L'audience qui avait suivi cette réunion pour la fin de mesure avait été très éprouvante, les professionnels n'avaient de cesse de répéter combien il était compliqué de travailler avec nous. Les supérieures remettaient sur le tapis les difficultés passées, comme si aucune évolution n'avait et ne pouvait être possible. Chaque mot, chaque phrase qu'elles pouvaient exprimer était un tissu de négativité.
Heureusement, mon avocate et celle des enfants avaient pu démontrer leur mauvaise foi. Nous, nous pouvions prouver tout ce que nous avancions avec toutes les notes que j'avais prises et les preuves que j'avais accumulées. Nous étions, tous les quatre, redevenus un bloc, une vraie famille que plus rien ne viendrait séparer.
J'avais demandé alors la parole pour expliquer un fait dont j'avais fait part par écrit à mon avocate, la directrice en visite chez moi avec une éducatrice avait dit les mots suivants : « On n'est pas près de vous lâcher, ce n'est pas vous qui décidez quand ça va se terminer, quand nous avons une famille c'est pour trois ans minimum, c'est comme ça un point c'est tout. Ne comptez pas trop que cela se termine en septembre de toute façon. »
dire à maman parce que j'étais juste à la porte quand vous l'avez dit. »
Nous avions précisé leurs retards répétés, leurs manquements, les messages et appels sans cesse, ne nous laissant jamais de répit. Les changements d'horaires et d'activités qui ébranlaient l'organisation que je m'efforçais de maintenir pour que mes enfants soient encadrés dans un rythme qui les sécurisait.
Il y avait eu un silence dans la pièce, ce que j'appellerai la partie adverse se dandinait sur sa chaise.
Puis, est venu le moment des plaintes que j'avais déposées contre personnes des structures qui avaient valu une entorse du poignet pour ma fille et les attouchements sur mon plus jeune fils, le juge avait alors demandé à ce que soient éclaircis les agissements des professionnels travaillant pour « la protection de l'enfance ».
L'éducateur et sa collègue s'étaient enfoncés dans leur chaise, ils étaient devenus translucides et transpirants.
Leur supérieure avait tenté de bafouiller quelque chose comme quoi il était regrettable que cela ne se soit pas réglé en interne. Le juge, resté sur sa position, observait ce petit monde se liquéfier sur place.
J'ai reçu ceci quelque temps plus tard :
Le 20 septembre 2018 :
Ordonnance aux fins de mesure judiciaire d'investigation éducative ;
(Recopiée mot à mot, sans corrections ni modifications, sauf les identités des personnes concernées)
des articles 375 à 375-8 du Code Civil, 1181 à 1200-1 514 du
Code de Procédure civile ;
Dans la procédure d'assistance éducative en cours à l'égard des trois enfants...
dont le père... demeure...
dont la mère... demeure...
Vu la requête en assistance éducative de Monsieur le Vice Procureur chargés des mineurs en date du vendredi 22 avril 2016 et le signalement du Conseil Départemental des Hautes Alpes au soutien de ladite requête ;
Après audience du 20 septembre 2018, en présence des mineurs assistés de maître..., et de leur mère assistée de maître... ; le Conseil Départemental représenté ; en l'absence du Ministère Public.
Monsieur... (père des enfants), absent, a été représenté par maître...
Il résulte du rapport de fin de mesure du conseil départemental et des rapports d'évolution de... (structure qui avait été désignée pour l'accueil modulable) que la main levée du placement en accueil modulable est sollicitée plus par manque d'adhésion de la famille que par réel aboutissement du travail entrepris. C'est pourquoi une Mesure Judiciaire d'Investigation éducative (MJIE) est proposée.
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N'oublie pas de sourire tome 2 - La descente aux enfers
Non-FictionAprès une rude bataille, Céline récupère ses enfants sous les visites de nouveaux travailleurs sociaux. De manipulations psychologique, en faux témoignages des services sociaux, elle garde espoir. Accablée, elle va puiser sa force dans l'amour de se...