Sincerely Pretending - French Ichihime Story

~ Chapitre 1 ~

 Pourquoi avait-elle dit une chose pareille ? Devant tous ses collègues qui plus est ! Parfois, Orihime maudissait vraiment sa faculté à parler sans réfléchir qui la mettait dans des situations compliquées et qu'elle ne savait ensuite pas gérer. Ah, quelle pagaille ! La jeune femme, assise à leur table habituelle, soupira en enfouissant la tête entre ses bras. Même en s'y appliquant, on n'aurait pas su déchiffrer ce qu'elle marmonnait sous sa longue chevelure auburn lui servant de cachette.

- Hey Hime, fit une voix masculine près d'elle, qu'est-ce qui t'arrive ?

Orihime releva la tête doucement, juste assez pour apercevoir Ichigo Kurosaki qui prenait place devant elle, comme il en avait l'habitude. Elle lui adressa un faible sourire qui ne se voulait même pas convaincant, de toute façon Ichigo avait déjà vu que quelque chose n'allait pas. Et s'il ne l'avait pas surprise dans cette situation et qu'elle avait alors tenté de lui cacher, il l'aurait remarqué aussi. Ichigo lisait en elle comme dans un livre ouvert depuis qu'ils se fréquentaient plus régulièrement, soit depuis presqu'un an. Après le lycée, Ichigo avait décidé de commencer des études de langues pour devenir traducteur pendant qu'Orihime s'était mise à travailler après une formation courte en design. Depuis quelques mois, elle occupait un poste dans une entreprise de publicité à Tokyo, à une dizaine de minutes en train de Karakura où elle vivait toujours. Leurs amis, pour la plupart, étaient toujours dans le coin même si tous étaient très pris par leurs vies respectives. Toutefois, cela ne les empêchait pas de se voir une fois par mois tous ensemble lors d'une sortie en ville.

Le changement le plus flagrant dans cette vie de jeune adulte était le rapprochement significatif entre Ichigo et elle qui se voyaient une fois par semaine autour d'un café. Ce rituel s'était mis en place progressivement et avait débuté par hasard lorsqu'ils s'étaient croisés dans ce café situé entre l'université et la gare de Karakura dans lequel ils se rendaient avant de commencer leur journée bien chargée. A force de s'y voir chaque jeudi matin où leurs emplois du temps respectifs s'accordaient et leur permettaient de se retrouver, ils en avaient fait une habitude qui les avait fortement rapproché au point d'être suffisamment à l'aise pour s'appeler par leurs prénoms et discuter de sujets variés.

- Orihime ?

- Hmm ? Désolée, j'étais dans mes pensées, dit-elle en se redressant complètement sur la banquette.

- Ce n'est pas nouveau. Avant que tu ne me dises ce qui te tracasse, je vais commander. Comme d'habitude ?

- Oui, s'il te plaît, lui sourit-elle pendant qu'il se levait pour se rendre au comptoir.

De sa place, Orihime en profita pour observer le roux qui passait commande sans attendre. Du fait de l'heure un peu plus tardive, soit neuf heures, le café était moins bondé car la plupart des salary men, étudiants et autres actifs étaient déjà au travail ou en cours depuis bien une heure. Le jeudi, Orihime avait la chance de prendre son poste à dix-heures, ce qui lui permettait de passer du temps avec Ichigo qui commençait les cours à la même heure. Elle savourait cette opportunité comme la plus délicieuse des friandises, profondément heureuse d'avoir cette occasion de voir l'homme qu'elle aimait toujours en secret. Bien qu'il lisait plus facilement en elle, il ignorait toujours les sentiments qu'elle nourrissait pour lui et qu'elle n'avait pas essayé de lui partager. Elle n'en avait toujours pas eu le courage mais cela lui convenait pour l'instant.

Ichigo attendait désormais leurs boissons que l'employé s'affairait à préparer, les mains dans les poches, les yeux rivés sur le paysage dehors. Le jour était déjà bien levé en cet matin de mai, englobant Ichigo d'une douce lumière qui ne le rendit que plus beau encore, si c'était possible, aux yeux de la rousse. Cette dernière était tellement perdue dans sa contemplation, qu'elle ne le remarqua pas revenir vers elle avec un petit plateau sur lequel étaient posés leurs boissons ainsi qu'un beignet à la confiture. Elle sortit de sa rêverie lorsque la douce odeur de la pâtisserie atteint ses narines.