Chapitre 1 : le retour

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Je ne suis pas parfaite, je ne l'ai jamais été. Petite j'étais banale, rien qui me différenciait des autres. Je n'étais pas une intello, ou une cancre. Je n'ai jamais été une mauvaise fille, écoutant toujours ce que mes parents disaient. Mais ça na pas suffit, du moins ça ne lui a pas suffit. Jamais assez parfaite à ses yeux. Je ne faisais tout simplement pas assez. Jamais. Mais tout ça c'est terminé, je me le suis promis l'année dernière en rentrant à luniversité. Plus jamais je ne me laisserais soumettre. Par qui que ce soit.

- Iris ! M'appelle une voix qui me sort de mes pensées.

C'est ma mère, depuis que je suis partie elle est encore plus sur mon dos. Mais je ne lui en veux pas, pas après tout ce que nous avons traversé. Elle ne fait que son rôle de mère, qu'elle pense avoir négligé avant mes seize ans. Je ne suis pas daccord avec elle, c'est de ma faute tout ce qui est arrivé. J'ai tout fait pour lui cacher.

- Iris ! Insiste ma mère.

Je tourne ma tête vers elle et lui sourit.

- Désolée maman, j'étais dans mes pensées.

Elle me fait une petite moue triste.

- Tu y penses n'est-ce pas ? Cela fait cinq ans aujourd'hui. Tu ne sais pas à quel point je m'en veux encore.

Qu'est ce que je disais.

- Si jamais il se passe quoi que ce soit à Princeton tu me le dis ! Je ne laisserais plus jamais rien t'arriver.

- Maman, stop. Rien n'est de ta faute, oui j'étais en train d'y penser, mais tout est différent maintenant. Je vais beaucoup mieux depuis que je suis rentrée à l'université, ne l'as tu pas remarqué ?

- Bien sur, et j'en suis tellement contente tu reviens de tellement loin. Je ne veux juste pas que qu'il t'arrive quelque chose et que tu me le caches encore une fois.

Je lui souris tendrement avant de la rassurer.

- Ne t'inquiète pas maman, il ne m'arrivera rien. Et quand bien même tu seras la première au courant. Je te le promets.

Elle soupire de soulagement, et se reconcentre sur la route. Voilà deux jours que nous roulons depuis Saint Louis dans le Missouri pour aller à Princeton. J'aurais pu prendre un train ou un avion mais elle n'a pas voulu, « pour qu'on passe plus de temps ensemble » parait-il. Elle a donc pris une semaine de congé pour faire quatorze heures aller-retour afin de mamener. Nous avons fait une escale hier soir dans une petite auberge. Aujourd'hui il ne reste plus beaucoup de chemin, plus qu'une petite heure avant d'arriver vers cette université qui me tient tant à cur.

Une fois arrivée elle se gare devant la résidence étudiante dans laquelle je vis depuis un an avec ma meilleure amie, Rhina. Un personnage pour le moins. loufoque si je puis dire. Mais elle est géniale et elle m'a tant manquée durant ces vacances d'été. Je dépose mes deux grosses valises sur le bitume et puis jette un regard à ma mère. Elle s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Je sens des petits soubresauts signe qu'elle pleure. Je resserre encore plus mon étreinte en faisant semblant de ne rien voir. Elle n'aime pas se montrer faible devant moi. Je finis par me défaire de ses bras et lui promets de l'appeler une fois par semaine. Après un dernier câlin et un au revoir, la voila qui repart. Je ne la revois plus avant les vacances de Noël, cela me semble si loin. Ma mère est devenue mon repère après la destruction de notre famille. Même si j'ai déjà passé une année ici et que je me plais, c'est toujours difficile de lui dire au revoir. Et je suis sure qu'a l'instant elle est en pleure dans sa voiture, pensant m'avoir encore abandonnée.

Je n'ai pas le temps de penser plus, qu'une masse se jette sur moi me faisant presque tomber. Je ris avant même de me retourner. Une voix me crie dans les tympans.

Cruel HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant