Chapitre 4

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Le lendemain après-midi, je passe à nouveau les portes de l'hôtel Luciani. Henri n'est pas là et Laura m'annonce qu'il est en congé pendant deux jours. Madame Luciani est présente aujourd'hui et m'invite directement à passer dans son bureau. Un sentiment de malaise me prit soudain et le stress que j'avais ressenti hier me rattrapa directement.

-Comment s'est passé votre journée d'hier, commence la directrice.

Je cherche directement dans ma mémoire, espérant trouver ce que j'avais pu dire ou faire qui ne lui aurait pas plu, c'était une question piège, enfin cela me semblait l'être et il ne fallait pas que je rate cette opportunité de me racheter.

-Ne vous inquiétez pas, reprit Madame Luciani, ma fille n'a pas tari d'éloge sur vous, j'espère qu'elle ne vous a pas fait mal à la tête, elle a tendance a beaucoup parlé. Il va falloir que je vous fasse signer quelque papier, dont un contrat qui indique le début de votre période d'essai.

- La journée s'est très bien passé madame, j'avais hâte de venir aujourd'hui pour pouvoir enfin mettre en pratique ce que Laura, m'a appris hier.

Il fallait vraiment que je pense a m'inscrire à un concours d'apnée. Je commençais à être entrainé à retenir ma respiration à chaque fois qu'on me parlait.

- Tu peux m'appeler Claire, personne ne m'appelle madame ici, rigole-t-elle, et bien c'est parfait, si tu as la moindre question aujourd'hui surtout n'hésite pas.

Je signe les documents que Claire me présente sans même les lire et repart avec une copie de chaque. Je file déposer mes affaires ainsi que les précieux documents dans mon casier et retrouv Laura derrière le comptoir. Cette dernière m'explique qu'on attend deux arrivés aujourd'hui et qu'il y aurait un départ vers 17h. Elle me tend un trousseau et m'indique que ce soir il faudra que je ne bouge absolument pas de l'accueil, m'expliquant l'importance que chaque personne qui passe la porte de l'hôtel trouve quelqu'un pour un renseignement. Elle me fait la bise, ce qui ne manque pas de me surprendre et prend son manteau avant de se diriger vers la sortie.

-Tu ne travaille pas ce soir ? Je lui demande inquiète, Laura était plus ou moins mon seul repère ici après la journée d'hier.

-Non pas ce soir, à vrai dire, je ne travaille jamais le soir, je m'occupe de ma fille.

-Oh, je ne savais pas que tu étais maman.

-Je te laisse, je dois filer, il faut que j'aille la récupérer chez la nounou, une fois que les clients t'on rendu les clés de la 102, monte la nettoyer, ma mère te remplacera à l'accueil, elle s'en va vers 18h alors ne traine pas, et si tu as la moindre question ce soir mon frère arrive vers 17h30 et il sera avec toi jusqu'à demain matin.

Sur ces mots elle quitte l'hôtel. Je suis quelque peu surprise, je ne m'étais pas une seule fois imaginé que Laura était maman, d'habitude les enfants sont la première chose dont parle les mères de famille, enfin c'est ce que j'imagine. C'est ce que faisait ma mère en tout cas, dès qu'il se passait quelque chose dans ma vie, tout le village était au courant. Ma première histoire d'amour en maternelle, ma première rupture, mon premier baiser, ma première cigarette et même, (et j'avais honte rien qu'à l'idée d'y repenser) ma première fois, avaient été le sujet de discussion des habitants de Sainte-Lucie pendant quelques jours à chaque événement.

Le bruit des portes automatique qui s'ouvre me sortie de mes pensées et me fit me redresser et fixer un sourire aimable, bien qu'un peu forcée, sur mon visage.

-Bonjour et bienvenue à l'hôtel Luciani, je lance au couple de personne âgés qui viennent de passer la porte, tout en me félicitant d'avoir retenu la phrase que Laura m'avait demandé de réciter même avec le stress. Que puis-je faire pour vous ?

Hôtel LucianiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant