V - Flashback

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C'était un beau jour d'automne, un de ceux où l'on regardait des heures à la fenêtre de sa chambre les feuilles tournoyer lentement avant d'atteindre le sol, la joie remplissant notre cœur. Je venais de finir mon repas, et était assise sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, regardant de mes deux yeux verts le paysage orangé qui se déroulait dehors. Il était samedi, et nous étions maintenant en week-end, à mon grand bonheur, car le brevet approchait petit à petit et j'étais tout sauf préparée.

Une notification s'afficha sur l'écran de mon petit smartphone, m'informant l'arrivée d'un nouveau message. Je regardai de qui venait celui-ci, et vit le nom de " A' " s'afficher, ainsi que "Viens me retrouver dans le parc", étant son message. Je me précipitai dans la salle de bain, afin de me maquiller et de me coiffer, n'aillant rien fait de la journée. J'étais amoureuse de lui. Je l'aimais. Mais j'avais si peur de gâcher notre formidable amitié, que je n'osais pas lui dire. Et si je gâchais tout entre nous ?

Mais ce n'est pas pour autant que je ne me fais pas belle chaque jour ou je le vois, au cas où il tombe amoureux de moi. Je n'avais qu'une chance sur mille qu'il m'aime en retour, alors autant maximiser autant que je le peux les chances que ça arrive. De plus, le fait qu'il m'invite à sortir aurait pu paraître bénéfique pour moi, mais à mon grand bonheur -ou malheur-, c'était un rituel : chaque week-end, nous devions nous retrouver soit chez nous, soit au parc. Je n'avais même plus besoin de prévenir mes parents, car tant que je rentrais avant la tombée de la nuit, ils étaient d'accord.

Je sortis bien vite hors de la maison, à peine eus-je fini de me préparer. Aaron avait horreur que j'arrive en retard, car même s'il en rigolait, je savais qu'il était très ponctuel. Tout le contraire de moi, d'ailleurs, car j'arrivais tout le temps en retard.

– Je commençais à attendre.

Une voix derrière moi me sortit de mes pensées, et je me retourna, ne pouvant contenir le sourire idiot qui s'étais posé sur mes lèvres à la seconde ou il m'avait parlé.

– Désolé.

Je ne dis rien de plus, et nous nous dirigeâmes ensemble sur les balançoires du parc. Je savais qu'il rigolait. Pendant qu'il avançait devant moi, allant trop vite pour que je réussisse à le suivre, je pus l'observer à loisir. Je le voyais tous les jours, et pourtant chaque week-end je remarquais qu'il avait encore grandi. Il devait bien taper dans le mètre soixante-dix, même presque quatre-vingt. Et puis, ses cheveux noirs à bouclettes et ses yeux bleus étaient tellement jolis ! En y réfléchissant, il n'y a pas une chose que je n'aime pas chez lui, que ce soit physiquement ou mentalement. Ok, il peut paraître froid, mais quand on apprend à le connaître, c'est le garçon le plus gentil qui puisse exister. Il faut juste être patient avant qu'il nous montre qu'il est vraiment, c'est tout.

– T'as fini de me mater ? me demande-t-il, me faisant virer au rouge pivoine.

– Désolé, j'étais perdue dans mes pensées, c'est tout, je lui répondis, tout en me tordant les mains.

– Tu es souvent perdue dans tes pensées, en ce moment, j'ai remarqué.

Je ne réagis pas, baissant la tête, et il rit tout en ébouriffant mes cheveux, se moquant de moi.

En fait si, il y a une chose que j'aime pas chez lui : Il adore se moquer de moi. Quand j'étais plus jeune c'était l'inverse, mais c'était la période ou je n'étais pas amoureuse de lui. Maintenant, dès qu'il s'approchait trop près de moi, qu'il me parlait trop, ou qu'il me complimentait, je devenais toute gênée et je n'arrivais pas à aligner deux mots l'un devant l'autre sans bégayer. Et il l'avait remarqué et prenait un malin plaisir à me faire rougir dès qu'il le pouvait.

– Bon, tu sais quel jour on est ?

Je le regardai, curieuse.

Non, je ne savais pas quel jour on était. Enfin si, on était le six novembre, mais il y avait quoi ce jour-là, de si important ?

Ça ne pouvait pas être son anniversaire, car il était né en octobre, ni le mien, car je suis née en février. Qu'y avait-il de plus important que ses deux dates ? Le jour de notre rencontre ? Impossible, elle date d'avril.

– Sérieusement ? Toi qui aime tant les histoires d'amour, tu ne sais donc pas ?

J'hocha la tête en signe de négation, et il me répondit, une lueur joyeuse dans le regard :

– C'est la date du premier baiser de deux personnes.

– Ah oui ? Et de qui ?

Et là, sans que je n'eus le temps de réfléchir une seconde de plus, il me répondit :

– La nôtre.

Et il prit mon visage entre ses mains, et posa ses lèvres sur les miennes, pour la première fois de notre vie. 

𝐖𝐈𝐓𝐇 𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant