Chapitre 8

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William baissa sa manche vérifiant que ses bandages n'étaient pas visibles ainsi. Il avait fait exprès de mettre une chemise un peu plus longue pour ne rien laisser paraitre.

Transval se retourna pour déposer les bandages usés dans un coin. Il irait les laver plus tard, loin des regards indiscrets comme venait de lui ordonner son prince.

L'ambiance était assez pesante sous la tente, aucune discussion n'avait été de mise durant la demi-heure de soin. William n'était pas prompte à échanger, plutôt perdu dans ses pensées qu'il n'avait pas laisser s'exprimer la veille. Il n'avait pas le temps de discuter avec son médecin.

Tranval se sentait oppressé par ce personnage royale, il était craintif de faire la même erreur. Soigner William lui était rare, il se demandait même s'il avait déjà vu le rouquin s'installer sur cette chaise avant la veille. Etant nouvellement diplômé, il s'était retrouvé ensimé dans la guerre en tant que médecin généraliste pour soigner les soldats blessés. Cela était dû à son génie qui lui avait permis de terminer second durant les examens.

Le premier sur ce concours était bien trop occupé par la formation auprès du médecin du roi pour pouvoir aller au front. C'était donc lui a qui on avait confié cette tâche ingrate. Depuis tout ce temps, il ne faisait que regarder son prince de loin, priant chaque soir pour ne pas le retrouver assit sur cette chaise face à lui. Préférant s'occuper des maux de ventre, des blessures bénignes des soldats qui venaient geindre à sa porte.

Or, ses prières ne furent pas exaucés. Il était comme ces jeunes enfants tellement admiratif, qu'ils ne désiraient pas faire le moindre faux pas au risque de faire naitre la colère chez l'autre, ou de le décevoir.

Cela ne faisait qu'accroitre sa nervosité, rendant le bout de ses doigts tremblant à chaque fois qu'il devait déposer ses mains sur le corps de son prince. Un geste interdit sans le consentement du prince lui-même, et encore fallait-il être haut placé. Seul les médecins choisit possédaient ce droit, et Transval n'aimait pas cela.

A aucun moment, il aurait pu se dire que William était lui aussi mal à l'aise sous cette fine toile. Il y avait de multiples raisons qui pouvaient expliquer son malaise, sa nervosité en cet instant. Cela n'avait rien à voir avec le médecin qui prenait soin de lui, mais bien avec Grégoire et Atlas.

L'inquiétude lié à la possibilité de voir son capitaine, ou un autre soldat franchir le rideau alors qu'il est vulnérable en cet instant, ou encore l'inquiétude de ne pas pouvoir se rendre aux rencontres prévues avec le garoniens le temps de guérir comme il se doit, lui faisait perdre la tête. Cela rendait sa présentation auprès du médecin désagréable, de mauvais présage.

Pour clore le tout, il n'avait pas l'habitude que d'autres personnes le touchent. Mais il ne pouvait rien dire, Transval était obligé d'induire un contact pour le soigner. Il se contentait donc de garder le silence, retraçant ses pensées et essayer de trouver des agencements positifs aux problèmes qui parcouraient sa tête.

Ce fut le médecin, une fois son travail terminé, au propre qui coupa net le silence de plomb :

« Si vous avez besoin de parler de quoi que ce soit Votre Altesse, je ne dirais rien. Je tiens à préserver l'intimité de mes patients, même lorsque c'est vous. »

Prononcer ces mots fut comme devoir parcourir une dizaine de kilomètres au pas de course pour le jeune médecin. Il se devait de les dire, mais cela produisit en lui une forte adrénaline. Le genre de coup de pression qui mettrait mal n'importe qui, jusqu'à en avoir le souffle coupé. Pourtant, il n'avait rien laisser paraitre dans son timbre, ni dans la prononciation, gardant un certain professionnalisme. Il avait même essayé de former un sourire chaleureux, mais il n'était pas sûre que celui-ci soit assez explicite, s'empressant de reprendre un air neutre.

Princes de Guerre - Tome 1 : Le début d'une guerre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant