Prologue

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New York City : 15 novembre 1962 , 4h45. 

Un vent aride souffle sur New York laissant entendre le bruit des arbres bougeant dans tout les sens, dont les feuilles tombent par poignées. La nuit couvre la ville d'un sombre presque noir semblant avoir assommé tout ces gens vers un monde paradoxal au vrai. 

Sans doute un monde où tout les rêves de la journée peuvent se réaliser la nuit... L'ambiance y est silencieuse et angoissante à quiconque décide de traverser ne serait-ce qu'une ruelle afin de rentrer chez lui au beau milieu de la nuit... Des ombres semblent se dessiner sur les murs et des bruits de griffes peuvent s'entendre à plus de trois mètres des égouts. 

Des ombres semblables à des chats, aux allures affamées, qui pourraient manger n'importe quels rats qui se trouvent en travers de leurs chemins.

 D'énormes rats que l'on peut voir grossir à vu d'œil jours après jours à force de manger tout ce qu'ils trouvent dans des poubelles colonisées par les mouches et les larves. Un festin qui chatouille l'estomac des chats de rue. 

Les chiens quant à eux, se mettent à hurler d'aboiements dès qu'une présence passe devant une maison quand bien même ce n'est pas un malfrat. Quand bien même c'est un malheureux chat qui ne cherche que son rats ?

 Le froid glaçant, laisse du verglas sur les voitures et frigorifie quelques sans abris consumés par l'alcool, complètement sou, laissant entendre des bruits sordides et vomissant en boitant. 

Quant à Joe, il en avait fini pour "aujourd'hui". Sa journée s'était manifestée très longue, mais à son grand soulagement, il en avait terminé. Il mérite donc les quatre heures de sommeil qu'il lui reste.

 Lassé par la charge de travail qu'il vient d'effectuer, il n'a qu'une envie : rejoindre sa femme et ses enfants. Un objectif que personne ne peut freiner si ce n'est lui. La tête dans les nuages, il range son bureau et ses dossiers tout en essayant de deviner ce que sa femme a préparé comme repas. Il esquisse un léger sourire en pensant à sa fille, Tisha qui l'accueillerai sûrement avec un câlin chaleureux comme à son habitude. 

Un câlin qui réconforte toujours Joe lorsque son travail le consume à petit feu, aspire son énergie d'une force pareil à un torrent. Jusqu'à ce que toute ses émotions s'éteignent pour un moment.


 Cependant, il suffit d'un simple contact avec elle pour que toutes ses angoisses et ses frustrations réprimées au sein son cœur lui laisse un peu de répit. Raison pour laquelle, il est impatient de rentrer et de bénéficier de ne serait-ce qu'un échantillon de sommeil, pour revoir sa fille au petit matin. Bien heureusement, ses congés approchent.

 Il pourra la voir à plein temps, passer du temps avec elle et lui combler de tout l'amour qu'il à en lui. L'amour d'un père... Un amour souvent perdu dans une société autant corrompue. 

Toujours dans son bureau,il range ses dossiers,un par un paraissant déconcentré par ce qui le préoccupe. Pris d'une stupeur complètement démesurée, il fit surprit de voir qu'il allait égarer le dossier M2S. "Meurtre de Sparrow" , le nom d'un dossier crucial sur lequel Joe peut y donner son âme quitte à sacrifier ses nuits, comme il est entrain de faire en ce moment même. 


Mais sa famille l'attendait, et il ne pouvait se résigner à rentrer chez lui quand bien même cette affaire s'emparait de son esprit. Désemparé, il se met la main sur le front et bouge sa tête d'un mouvement qui en dit long sur son dépit. Pendant un instant, il se met à fixer ce dossier d'un regard songeur à rester encore un peu. Peut-être pourrait-il se remettre sur cette affaire ? 

Peut-être pourrait-il y passer juste trente-minutes ? Juste pour cette fois ? Toujours, le regard fixé sur ce dossier, Joe se met à l'ouvrir d'un mouvement lent. Tellement lent que l'on peut entendre des légers bruits de craquèlement laissant à penser que ce dossier a longtemps été mis sous le tapis. Ce qui laisse place à une page blanche poussiéreuse, légèrement jaunit et abîmée sur laquelle il y avait écrit "Sparrow" ... 


Un nom oublié, balayé de la surface de la terre dont personne n'a pris compte. Un nom qui fait pousser un sentiment de colère à Joe à chaque fois qu'il l'entend ou le voit. Une colère si grande que ses sourcils se froncent laissant apparaître notamment les quelques rides cachées derrière ses yeux qu'il laisse sans arrêt stoïque. Inspiration , expiration ce fut l'image d'une scène de yoga. 

Mais c'était Joe qui essaye tant bien que mal de relativiser et de chasser les mauvais flash-back de sa tête... Il mène une longue réflexion concernant le dossier M2S .


 Mais d'une prise de conscience, il se résigne, prend ses affaires et prend ce fameux dossier avec lui. Il fait rouler le fauteuil sur lequel il était assis contre son bureau et d'une vitesse, il boit le fond de verre de son café, puis le pose en ne manquant presque pas de le faire tomber. Soudain le téléphone sonne laissant paraître un frisson de sa part qu'il ne manque pas de cacher pour la raison culpabilisatrice qu'est sa masculinité. 

Ce n'était pas dans ses habitudes de recevoir des appels en plein milieu de la nuit. Joe se précipite, exaspéré, d'un pas pressé laissant entendre les bruits de ses chaussures parfaitement cirées contre le sol de son bureau. Ressaisit, il déroche:

-Détective Miller à l'appareil j'écoute. Lance-t-il par automatisme.

- Oui Allô ? Grésille la voix indistincte 

- Je vous écoute.

- Ecoutez , j'ai quelque chose à vous dire...

- Si ce n'est qu'une simple blague de très mauvais gout, je raccroche. J'ai beaucoup de travail.

- Attendez ! J'ai quelque chose d'important à vous révéler. Bredouille la voix tremblante.

- Dans ce cas, poursuivez. Prononce Joe d'un ton stoïque.

- La semaine dernière il y a eu un meurtre. Je suppose que vous le savez. 

- Evidemment, vous ne m'apprenez rien. L'enquête est en cours. Que me vaut véritablement cet appel s'il vous plait ? S'exclame -t-il d'un ton sec, les sourcils commençant à se froncer au fur et à mesure cet appel.

- Eh bien... Je connais le criminel. Annonce la voix d'un ton complètement changé, parallèle à celui d'auparavant.

- Qui êtes vous ! S'écrie Joe d'une voix ferme mais menaçante de sorte à mentionner que l'on ne joue pas avec les affaires criminelles.

- L'assassin de William Sparrow. 

- Comment osez vous me d... !

Le téléphone avait coupé laissant transparaître un silence devenant de plus en plus angoissant pour Joe. Il se sent observé et ne cesse de regarder autour de lui. Il ouvre légèrement de ses deux doigts ses stores vénitiens et y passe son œil. Heureusement ou malheureusement pour lui, il n'y paraissait que le vent violent , les sans abris alcoolisés et les rats qui cavalaient les rues...







LE ROI DE HARLEMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant