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la pote aux taches de rousseurs de sashimi, c'est la fayote originelle, pire que léonie dans l'élève ducobu.

ça fait cinq minutes qu'elle se fait embrouiller par la totalité de la classe parce qu'elle a rappelé à mr applebaum qu'on avait un contrôle de svt en deuxième heure.

il avait grave zappé, on était censé partir en excursion dans les jardins du collège, à la recherche d'être-vivants, ou un quetru du genre pour les observer au microscope ensuite. tout le monde était dans le coup quand il a annoncé ça, mais non, il a fallu que la moucharde du coin de la classe sorte son agenda et lève son doigt pour avertir le prof.

doutez-vous bien, c'est élise, qui d'autre autrement ?

donc au lieu de l'excursion, on va tous être devant nos copies au retour de la récré. je dis tous, mais à tout moment, je me barre avant.

heureusement que j'ai pas la cefor de l'embrouiller non plus, sinon, elle serait au bord des larmes là-celle.

alors que je range mes affaires dans mon sac–toujours dans l'optique de sécher la prochaine heure quitte à me prendre un mot dans le carnet, sasha débarque à ma table.

aujourd'hui, elle a attaché des mèches de cheveux dans un petit noeud rouge. ça rend vraiment bien. sauf que je suis trop saoulé par sa pote pour la complimenter sur sa coiffure.

et puis, c'est chelou, je peux pas la complimenter gratos sans m'exposer de trop. un peu de retenue.

— mathieu, tu ranges tes affaires ?

— bah ouais.

— on a cours après, hein.

elle est factuelle, dites-moi.

— j'ai pas révisé, j'aurais une note de merde de toute façon.

je tourne ma tête vers elle, jusque là orientée vers la fermeture éclaire de mon sac, et son regard fuit aussitôt.

elle aime trop observer les gens et moi, j'aime tout autant la griller en train de me regarder à mon insu, parce qu'après, elle a toujours ses pommettes qui s'empourprent ou un sourire gêné.

et ça la rend mignonne. ça devient même redondant de constater de nouveau ça. faut que je change de disque, il va finir par rouiller.

— tu révises jamais de toute façon, rit-elle

— si ta pote avait pas poucave aussi, grogne-je

elle pose sa main sur mon épaule lorsque je me relève de ma chaise, prêt à empoigner mon sac et me tirer de là.

— c'est une excuse ça. y avait contrôle aujourd'hui, de toute façon. le prof aurait dû s'en souvenir, donc même si élise, elle avait fermé sa bouche, on aurait dû avoir contrôle.

c'est vrai, mais c'est plus simple pour toute la classe de lui foutre notre future mauvaise note sur son dos.

après, dès qu'on a su qu'il avait complètement oublié, on l'a tous bouclé. elle aurait pu faire la même au lieu de jouer à la fayote–contrôle prévu ou non.

100% elle a dédié son week-end entier à ses révisions et elle voulait pas décaler le contrôle pour cette raison.

mais bon, laissons un peu sasha défendre sa pote, parce que personne d'autre le fera.

— c'est vrai ouais ... t'as pu réviser toi ?

— non, j'avais oublié mon cahier dans mon casier ce week-end et on a plus d'ordi pour faire des recherches. donc j'avoue, éli aurait pu fermer sa bouche, c'est clair, rit-elle

SASHIMIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant