Les Aventures d'Hortense Deal Tome 4 Péril à Poudlard

Chapitre 9: Le petit chaperon rouge

L'hiver s'installait peu à peu en Ecosse. A la fin du mois de novembre les premières chutes de neige avaient recouvert Poudlard et ses environs. Le premier match des Gryffondor s'était d'ailleurs déroulé sous une petite tempête de neige. Charlie et ses coéquipiers avaient eu à affronter les Blaireaux, des adversaires très redoutables cette année. Durant tout le match les trois poursuiveurs et le gardien de Poufsouffle avaient mené le match. Herbert Naphta, qui gardait les buts de son équipe, avait beaucoup progressé depuis l'an dernier. Il n'était plus un petit garçon qui sentait les vieux manteaux de sa mère, mais un adolescent musclé qui souffrait néanmoins de quelques soucis d'acné. Sheila Primrose et ses deux acolytes avaient ensemble envoyé dix souafles dans les buts détenus par Meaghan McCormack. Celle-ci avait pourtant la réputation d'être douée, ayant pour mère une ancienne attrapeuse de l'Orgueil de Portree*1. Mais Meaghan avait eu la dragoncelle dix jours avant le match et n'avait pas pu s'entraîner. Alors qu'on s'attendait à voir Magdala Seton, la nouvelle attrapeuse des Blaireaux, mettre la main sur le vif d'or, Charlie Weasley délivra son équipe en dérobant la précieuse balle dorée. Gryffondor gagna donc de justesse son premier match du tournoi avec cent-soixante points.

Le samedi suivant fut tout aussi attendu que le précédent, car les élèves avaient reçu l'autorisation de se rendre à Pré-Au-Lard pour la troisième fois de l'année. Charlie et ses amis comptaient y faire leurs emplettes de Noël, et ils iraient aux Trois Balais pour boire une délicieuse bièraubeurre, car c'était le jour de l'anniversaire de Charlie.

Le Gryffondor s'amusait toujours à narguer son petit frère qui n'avait pas l'âge requis pour visiter Pré-Au-Lard. Percy Weasley trouvait cela injuste. Il était convaincu qu'il était suffisamment responsable pour circuler librement dans les rues du village sorcier. Il ne souhaitait pas aller à Pré-Au-Lard pour faire des achats chez Zonko, se gaver de sucreries chez Honeydukes, ou encore boire des pintes aux Trois-Balais, mais pour admirer l'architecture des maisons du bourg et visiter le cimetière. Il avait lu qu'on trouvait dans ce lieu du dernier repos les sépultures de célèbres sorciers, tels que Hengist de Woodcroft – le fondateur de Pré-Au-Lard -, Helga Poufsouffle, ou encore Félix Labeille – l'inventeur du sortilège d'Allégresse. La Poste, selon Percy, était aussi un lieu incontournable. Il l'avait lu dans un gros livre qui prenait la poussière à la bibliothèque. Charlie ne partageait pas l'avis de son frère. La Poste de Pré-Au-Lard n'avait rien d'attrayant et était tout aussi banale que celle de Loutry-Ste-Chaspoule.

Charlie avait longuement réfléchi aux cadeaux qu'il offrirait à ses proches à Noël. Il avait d'ailleurs économisé durant des mois et établi un budget à ne pas dépasser. Pour sa mère, il se rendrait chez Gaichiffon et lui achèterait un nouveau chapeau. Il avait vu dans La Gazette du sorcier une publicité sur un couvre-chef qui était en promotion, et avait pensé qu'il plairait à sa mère. Son père avait besoin de nouvelles paires de chaussettes vertes. Il savait qu'il pourrait en trouver dans la même boutique. Bill serait – de son côté – très heureux de recevoir une grosse boîte de ses friandises favorites. Fred et George recevraient de sa part des boules puantes, des bombabouses venant de chez Zonko et des dragées surprises de chez Bertie Crochue. Ron se verrait offrir un squelette miniature, et Ginny une chauve-souris en peluche. Il avait bien évidemment l'attention d'acheter un cadeau à Percy, et il était certain qu'une très belle plume ferait l'affaire.

Charlie et ses amis s'étaient d'abord rendu chez Betterave et Cie. Hortense acheta pour son père un lot surprise de graines communes et insolites. Tonks acheta pour sa mère une jolie plante verte et ils se rendirent ensuite chez Gaichiffon. Bryan et Charlie y dépensèrent leurs gallions et mornilles. Il ne restait que trois exemplaires du chapeau qui coûtait six gallions au lieu de douze. Cela représentait malgré tout une sacrée somme pour Charlie, mais il avait très envie de faire plaisir à sa mère.