Hello tout le monde ! Quel honneur de vous retrouver dans cette nouvelle histoire qui, j'espère, vous plaira autant qu'à moi.
Comme toujours, un média pour accompagner votre lecture.
On se retrouve en bas, bonne lecture !
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❈C'était le jour le plus froid que la France n'avait jamais connu.
Mon cœur s'est glacé pour l'éternité à ce moment-là. Encore aujourd'hui, j'entends sa mécanique craqueler à chacun de ses battements.
Ils l'avaient annoncé à la radio, tôt dans la matinée, lorsque la nuit avait décidé de se prolonger encore un peu dans les rues de Paris. Je me souvenais parfaitement du son grésillant qui avait accompagné la diction ponctuée des dernières nouvelles en vogue, alors que j'étais en train d'étaler un beurre aussi dur que de la roche sur ma tartine de pain dorée.
La pauvre cheminée était trop ancienne pour parvenir à nous réchauffer convenablement, mon frère et moi. Je passais chaque hiver entièrement habillé pour ne pas mourir frigorifié avant l'heure.
Oui, parce qu'ici, il lui arrivait de tuer, à l'hiver.
C'était un criminel, comme beaucoup d'autres, d'ailleurs.
L'allure de mes mitaines effilochées, mon bonnet qui couvrait mes oreilles et mon écharpe qui sentait l'eau de Cologne d'Archie sont parfaitement détaillés dans ma mémoire.
Il y avait aussi cette forte odeur aux arrières goûts de menthe et de réglisse qui traîne, encore quelques fois, dans mes narines.
J'étais petit, frêle, avec tout de même un visage assez rond et gras qui ne concordait pas avec le reste de mon corps. Mes mouvements, emprisonnés par des couches superposées de tissus, parvenaient avec difficulté à introduire la nourriture dans ma bouche qui se pinçait vers l'avant afin de l'atteindre plus facilement.
Une fumée blanche, à peine perceptible, s'y échappait d'ailleurs à chacune de mes respirations.
Qu'il était gentil, l'hiver, il rappelait que sans air, nous n'étions plus rien.
Quelques miettes salissaient la table de la cuisine recouverte d'une nappe rouge et blanche aux carreaux Vichy.
Mes yeux étaient fixés sur l'immense fenêtre qui donnait sur la rue passante, laissant le manque d'isolation infiltrer quelques flocons à l'intérieur. Ils décoraient les coins vitrés d'enluminures glacées.
Que c'était beau.
Les rues étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige et chacun s'attelait à dégager les voies grâce à d'énormes pelles en métal. J'assistais à cette scène où des coups d'outil étaient donnés en parfaite harmonie pour créer un amas de poudre blanche. Les lampadaires encore allumés qui éclairaient la zone donnaient l'impression que le sol était fait d'or, et qu'on essayait d'y dégoter un trésor.
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L'Orateur | TaeKook
FanfictionDans le Paris glamour des années 80, Jungkook Delcroix, avide d'excellence, jongle entre le snobisme des étudiants en droit fortunés et sa propre précarité. Major de promotion et bénéficiaire d'une bourse méritoire qu'il dissimule avec soin, il enta...