Caput VIII

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Bonsoir tout le monde !

Je vous laisse aujourd'hui avec un chapitre que j'adore. J'ai tellement hâte d'avoir vos ressentis.

Je vous ai mis une musique en média pour une lecture plus immersive.

On se retrouve en bas !






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Un homme s'est assis, à un mètre de moi.

Posé sur le bord frais de la fontaine, je sens la pierre à travers mon pantalon, froide et lisse sous mes doigts. Derrière mon dos, l'eau s'élance en arcs gracieux, jaillissant du sommet de cette majestueuse architecture.

Je tourne mon visage pour mieux le distinguer.

Les lumières qui l'illuminent transforment chaque gouttelette qui entoure son corps en éclat doré. Une pluie d'étincelles retombe dans le bassin avec un clapotis régulier et apaisant, formant une mélodie douce qui berce la nuit.

Mes yeux distinguent à peine les traits forts de son visage. Son teint est mate, ses cheveux bruns sont courts et fraîchement rasés. Il paraît grand, du moins la longueur de ses jambes me donne ce pressentiment. Il porte un bomber en cuir large et un jean tout aussi imposant : un peu avec l'allure de ces rockeurs qui dansent le jerk ou le boogie-woogie.

L'inconnu sort un cigare de sa poche intérieure puis l'allume avec un briquet en argent. La flamme détonne au milieu du noir autour de nous.

Je le regarde en brûler le bout tandis que ses yeux me scrutent comme s'il se posait une question avec une réponse qui se trouverait sur mon front.

Ne sachant pas ce qui occupe son esprit au point de se perdre dans mon regard, je lui demande, rebondissant sur sa remarque qui visait à me faire prendre conscience du rouge à lèvre qui décore ridiculement ma bouche :

— C'est si voyant que ça ?

— Un peu, répond-il avec une honnêteté qui me fait lâcher un rire.

Je penche ma tête vers l'intérieur de la fontaine pour apercevoir mon reflet sur l'eau qui stagne.

Les sculptures ornant la fontaine se détachent en silhouettes imposantes contre le fond sombre de la place. Ce sont des personnages mythologiques, figés dans la pierre. Je les reconnais : il y a Diké, la deuxième déesse grecque de la justice, Hermès, le messager des dieux, puis Bacchus, la divinité du vin, des festivités, mais surtout de l'extase.

Ce dernier m'a toujours un peu mis mal à l'aise.

Ils semblent tous prendre vie sous l'effet des jets d'eau et des lumières qui les enveloppent de halos jaunes.

L'Orateur | TaeKookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant