Chapitre 8: Cliché volé

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Hortense quitta l'infirmerie le jeudi soir après avoir dîné. Clarke et Mathilda étaient venus la chercher, afin de l'escorter jusque dans leur salle commune. L'infirmière n'avait pas omis de réitérer ses recommandations à Hortense en présence de ses deux amis.

- Vous viendrez me voir demain matin juste avant votre petit-déjeuner. Je changerai vos bandages et j'appliquerai sur votre bras le remède du Pr Rogue. Vous n'oublierez également pas de passer avant l'heure du dîner, avait-elle rappelé. Il faudra également, dit-elle en s'adressant à Clarke et Mathilda, que l'un de ses camarades porte les affaires de Miss Deal. Son bras est encore fragile et ne doit être touché et bousculé sous aucun prétexte ! Elle devra d'ailleurs le porter en écharpe. A présent, Miss Deal, vous pouvez partir mais je vous conseille de vous coucher aussitôt. Il vous faut une bonne nuit de sommeil pour reprendre sereinement vos cours.

Hortense avait donc suivi les conseils de Madame Pomfresh et s'était mise au lit sans même avoir pu discuter avec les élèves de sa maison. Elle retrouva avec bonheur son lit douillet à baldaquin et le plafond étoilé de son dortoir, et passa une excellente nuit faite de songes agréables que personne n'interrompit cette fois-ci.

Le lendemain matin, la Serdaigle enfila avec joie sa robe d'étudiante de Poudlard. Elle ne supportait plus le pyjama de l'infirmerie, elle l'avait à présent en horreur. Victoria, qui s'était réveillée à peu près en même temps qu'elle, ne daigna même pas prendre de ses nouvelles et semblait regretter amèrement les jours où Hortense n'avait pas dormi dans la même pièce qu'elle. Celle-ci l'ignora donc comme à son habitude, et Hortense se rendit à l'infirmerie comme l'avait demandé Madame Pomfresh, accompagnée de Mathilda qui portait son sac.

- Je suis vraiment désolée de t'embêter avec ça, dit Hortense qui voyait bien que son sac de cours était bien trop lourd pour Mathilda qui avait également pris le sien. Je demanderai à Clarke de le porter tout à l'heure.

- Je t'assure que ça va, mentit Mathilda qui marchait très lentement. Tu n'as pas pensé à lui jeter un sortilège pour qu'il soit plus léger ?

- Ma foi, je dois bien avouer que je n'y avais jamais pensé. Je vais étudier la question !

A l'infirmerie, Madame Pomfresh réalisa sur Hortense les soins habituels. Le remède de Rogue continuait à faire des miracles. On ne voyait plus la chair à vif qui donnait la nausée. Elle avait été entièrement recouverte par plusieurs couches d'épiderme. Mais la peau, qui avait repoussé, était encore jeune et fragile. Le moindre choc pouvait annihiler les efforts de la soigneuse.

- D'ici dimanche, vous serez tout à fait guérie. Mais rappelez-vous bien ce que je vous ai dit ! la mit en garde Madame Pomfresh. A ce soir, n'oubliez pas de venir.

Mathilda et Hortense quittèrent l'infirmerie et se rendirent dans la Grande salle. Hortense fut joyeusement accueillie par ses amis, et certains curieux la regardèrent comme une bête de foire. Alors qu'elle se servait une grosse part d'omelette et qu'elle mettait dans son assiette deux tranches de bacon, Barnabas Cuffe Jr., le rédacteur en chef de La Gazette de Poudlard, se posta devant elle avec Nicéphore Fawley, son photographe, un élève de premier année qui était assez chétif et petit. Le rejeton du magnat de la presse avait apporté avec lui une plume et un calepin.

- Ah ! Ah ! Hortense ! s'exclama-t-il en souriant. Quelle joie de te revoir ! Tu nous as fait une sacrée frayeur. Sais-tu que nous étions tous inquiets pour toi ? Que nous attendions de tes nouvelles ?

Hortense le remercia et se mit à manger, espérant qu'il déguerpirait avec son sous-fifre. Elle n'avait pas envie d'être dérangée par Barnabas, mais celui-ci et son collègue restèrent plantés devant elle.

- Ça ne te dérangerait pas de répondre à quelques-unes de mes questions ? C'est pour écrire un article dans La Gazette de Poudlard, pour l'édition de lundi. Les gens voudront certainement savoir comment tu as été presque tuée par le cognard, quelles ont été tes dernières pensées avant d'être quasiment frappée par la mort. Alors ? Tu veux bien ?

Les Aventures d'Hortense Deal Tome 4 Péril à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant