Junkie [ZM]

Chapitre 2

-Retour au présent-

Sophie se trouvait dans une salle entourée de personnes qu'elle ne connaissait pas. Cela faisait deux minutes qu'elle était entrée et elle détestait déjà toutes les personnes qui s'y trouvaient. Sa tante l'avait obligé à venir ici et l'avait de même obligé à parler dans ce lieu. Elle était donc levée devant sa chaise, les regards étaient tournés vers elle et elle détestait par dessus tout cela, elle se sentait mal à l'aise et voulait s'enfuir. L'homme qui dirigeait le débat lui avait demandé de s'exprimer, de dire quelque chose mais elle restait muette malgré qu'elle entendait la voix de sa tante répéter ''tu parleras, tu diras quelque chose Sophie, ce que tu veux, mais tu parleras''. Elle voulait juste partir, elle ne demandait pas autre chose, elle voulait juste s'en aller. L'homme d'une quarantaine d'année dirigeant le débat la regardait, attendait qu'elle dise le moindre mot, mais cela faisait deux minutes qu'il attendait. Sophie était levée, les bras le long du corps, le regard dans le vide. Elle attendait juste deux mots : assis toi.

-Sophie.

Elle sortit soudainement de ses pensées mais resta immobile.

-Sophie est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu es là ?

Elle battait des paupières à plusieurs reprises, la lumière de la salle lui chauffait les yeux, elle n'était plus habituer à sortir la journée avec autant de soleil. Lorsqu'elle sortait c'était souvent pendant la tombée de la nuit, elle n'aimait pas croiser de monde, elle préférait marcher dans les rues seule, elle avait plus de chance de ne pas croiser quelqu'un qu'elle connaissait. Les regards étaient scotchés sur elle et elle ne bougeait pas. C'était un corps sans âme, elle avait l'air perdue et absente malgré le fait que son corps soit présent.

-As-tu arrêté les cours ?

Sa mâchoire se serra. Elle n'en pouvait plus, elle voulait s'asseoir, maintenant. Elle n'avait pas dormi de la nuit, elle était rentrée plus tard que d'habitude et sa tante l'avait empêché de dormir car selon elle, à neuf heures cela ne servait plus à rien de se coucher. C'était un interrogatoire ou quoi ? Ses jambes se mirent soudainement à trembler et des sueurs chaudes se faisaient ressentir au niveau de son front. L'homme remarqua ce qui était en train de se passer et l'observa de la tête aux pieds avant de lui dire de s'asseoir en soufflant silencieusement. C'était une partie perdue ce jour là, mais beaucoup d'autres parties allaient venir, et il comptait bien les gagner. Sophie se laissa tomber sur son siège, laissa tomber sa tête en arrière et ferma les yeux. Elle avait besoin de sommeil, beaucoup de sommeil. L'homme l'observait au coin de l'œil mais demanda à une autre femme de se lever pour s'exprimer. Sophie n'écoutait déjà plus, elle sentit son attention lui quitter, alors elle laissa ses bras tomber le long de la chaise et elle s'endormit.

Une sonnerie résonna dans la pièce durant une bonne minute ce qui la fit se réveiller. Elle se redressa rapidement sur sa chaise. Deux heures étaient passées et elle n'avait pas écouté la moindre chose, elle n'avait prêté attention à personne. Toutes les personnes se levèrent de leur chaise et sortirent de la salle. Si chaque journée pouvait se passer ainsi, elle était d'accord pour signer sur le champ une inscription d'un an. Sophie se leva, ôta l'élastique de son poignet pour s'attacher les cheveux. Elle se dirigea vers la porte de sortie quand l'homme l'interpella. Elle souffla silencieusement en s'arrêtant et se retourna.

-Quel est pour vous le moyen de guérir ?

Elle haussa les épaules en guise de réponse. Elle ne se considérait même pas comme malade.

-Vous devez vous l'avouer à vous même. Vous devez faire face à vos actes.

Elle aurait voulu l'envoyer balader, lui dire qu'elle n'était pas malade et que si sa présence ne lui suffisait pas cela serait la dernière fois qu'il la verrait, mais elle resta silencieuse lorsqu'elle remarqua que quelqu'un se trouvait au fond de la salle dans le coin du mur. Elle n'arrivait pas à définir son visage, il se trouvait dans la pénombre, alors elle plaça sa capuche sur sa tête et s'en alla.