Phénix et le dernier Dragon - Tome 1, L'Éveil d'Yldren.

L'Éveil du Dragon (Chp 3-4)

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Elle avait pour habitude de ne recevoir que des personnes déjà d'un certain âge, mais surtout des personnes issues de son quartier. Mais lui était au moins aussi jeune qu'elle. Il avait un air sérieux et son regard semi-ouvert aurait suffi à faire taire un groupe d'Hommes. Il était vêtu d'un bomber blanc et épais, bien trop large pour son gabarit, ainsi que d'un cargo noir avec des sangles jaunes.

Il n'était pas d'ici, et ça se voyait, par son assurance et sa posture. Il dégageait une sorte de grâce innée et un tatouage noir ébène ornait sa tempe.

Il était là, planté devant la porte en silence. Il prit un des objets près de l'étagère dans l'une de ses gigantesques mains, l'examina deux secondes avant de le poser, exprimant un petit rire étouffé à travers ses lèvres pincées. Phénix finit par s'approcher de l'homme, qui la dépassait d'au moins une tête et demie. Lorsqu'elle se trouva à plus ou moins deux mètres de lui, elle le questionna, impatiente :

— Je peux vous aider, peut-être ?

— Alors c'est toi qui l'as récupéré.

Ses yeux sombres parcoururent Phénix de haut en bas, la bouche tordue.

— Je vous demande pardon ?

— Je sais que tu le caches quelque part ici. Il m'appartient, et je veux le récupérer, Répondit-il excédé, sa voix rauque ne pouvant cacher sa colère.

— Excusez-moi, mais je ne comprends pas du tout de quoi vous parlez.

— Oh que si. Tu vois très bien de ce dont je veux parler. Et si tu ne veux pas que je fasse de ta vie un enfer, ou encore que je réduise ce taudis en cendres, je te conseille vivement de me rendre l'œuf, sale petite arriviste.

— C'est une blague ? Pour qui est-ce que tu te prends ?

À ce stade, ce n'était plus de la surprise qui se lisait à travers les yeux de Phénix, mais de la rage. Une rage violente et meurtrière. Ce qui n'empêcha pas l'homme face à elle de continuer à hausser le ton, bien au contraire.

— Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ? Tu as dérobé quelque chose qui m'appartient et je veux le récupérer.

L'homme s'approcha dangereusement de Phénix et n'était maintenant plus qu'à quelques centimètres d'elle. Elle se mit à paniquer, tout en visualisant son arme à feu encore posée sur le sol de son box. Quelle idiote... L'homme posa ses yeux sur le torchon écarlate. Il s'empara de sa main blessée et dénoua le tissu. Son regard changea aussitôt.

Il n'y avait plus là du défi, mais plutôt de la crainte. Il se saisit alors de l'autre bras et releva lentement la manche de Phénix, et eux deux constatèrent que la cicatrice était toujours là. Il recula d'un pas et la jeune femme retira violemment son bras de son étreinte. L'inconnu la dévisagea et finit par lui demander sur un ton plus énergique :

— Comment ? Comment est-ce que tu as fait ?

— Comment j'ai fait quoi exactement ? lui répliqua Phénix les yeux noirs, tout en enroulant à nouveau sa main dans le tissu, Quand t'auras terminé ton mélodrame, n'hésite pas à étayer tes propos ! Tête de nœud... Finit-elle par murmurer dans sa barbe.

— Comment est-ce que ça peut être réel... Ce... Ce n'était qu'une légende... Il n'était pas supposé réellement exister... Je... Je veux le voir. Montre-le-moi. Maintenant !

— Tu crois sérieusement que je vais accorder ma confiance à un pauvre type qui débarque tout droit de Brightenway ? Tu rêves éveillé mon grand.

— Écoute-moi bien : Tu n'as aucune idée de ce que tu viens de faire, ni même des problèmes que ça va t'apporter. Alors rends-le-moi, et je te promets que tu ne me verras plus jamais.