Les miroirs maudits

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 Une lettre. Toute cette histoire avait commencé par une simple lettre. Maxime crut d'abord à un canular. Ses camarades de classe ne l'appréciaient pas vraiment, il s'agissait sans doute d'une mauvaise blague mise au point afin de mettre à l'épreuve sa crédulité. Puis, il y en avait eu une deuxième, puis une troisième et encore d'autres. Maxime s'évertuait à jeter, déchiqueter, voire brûler chacune d'entre elle, pourtant, tous les soirs, une nouvelle apparaissait sur son bureau.

Ses parents se plaignaient d'une invasion de chouette. Très peu commun dans la région. En fait, très peu commun tout court. Malgré ses tentatives d'ignorer le courrier, la situation l'eut à l'usure et il finit par en parler à son meilleur ami Élian. Ce dernier lui proposa de l'accompagner sur ce chemin de traverse dont l'adresse était indiqué à la fin de la lettre. Cependant, les deux camarades partageaient la même pensée dubitative.

Ils se retrouvèrent donc perdus dans un pub à attendre qu'un vieux magicien leur fasse un tour de cartes. Finalement, une vieille femme leur demanda de la suivre et ils s'exécutèrent sans dire un mot. Suivre une inconnue de cette manière était un comportement si idiot qu'ils se blâmèrent à plusieurs reprises pour leur curiosité et leur naïveté.

C'est seulement lorsque Maxime passa devant la boutique "Olivander" qu'il commença enfin à ouvrir les yeux, le jeune sentait une sorte de picotement dans tout son corps. Son instinct le guida vers un petit bout de bois qui dégageait une énergie singulière.

- Ah ! La légendaire baguette du sorcier miroir. Il n'en existait que deux comme celle-là. Malheureusement, personne ne peut l'utiliser. Un puissant sortilège la maintient enchaîné. Puis le vendeur lui proposa d'essayer plusieurs baguettes magiques, mais Maxime refusa. Il savait qu'aucune ne serait à la hauteur de celle devant ses yeux.

Élian observa Maxime essayer de convaincre le vendeur de lui céder la "baguette miroir". Il le laissa mener la négociation et fit le choix de ne plus bouger dans son coin. Maxime semblait si à l'aise, Élian ne l'avait jamais vu comme ça. Il était sincèrement heureux pour lui.

- Personne n'est parvenu à la faire fonctionner depuis des siècles, petit, même les plus grands sorciers de l'ordre de Merlin.

Pour Maxime, cela ne signifiait absolument rien, et face à ses supplications, le vendeur finit par lui céder et lui offrit la possibilité de tenir quelques secondes le bout de bois dans ses mains. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit l'objet briller. Une chaîne en or, celle qui maintenait le sort en place, se révéla puis disparut dans une pluie d'étincelles. Une odeur de myrtille derrière laquelle on pouvait deviner un arôme de framboise se diffusa dans la boutique. L'étonnement laissa place à une admiration à laquelle Maxime ne s'attendait pas. Il ne lui semblait pas avoir réalisé quelque chose d'exceptionnel. Finalement, le gars ne lui fit rien payer, ce qui arrangea fortement Maxime. Il n'avait pas beaucoup d'argent magique.

Les vacances d'été se terminèrent bientôt et lorsqu'il fut l'heure pour Maxime de prendre le train, Élian le prit dans ses bras.

- Mec, tu m'envoies des chouettes tous les jours, je m'en fou. Se lamentait-il durant l'étreinte.

- Bien sûr frère... Jura-t-il.

Maxime s'installa dans un wagon où ne se trouvait qu'un seul individu. Pourtant de nature sociable, il stressait énormément, comme s'il jouait toute sa situation sociale aujourd'hui. L'avenir de ses amitiés magique se construisait maintenant. Grim, le surnomma plus tard Maxime parce qu'il avait toujours le nez dans un grimoire de magie, ou Matthis, devint son meilleur ami. Et malgré le Choipeaux qui les envoya dans deux maisons différentes, rien ne put les séparer.

Grim venait d'une famille de magicien pure souche. Il avait grandi dans cet univers inconnu à Maxime. Ils s'échangeaient donc énormément d'anecdote sur leurs deux mondes. Quand Maxime se faisait harceler pour son sang de moldus dans le dortoir des serpentards, il fuyait dormir chez les poufsouffles et y était accueilli comme un roi par son ami. Même si les autres étudiants le regardaient d'un air méfiant, personne ne trouvait rien à y redire.

Et puis un jour, alors qu'il se lavait les mains aux toilettes, il entendit quelqu'un murmurer son nom. Enfin, ce n'était pas le sien, mais la proximité de leur sonorité suffit à rendre Maxime perplexe. Qui était donc Maxine ?

C'est un capOù les histoires vivent. Découvrez maintenant