Chapitre 27

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J'ai essayé d'appeler Louis au moins cinq fois en moins de dix minutes. Je tombe à chaque fois sur son répondeur. J'ai relu encore et encore son message et il n'y a rien à faire : je ne peux pas accepter cette réponse. Depuis qu'on se fréquente, il n'a jamais été occupé le soir. Alors je ne vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui.

Lorsqu'il décroche enfin, je tente tant bien que mal de contenir ma colère :

- Je peux savoir où tu vas ce soir ?
- Bonjour à toi aussi, soupire Louis.
- Je suis sérieux. Tu vas où ?
- Mais... Tu n'as pas à savoir ça. J'ai une vie en dehors de toi, tu sais.
- Louis. Où tu vas ce soir ?
- Ce ne sont pas tes...
- J'arrive, je le coupe avant de raccrocher.

Je bondis de mon fauteuil, récupère mes affaires sous le regard intrigué d'Anthea. Je n'attends même pas qu'elle me demande où je vais et quitte le bureau à grandes enjambées.

Comme à chaque fois que je vais chez Louis, je prends un chemin différent, histoire de ne pas être suivi. Un bonnet enfoncé sur les oreilles, un manteau que je ne porte habituellement jamais, des baskets de sport aux pieds, je suis normalement méconnaissable.

La seule chose qui pourrait me trahir est ma colère, colère qui me pousse à balancer quelques phéromones. Si je suis suivi, j'arriverai à brouiller les pistes. Et si je n'y arrive pas, tant pis. Au pire Louis déménagera. Mais je refuse tout bonnement de ne pas avoir une explication viable à son message.

Ce ne peut pas être l'Aura. Anthea m'a dit que personne ne pouvait résister à notre Aura. Louis n'est pas un surhomme. Il ne peut donc pas aller contre moi, c'est impossible. La piste la plus crédible ait qu'il ait rencontré quelqu'un. Il me trompe. C'est sûr qu'il me trompe. Il en a marre d'être au second plan. Il en a marre de moi. Il en a marre de l'Alpha. Il en a marre que je vide ses placards de bouffe. Il en a marre qu'on couche ensemble. Il en a marre de...

- Bordel mais qu'est-ce que tu fous là ? 

Une main agrippe ma doudoune et me fait entrer de force. Moi, je suis toujours en train de me passer tous les scénarios possibles et imaginables dans la tête.

- Harry !

C'est lorsque je sens enfin les phéromones que Louis est en train de lâcher que je m'apaise. Ma vision devient plus nette et je reprends enfin conscience de là où je suis. Comme pour finir de me réveiller, Ohanzee vient lécher ma main.

- T'as perdu la tête de te pointer ici en journée ? Si quelqu'un t'avait vu !
- Où vas-tu ce soir ?
- Je sors avec des potes du foot putain !
- Des potes du foot ?
- Oui ! Je t'ai dit la semaine dernière que j'avais trouvé un club de foot amateur qui acceptait que je joue un peu avec eux.

Oui maintenant qu'il me le dit, ça me dit en effet quelque chose. C'est un de ses voisins qui lui a parlé de ce club... Un voisin qui s'appelle...

- Oli vient me chercher à dix neuf heures, on fait un match amical et ensuite on sort.

Oli c'est ça.

Il est comment Oli ? C'est avec lui qu'il me trompe ? Combien de temps ça prendrait aux équipes de mon père pour retrouver la trace de cet Oli ?

- C'est juste une soirée entre amis. Mais je pense que je rentrerai tard donc mieux vaut que tu restes au palais.

Oli, Oli, Oli... Je crois qu'il habite au deuxième étage. J'ai vu son nom sur les boites aux lettres.

Him. [Larry] (A/B/O)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant