le démon se saisit du flacon, ôta le bouchon, arracha le vaporisateur à l'aide de ses dents avant de porter le parfum à ses lèvres. Il le vida d'un trait avant de basculer la tête en arrière. Un rot jaillit de ses lèvres qui se changea en petite flamme en entrant au contact de l'air. Il ravala la flamme avant de rendre le flacon à la vendeuse éberluée.

– Vous direz à la personne responsable de cette hérésie que ces putains d'angelots sentent les toilettes trop bien récurées du Ritz plutôt que le patchouli !

Il s'éloigna dans un petit ricanement satisfait. Soudain, l'atmosphère de la boutique changea et le démon ne fut pas le seul à la percevoir. Clients et vendeuses échangèrent des petits coups d'œil inquiet tandis qu'une douce brume chargée de capiteux effluves se faufila à travers la boutique, parfumant les corps et troublant les sens. À travers ses lunettes de soleil, Crowley sentit ses yeux le démanger au fur et à mesure qu'il s'avançait dans ce brouillard tentateur. Ses narines se chargèrent d'agréables odeurs : l'essence et le cuir de sa Bentley, l'alcool et les plantes. Il ferma les yeux flirtant avec des exhalaisons encore plus délicieuses : l' Eau de Cologne, les vieux livres et le thé tout juste versé. Le pétrichor.

Il suivit cette ligne olfactive et distingua une silhouette familière se découpant à travers la brume. Une fois le brouillard traversé, il se retrouva submergé par une vague d'odeurs associées à un certain souvenir : l'odeur des flammes et de cadavres encore chauds et surtout, cette odeur. La peau d'Aziraphale. Les lèvres d'Aziraphale. Il plaqua sa main contre son nez, luttant contre ces odeurs agressives annihilant sa méfiance et trompant sa vigilance.

– Aziraphale ? appela-t-il tout en retirant ses lunettes de soleil pour frotter ses paupières gonflées de larmes.

– Je suis là, mon cher.

Love IneffablyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant