Les Aventures d'Hortense Deal Tome 4 Péril à Poudlard

Chapitre 17: La prophétie

Chers lecteurs, un elfe de maison m'a appris que l'une de vos camarades dissimulait sous son oreiller son doudou, mais aussi les doux billets de son galant ! Miss Deal a sottement cru que les elfes de maison ne soulevaient jamais son oreiller avant de changer ses draps. Quelle petite goule dénuée d'esprit ! Il semblerait également que Mr Clive Duncan continue à adresser des poèmes enflammés à sa chère et tendre qui, je le maintiens, l'intoxique régulièrement avec un philtre d'amour. Messieurs, surveillez vos verres !

La Chronique de Lady Applejack, lundi 18 avril 1988.

Le printemps avait fini par chasser toute trace de l'hiver à Poudlard. Le saule cogneur se parait peu à peu de jeunes feuilles vertes et de bourgeons et les températures devenaient de plus en plus douces. Les cours avaient repris une semaine plus tôt à la suite des vacances de Pâques. Hortense était restée à Poudlard avec ses amis, et avait profité de ces quelques jours de congés pour faire tous ses devoirs. La Serdaigle avait également longuement révisé ses cours de métamorphose et maîtrisait à la perfection le sortilège de transfert. Elle avait pu s'exercer longuement, car ses quatre camarades de chambrée avaient passé les vacances auprès de leurs proches.

Son amie Mathilda était d'ailleurs devenue grande sœur au cours du mois de mars. Sa belle-mère avait en effet mis au monde un petit garçon, qu'elle et son époux avaient prénommé Willy. Mathilda avait donc profité de la semaine accordée à Pâques pour rencontrer son petit frère. A son retour à l'école, elle avait même montré à Hortense une photographie de l'enfant rieur dans son couffin.

Le samedi qui suivit la rentrée, Hortense et ses amis assistèrent à l'avant-dernier match du tournoi de Quidditch. Bryan et son équipe avaient affronté l'équipe de Poufsouffle, mais ils avaient essuyé une défaite écrasante. Les Blaireaux avaient remporté le match en arrachant aux Serpents deux cent dix points. Ils étaient d'ailleurs les gagnants provisoires du tournoi, car ils avaient accumulé trois cent quatre-vingt-dix points. Serpentard, qui avait joué ses trois matchs, finissait troisième du classement et ne pouvait plus espérer remonter. Les Aigles, qui avaient fini vainqueurs l'an dernier, étaient derniers, mais ils devaient encore affronter les grands favoris de la compétition en juin. Charlie Weasley et ses coéquipiers n'avaient besoin que de cinquante points pour soulever le trophée. Ils étaient certains d'y arriver, car Serdaigle avait nécessairement besoin d'attraper le vif d'or et de marquer plusieurs souafles pour prendre la tête du tournoi.

Depuis le bal de la Saint-Valentin, Hortense et Clive sortaient plus ou moins ensemble. La Serdaigle avait fini par tomber sous le charme du poète de La Gazette de Poudlard, mais elle n'aimait pas entendre dire que Clive était son petit ami, sans doute à cause de cette Lady Applejack. La vile chroniqueuse anonyme adorait écrire sur elle des calomnies et révéler des secrets qu'Hortense ne confiait même pas à ses plus proches amis. La jeune sorcière ignorait complètement quelle était la personne qui prenait plaisir à rédiger ce torchon rempli de mensonges, ni même comment elle faisait pour récolter tous ces potins. Cette personne devait de toute évidence l'espionner, ou missionner des personnes pour le faire. La Serdaigle s'était sentie humiliée en lisant qu'elle avait donné son premier baiser à Clive dans les jardins. Elle s'était bien retrouvée dans les jardins de l'école, près des buissons de roses, avec le poète, mais ils ne s'étaient pas embrassés. Ils avaient seulement eu envie de fuir quelques instants les festivités du bal pour discuter au clair de lune. Hortense était aussi la cible de propos éhontés qui la faisaient passer pour une affreuse empoisonneuse de bas étage. Elle n'avait jamais approché le moindre flacon de philtre d'amour. C'était vraiment insultant !

La Serdaigle et ses amis avaient bien évidemment élaboré des théories. Tonks, par exemple, était persuadée que Geromina Lovapple était l'autrice anonyme de cette dépêche, car la métamorphomage lui avait fait une vilaine farce pendant le bal avec un rouge à lèvres défectueux de chez Zonko. Etrangement, la première chronique avait été publiée deux jours plus tard. Charlie, lui, était convaincu qu'un Serpentard se cachait derrière toute cette histoire. Depuis le 15 février, Beatrice Flint n'osait plus lui parler et Charlie était très gêné. Il avait toujours considéré Beatrice comme son amie et se maudissait de ne pas avoir compris plus tôt qu'elle attendait davantage. Bryan n'avait, de son côté, aucun avis sur la question, mais Hortense avait l'impression que son meilleur ami dissimulait quelque chose.