Chapitre 29

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Ça fait un mal de chien putain. J'ai du mal à respirer. J'ai encore du mal à me rendre compte de ce qu'il se passe tout autour de moi. On m'appelle. Ça c'est certain, on prononce mon nom inlassablement. On me secoue un peu aussi. Pas trop mais ça me fait encore plus mal.

Il y a des cris. De l'agitation. La situation est assez angoissante. Heureusement que je sens les phéromones d'Anthea m'entourer. Je crois que c'est ce qui me permet d'ouvrir légèrement les yeux. Ça me demande un effort surhumain mais j'y arrive enfin.

- Que les ancêtres soient loués, soupire l'Alpha.

Je m'accroche à elle, gémissant de plus belle. On m'a tiré dessus putain. Enfin non. On a voulu lui tirer dessus. La balle était pour elle.

- Il faut rentrer Alpha ! J'entends sur ma droite. La zone n'est pas protégée.

- Alors bougez vous pour le faire, grogne Anthea.

Elle passe son bras sous mes épaules et m'aide à me lever. J'entends encore des bruits autour de moi. Des hurlements. Des pleurs. La garde de mon père a formé un bouclier humain entre nous et la foule attroupée devant l'hôpital.

Plus les secondes passent, plus je reprends conscience de mon corps. Anthea me traine jusqu'à une salle d'auscultation. Elle m'envoie à nouveau des phéromones, me soulageant presque aussitôt.

Elle est folle de rage. Ça se voit dans ses gestes, dans son attitude, par la brûlure que je ressens dans mon cou. Elle a peur. Elle est terrifiée.

- Eh... Ça va, j'essaie de la rassurer.

Mais elle n'écoute pas, elle ouvre ma chemise et me la retire afin d'inspecter la plaie qui se situe sur mon flanc droit. Le sang a arrêté de couler mais si j'en juge l'état de mes vêtements et de ceux d'Anthea, j'ai vraiment pissé le sang.

- Impossible..., murmure Anthea.

Je baisse les yeux vers la plaie qui semble déjà être en voie de cicatrisation.

- C'est quoi ce bordel ?

- Ton... Ton corps rejette la balle..., me répond l'Alpha.

En effet, je vois un corps étranger sortir de mon flanc. Anthea l'attrape délicatement et me montre la balle qui aurait dû me tuer en temps normal.

Nous n'avons pas le temps de parler, une dizaine de personnes vient d'entrer dans la pièce. Je reconnais le chef de la sécurité de mon père et des médecins.

- Alpha Harry ! Qu'est-ce...

- Dehors.

L'ordre d'Anthea a claqué sèchement. Elle n'a même pas levé les yeux et pourtant, j'ai l'impression que le ton pris ressemble à celui de l'Aura. Et ça ne manque pas, toutes les personnes ressortent, tels des automates.

- Ton corps a rejeté la balle...

- Tu viens de faire quoi là ?

- Et la plaie guérit..., continue-t-elle comme si je n'avais pas parlé.

- Thea ?

- Impossible...

Soudain, elle se lève et se met à fouiller dans les tiroirs du meuble derrière moi. Elle en ressort un bistouri. D'un geste assuré, elle tranche la peau de son bras :

- Anthea !

Mais je n'ai même pas le temps de me lever de mon siège que j'assiste, abasourdi, à la guérison de la plaie de l'Alpha. Avec une vitesse folle, le saignement se stoppe, les chairs se resserrent et se referment, laissant une simple ligne rosée sur la peau blanche d'Anthea.

Him. [Larry] (A/B/O)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant