Alors c'est parti pour la fantastique mise en place du cadre et des décors de ma petite histoire.
Premier rôle: Maude, 17 ans, jeune fille trop compliquée, avec un peu trop de trucs dans sa tête, un humour particulier, complètement folle. Folle amoureuse du rôle secondaire qui ne tardera pas à entrer en scène. Beinh tiens, justement le voilà...
Rôle secondaire: De secondaire, il n'a que le titre. À vrai dire, j'aimerai bien qu'il soit secondaire dans mon esprit. Mais il a la désagréable habitude de prendre trop de place, de remplir tout mon esprit de ses fantastiques yeux bleus, de son rire, de sa présence, de toute la couleur qu'il a en lui. Franchement, ce serait bien s'il pouvait arrêter de voler la vedette dans le théâtre de mon esprit.
Manfred.
Arrête de rire journal, je ne sais pas comment tu te débrouille comme un journal n'est pas naturellement fait pour rigoler, mais je sais que tu rigoles.
Ok, j'avoue que ça a aussi été ma première réaction quand j'ai entendu son prénom pour la première fois, il y a 3 ans.
Manfred. Un vrai prénom de chevalier d'un autre siècle, mais qui se marie si bien avec cette grande gueule au cheveux couleur soleil, à son sourire un peu arrogant et à sa démarche assurée comme si chaque jour représentait un combat auquel il fait face par la seule force de ses beaux yeux bleus.
Bon sang peut être que tu mérites bel et bien le titre de journal intime, je suis en train de plonger tête la première dans le culculisme! Reprenons-nous...
Oui, c'est encore et toujours une histoire d'amour. De toute façon, pour quelles autres raisons une fille pourrait écrire dans un journal? C'est si grand, si fort le sentiment amoureux. Je crois que l'être humain n'est tout simplement pas fait pour supporter ça tout seul. C'est pour ça que, si tout était aussi parfait que dans les films et les livres à l'eau de rose que je consomme à outrance, les personnages PARTAGERAIENT ce sentiment. Ils seraient deux à faire face à ce truc trop grand pour moi. Mais je crois que Manfred n'a pas trop compris ce principe.
Mais peut-être est-ce moi.
De toute façon, si notre histoire n'a pas marché, je ne peux m'en tenir qu'à moi-même.
Si l'on devait placer le cadre spatio-temporel de notre histoire, imagine deux grands enfants. Une fille, un garçon. C'était ce qu'on appel le difficile passage de l'adolescence, quand on est plus tout à fait des enfants, mais pas encore des adultes. Quand tout devient compliqué, que tout devient flou et qu'on doit accepter de marcher à l'aveuglette. Mais moi j'étais heureuse.
Parce qu'il était là. Parce que je l'avais rencontré en automne, alors que les marronniers étalaient leurs ombres paresseuses sur les graviers d'un parc en plein cœur d'une ville animée par la rentrée des classes. Je me promenais et je l'ai aperçu, avec sa démarche assurée et son air malicieux. Et je sais pas trop ce qui m'a pris, je l'ai reconnu, je savais que nous étions dans la même classe. Et j'ai foncé vers lui, comme la folle que je suis toujours un peu, et je l'ai abordé.
Et c'est comme ça que tout a commencé. Les fous rires en classe, les balades au parc, les batailles d'eau sous le soleil d'été, les sorties entre amis sous le couvert des arbres.
Mais pourquoi, alors que j'ai eu autant de faciliter à lui parler ce jour là, pourquoi aujourd'hui je n'arrive plus à faire le pas pour venir le voir?
Pour simplifier parce que sinon je prendrai toutes tes pages à récapituler chacune des mes piètres tentatives de me convaincre qu'il ne m'avait pas oublié, j'ai passé ces deux dernières années à penser à lui chaque soir. À me dire "Allez, demain tu réussis à lui parler, tu lui dis au moins bonjour", et à passer le restant de la journée à fuir dès que l'occasion se présentait à moi.
Et maintenant je me retrouve en début d'année de terminale en étant toujours au même stade avec lui qu'en seconde.
Mais tu vas me dire: Mais pourquoi tant de questions? N'étiez-vous pas sensés être amis à la base? On est pas sensé galérer autant pour parler à un ami.
Et c'est LÀ où ma grande capacité à me prendre la tête entre en jeux! Je suis arrivée à la rentrée de seconde en ayant passé tout mon été à penser à lui, à ce que je pourrai lui dire quand je le reverrai. Et j'ai tellement réfléchis, imaginant tout ce qu'il pourrait me répondre, toutes les possibilités de notre échange, qu'une fois face à lui j'ai paniqué. Je ne trouvais plus les mots, je ne savais plus quoi dire, j'avais sans cesse l'impression de jouer un rôle et de ne plus être moi même. Alors je n'ai plus osé, et les jours, les semaines, les mois, les années passant, nous nous sommes peu à peu éloigné.
Et, en même temps de perdre toutes chances de finir un jour avec lui, j'ai perdu par la même occasion mon meilleure amie.
Alors voilà, je me retrouve face à mon année de terminale qui s'étale devant moi, et à mes sentiments qui sont toujours bien sur zone, comme des colons. Et j'ai deux possibilités:
OPTION 1: Je prend mes couilles (enfin mes ovaires) a deux mains ( c'est vraiment degueu cette expression quand on y pense), et je vais lui parler. Parce que ce n'est certainement pas lui qui fera le premier pas: il est terriblement rancunier, et honnêtement je pense qu'il n'en a plus rien à foutre de moi. CHANCE DE RÉUSSITE: 10%
OPTION 2: Je l'oublie. Je trouve un autre mec super BG pour le remplacer, un type avec qui je serai super à l'aise et avec qui tout sera plus simple. CHANCE DE RÉUSSITE: 10%
Eh bien, on est bien avancées...
Bon, allez, au mois prochain, tu verras à quelle point je suis efficace quand il s'agit de conquérir le cœur d'un garçon, surtout quand celui-ci est mon ex-meilleur-ami, qu'il est beau comme un Dieu et qu'il m'ignore superbement.
Bien à toi,
MAUDE 🍄
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𝑴𝑨𝑼𝑫𝑨𝑳𝑰𝑻𝑬́
Romansa🌹💄🍓🐞☎️🌶️🦑🎸👠 JOURNAL DE BORD (et non intime, faites gaffe à la nuance), d'une fille MAUDite par un amour un peu trop grand pour elle, un amour sans MAUDération qui gagnerait à être plus MAUDique... Et si on arrêtait avec les jeux de mots dout...