Chapitre 20

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Je ne compte plus le nombre de personnes que j'ai salué depuis que nous avons atterri sur le sol américain. Nous enchaînons les visites officielles avec une telle rapidité que j'ai bien du mal à trouver le temps ne serait-ce que d'aller aux toilettes.

Tout est réglé avec la précision d'une partition de musique. « Placez vous ici », « Rapprochez vous », « Monsieur Tartanpion va arriver par la droite », « Madame Machin va prendre place à vos côtés, parlez lui pendant le repas », « Souriez ! ».

- Achève moi...

Anthea se tourne légèrement vers moi, un sourcil arqué. Pour ma part, je suis étalé sur le lit, à la mode étoile de mer, trouvant à peine l'énergie de parler.

- T'as pas intérêt de me faire faux bond, Styles.
- Oh ? Pourtant que je suis certain que ce bon vieux Jacob serait ravi de te servir de cavalier. Nul doute qu'il te montrera les vraies bonnes manières.

Je le lâche sur le ton de l'humour mais clairement, l'héritier de ce pays commence sacrément à me taper sur le système. Lui et sa femme sont deux caricatures américaines. Toujours à sourire, à rire, à se toucher, à s'embrasser, encore et encore. Un peu de retenue merde !

- Non mais... Quand même on est plus classes qu'eux, non ? Me demande Anthea.
- Clairement oui. Ils sont amoureux et heureux, c'est super, mais est-ce nécessaire qu'ils en informent le monde entier ?
- Mais en soi, informer c'est pas grave, mais là ils font plus qu'informer, ils font participer le monde entier ! Hier j'ai cru qu'il allait la prendre contre le mur du palais. Ah non ça me dégoûte.

Je pouffe de rire et, avec rapidité, je saisis son poignet pour la faire tomber sur le lit à mes côtés.

- On peut dire qu'on est malade, je suggère.
- Mmmh...
- Non meilleure idée. On peut dire que Jacob et Mia nous ont donné des idées et qu'on a décidé de s'envoyer en l'air toute la nuit. Maximisation des chances pour avoir un bébé tout ça tout ça.

La rousse se met à rire à son tour.

- Ce serait top. Mais je te rappelle que ton père viendrait nous tirer de ce lit par les cheveux.

C'est vrai que le vieux en serait capable. Depuis que nous sommes ici, j'ai l'impression que nous sommes encore plus ses pantins qu'en temps normal. Avant chaque événement, il nous briefe, nous rappelle que nous sommes les héritiers, que nous devons nous montrer forts, puissants... Non un vrai coach. À croire qu'on joue la coupe du monde sans le savoir.

- Allez... Il nous reste encore quatre jours en enfer et on retrouve notre pays, soupire Anthea.
- Ça me semble être une éternité.

Mais je finis par me lever du lit et me dirige vers les costumes que mon père a fait venir de Londres pour ce voyage. J'en choisis un plutôt sobre, gris, assorti à la robe qu'Anthea a choisi de porter.

- Attaché ou détaché ? Je demande une fois habillé en désignant ma tignasse.
- Détaché, tranche la rousse. Je file au maquillage, je repasse te chercher dans... Quinze minutes ?

J'accepte d'un signe de la tête et la remercie une fois encore. Parce que derrière cette phrase, il y a surtout un « ça te convient quinze minutes pour appeler Louis ? ».

J'attrape mon portable et découvre les centaines de notifications qui m'attendent.

- Thea attend ! Je l'appelle. T'as pas une blague pour John ?

Oui c'est clairement devenu un jeu entre nous. Depuis mon départ, on s'envoie une blague par jour lui et moi. Histoire de pas perdre la main lorsque nous reprendrons nos challenges « tu ris tu perds ».

Him. [Larry] (A/B/O)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant