Contrôle de police

241 10 0
                                    

À chaque fois que la police fait des contrôles, Sidjil sait qu'il se fera arrêter. Systématiquement. On appelle ça un délit de faciès, et à force, on s'habitue. Il n'a rien à cacher, mais sa tête ne leur revient pas, c'est tout, c'est comme ça. Aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Ils sont deux. Celui qui lui fait signe n'a pas l'air très sympathique. Sans broncher, Sidjil lui présente tous ses papiers ainsi que ceux du véhicule. Dans la façon de faire de l'agent, le jeune homme comprend qu'il cherche à le coincer. Ça le fait profondément chier, mais il sait que réagir n'empirerait que la situation.

- Élian, laisse, je m'en occupe, y'a une autre voiture qui arrive. Son collègue prend le relais. Sidjil le regarde, un petit sourire aux lèvres, tandis qu'il mime discrètement un désolé.

- Il est raciste ton pote... Remarque-t-il en riant.

- Non... Enfin... Peut-être un peu... Le policier lève les yeux au ciel. C'est toujours ok pour ce soir ?

- Bien sûr Max. J'ai hâte de voir sa tête quand tu vas faire les présentations. Sidjil meurt d'envie de l'embrasser, mais il ne peut pas. Pas alors que son collègue l'observe de cet œil assassin.

Il reprend la route, le cœur léger. Voir son petit ami Maxime lui a redonné l'énergie nécessaire pour terminer sa journée de travail. En rentrant chez lui, il se prépare avec minutie. Il doit faire bonne impression pour les amis de Maxime, surtout pour Élian. Et l'expression sur son visage, honteuse et surprise, vaut tellement le coup. Sidjil passe toute la soirée à taquiner le policier qui lui a cherché des noises et à embrasser celui qui l'a sorti de cette situation désagréable. Il se sent bien. Et il pourrait s'habituer à tous ces contrôles de police si Maxime en est l'instigateur.

C'est un capOù les histoires vivent. Découvrez maintenant