Caput X

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Bonsoir tout le monde ! Comment allez-vous en ce moment ?

Ce qui devait n'être qu'un chapitre de transition contient en réalité énormément d'indices et de détails. J'ai tellement hâte d'avoir vos théories.

On se retrouve en bas, en vous souhaitant une agréable lecture <3




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Un vent glacé fouette et recouvre mes joues de picotements alors que je pédale de plus en plus vite sur les routes irrégulières de Paris. Les roues peinent à suivre la cadence du sol pavé et cabossé. Mon corps tremble et la chaîne métallique couine à chaque nouveau mouvement de jambe que j'effectue.

L'inconfort de mon voyage disparaît quand je regagne une route un peu plus lisse. Je serre à droite tandis que quelques voitures me dépassent après m'avoir aveuglé de leurs phares. Je décide de bifurquer vers le trottoir qui longe la Seine.

Certains, les vitres baissées, laissent leur musique tourner à fond au rythme de leur ronde ostentatoire. Du Goldman, du France Gall, un peu de Hallyday pour les plus déjantés.

S'il n'y a pas de bruit, alors ce n'est pas un samedi soir à Paris.

Mes yeux ne se concentrent plus sur les obstacles devant moi, mais sur le splendide coucher de soleil déjà à sa fin.

Je crois qu'il n'y a rien de plus poignant que tout ce qui touche à sa finitude. La fin d'une vie, la fin d'un amour, la fin d'une amitié ou la fin d'un succès. Lorsqu'on peut les sentir, les prévoir, ou les savoir ne plus se reproduire à nouveau ; le sentiment qui monte crescendo vers la conclusion d'une étape est le plus sapide de tous.

Assister à la superposition de ces couches d'orange et de bleu en dessous du noir étoilé - qui régnera bientôt en maître dans le ciel - fait monter en moi cette adrénaline de la dernière fois. Leur éclat mord doucement le dessus du fleuve, mettant en valeur sa houle toujours aussi faible.

Je ne reverrais peut-être jamais un spectacle aussi magnifique, alors je savoure cet instant qui ne laissera en moins plus que le goût du souvenir.

C'est un état d'esprit que j'ai hérité d'Archibald.

Mon frère s'extasiait pour tout, absolument tout : une jolie fleur qui poussait dans la verdure, un cygne sur l'eau, les flocons de décembre qui recouvraient les rues ou bien une tartine parfaitement grillée. Chaque bonne nouvelle faisait manifester, en lui, une joie profondément communicatrice. Son rire était si léger, si rayonnant, qu'il est le premier rappel du passé qui se ravive en ma mémoire quand mes pensées ressuscitent son existence.

Parfois, je trouvais ses réactions surfaites, son air espiègle fatiguant, et lorsque je lui demandais la raison son excitement, il me répondait :

« Regarde autour de toi, Koo. Il n'y a pas plus grande richesse que le monde qui t'entoure. J'apprécie ce que j'y vois. On dit souvent qu'on ne vit qu'une fois. Moi je trouve que ce n'est pas vrai. Nous n'avons qu'une seule fin : c'est la mort. En attendant qu'elle vienne nous chercher, je pense que notre parcours est justement une succession de petits achèvements qui te permettent de vivre à l'infini, jusqu'à ce que tu ne le puisses plus. Au point final de ton existence. »

L'Orateur | TaeKookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant