La chaleur de tes bras

Chapitre 13: Mascarade

La lumière rouge, qui accompagnait d'ordinaire ses nuits, commença à vaciller.

La lumière bleue, à ses côtés, ne flancha pas, luttant contre l'obscurité.

La lumière rouge perdait de plus en plus de force.

La lumière bleue resta imperturbable, continuant sa tâche.

Les clignotements de la lumière rouge s'espacèrent de plus en plus.

L'éclat de la lumière bleue couvrit ses moments ternes.

Vint le moment où la lumière rouge ne fut plus lumière.

Vint le moment ou la lumière bleue devint la seule lumière.

Après quelques interminables seconde, le rouge reprit sa place.

Après ce qui semblait une éternité, le bleu ne fut plus seul dans le noir.

Rouge, comme les flammes d'une vie qui persistait malgré les épreuves.

Bleue, comme les larmes d'une âme qui croyait avoir perdu sa jumelle.

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Le manoir Ragnvindr n'était pas si immense que cela une fois qu'on s'y habituait.

Cependant, pour le Voyageur et Paimon, même avec un accès restreint à certaines pièces, la demeure leur paraissait impressionnante. Afin de faciliter leur petit séjour, Diluc avait trouvé le temps de leur faire une visite privée de l'ensemble des zones dans lesquelles ils pouvaient circuler. La salle de séjour réservée aux réceptions leur était déjà familière, aussi la visite commença réellement à partir des cuisines. Paimon y repéra les différents garde-manger, et ils furent invités à se servir quand ils le souhaitaient s'ils désiraient cuisiner quelque chose, même si évidemment, en tant qu'invité, il leur suffirait de demander à un domestique de leur préparer quelque chose.

Ils passèrent ensuite dans les différentes pièces studieuses, telles que l'ancienne salle de cours qui servait de bureau de réception, la petite bibliothèque privée de la famille, le bureau actuel de Diluc -qui est l'ancien de son père selon ses dires – ainsi que deux chambres d'amis aménagées spécialement pour eux. Une salle d'eau était également présente ainsi que des latrines, garantissant un confort luxueux aux habitants. Un peu plus en retrait, au fond du couloir se trouvait le quartier des domestiques qu'ils n'auront pas à aller voir a priori.

Diluc ne leur permit pas d'aller à l'étage, leur décrivant uniquement les différentes pièces, à savoir sa propre chambre, l'ancienne chambre de son père — désormais condamnée – ainsi que l'ancienne chambre de Kaeya.

"Vous ne l'avez pas condamnée celle là, si ?" Osa demander Paimon sans retenir sa curiosité.

Le possesseur des lieux ne paru pas déstabilisé par cette question.

Peu de personnes le savaient, car le maigre lien qui était en train de se reconstruire restait quasiment invisible pour des yeux extérieurs, mais Kaeya avait repris l'habitude de visiter le manoir Ragnvidr. Lorsqu'il avait récupéré la demeure familiale, Diluc avait bien sûr été tenté d'y supprimer tout ce qui lui rappelait Kaeya, mais au delà du fait que c'était impossible dans une maison dont chaque mètre carré comportait un souvenir avec lui, c'était aussi injuste. Pourtant, il n'a jamais pu trouver le temps, ni le courage de demander à son ancien frère d'armes de récupérer ses affaires. Elles étaient donc restées dans sa chambre. Ni interdite, ni entretenue jusqu'à ce que le principal concerné, une fois l'assurance qu'il ne serait pas renvoyé comme un malpropre du domaine de l'Aurore, en reprenne possession.