Chapitre 1

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-6 mois auparavant-

Sophie trainait ses pieds le long des casiers qui se trouvaient dans le hall du lycée. La sonnerie venait de retentir et à aucun moment elle n'avait pensé à presser le pas pour arriver en cours avant la deuxième sonnerie. Elle avait la flemme. La flemme de se dépêcher pour être présente à un cours qui ne l'intéressait guère. D'ailleurs, plus rien ne l'intéressait ces derniers temps, elle avait perdu la joie de vivre, plus les jours passaient et plus elle baissait les bras. Elle aurait voulu tout plaquer maintenant et fuir de ce pauvre lycée qui ne lui apportait strictement rien. Des bandes par ci, des bagarres plus loin, des dealers par là.

-A ce qui paraît tes parents sont morts ?

Sa marche s'arrêta subitement. Cette voix résonnait dans sa tête. Elle avait reconnu la voix, c'était celle d'une petite racaille, ou plutôt qui faisait genre de l'être, il mesurait dans les un mètre soixante. Il cherchait à tout bout de champ les lycéens, il aimait provoquer, il ne faisait que ça, et apparemment il savait comment s'y prendre car Sophie restait immobile au milieu du couloir.

-De toute façon ça ne m'étonne pas. Quand on voit ta tête, on sait pourquoi tes parents se sont tués.

Remarquant aucune réaction de la part de la jeune fille, qui sentait malgré son calme monter la colère en elle, il continua.

-Je suis sûr qu'ils ont fait exprès de, il se mit à ricaner seul pendant quelques secondes. Je suis sur qu'ils ont fait exprès de foncer dans le fossé de la grande route. Il se mit de nouveau à ricaner tout seul sous les yeux attentifs des lycéens qui observaient la scène. Ils en avaient surement marre de trainer un boulet comme toi dans leur vie. D'ailleurs, je les comprends.

Un sourire se dessina sur le visage du jeune garçon. Il sentait avoir touché Sophie dans le mille, elle ne pouvait pas continuer sa marche sans aucune réaction, elle allait surement agir, il en était sûr. D'ailleurs c'est ce qu'il se passa, elle lâcha son sac, se retourna et en l'espace de deux secondes la jeune fille se retrouvait déjà à terre placé sur lui. Elle avait besoin de se défouler, de sortir toute la colère qu'elle avait en elle depuis qu'il avait commencé à la chercher. Il méritait qu'elle lui déboîte la mâchoire, qu'elle lui casse le nez et lui ouvre la lèvre inférieure. Les coups s'enchaînaient, elle donnait une claque, il l'étranglait pas le cou, elle lui tirait les cheveux, il la mordait. Mais malheureusement elle ne pu finir son travail car un surveillant attrapa Sophie par les hanches et la porta plus loin pour l'emmener chez le proviseur.

Elle se trouvait assise en face d'un grand homme d'un mètre quatre-vingt. Il faisait tourner inlassablement son crayon plume qui devait valoir très cher entre ses gros doigts. Elle n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'elle était assise là, personne n'arrivait à la faire parler, elle s'était renfermée sur elle du jour au lendemain depuis l'accident.

-Mademoiselle Montez, commença t-il en se raclant sa gorge. Nous savons très bien par quelle période vous passez ces temps-ci. Mais cela fait maintenant deux semaines que vos parents vous ont quitté et cela fait également trois jours que vous venez de revenir parmi nous, comptabilisant déjà deux bagarres. J'aimerais pouvoir vous dire que cela n'est pas grave, mais je ne peux ignorer vos actes, cela ne serait pas juste de ma part. Il racla de nouveau sa gorge en remarquant que la jeune fille ne l'avait pas regardé dans les yeux depuis son arrivée. Je suis dans l'obligation de vous renvoyer durant deux semaines. J'espère que cela vous permettra de réfléchir à vos actes, et que vous reviendrez en meilleure forme. Il posa enfin son crayon dans le pot qui se trouvait en face de son ordinateur. Votre tante est déjà en route.

Sophie restait les yeux rivés sur le pot de crayons. Elle sentait sans cesse le regard du proviseur posé sur elle, mais elle s'en moquait, en aucun cas elle voulait voir la moindre once de pitié venant de sa part. Il se faisait passer pour la victime, s'il avait voulu ne pas l'exclure il l'aurait fait, mais des parents avaient dû se plaindre du comportement de Sophie, et évidemment, il avait profité de cette autre bagarre pour l'exclure. Il n'avait absolument rien dans le pantalon.

Junkie [ZM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant