Chapitre 11 - Partie 1

207 13 0
                                    

Un énorme tambourinement fit sortir Sophie de son sommeil, sursautant, s'assurant en tapotant son lit qu'elle n'avait pas bougé depuis qu'elle s'était effondrée sur son matelas il y a quelques heures de cela. Son cœur battait à vive allure et son souffle saccadé laissait la jeune fille glacée sur son lit. Il lui semblait que cela venait de la fenêtre, mais le rideau rabattu ne lui permettait pas de percevoir qui pouvait bien avoir été la cause de ce fracas survenu quelques secondes plus tôt à l'extérieur. Un deuxième tambourinement fit sauter la jeune fille du lit et elle se jeta sur son rideau. La lumière soudaine l'aveugla et elle se tourna dos au soleil afin de voir plus clair. Lorsqu'elle eu le temps de reprendre ses esprits, elle se tourna, lentement, vers la fenêtre et resta de marbre en apercevant Alexy, accroché à la gouttière. Il se maintenait fermement à celle-ci, et semblait crier quelque chose. La fenêtre très bien isolée ne lui permettait pas de comprendre un traitre mot de ce que lui criait le jeune homme. Elle aurait aimé le laisser accroché, comme un imbécile à la gouttière, mais son bon sens reprenait toujours le dessus, et elle savait très bien au fond d'elle même qu'elle allait le regretter si elle osait rabattre le rideau afin d'aller se recoucher. Alexy ne se déplaçait que très rarement.

Sophie expira lentement pour se donner du courage et tourna la poignée blanche de la fenêtre qui laissa aussitôt le jeune homme entrer comme une furie dans la chambre.

-Qu'est-ce que t'attendais pour venir m'ouvrir ? S'énerva-t-il en observant ses mains rouges dû à l'effort qu'elles venaient d'accomplir. Il se frotta les mains un instant et releva la tête pour inspecter les lieux. Ça n'a pas changé ici. C'est toujours aussi laid.

Sophie monta les yeux au ciel et était sur le point de retourner s'asseoir sur son lit lorsqu'il lui agrippa le bras ce qui la fit se retourner, face au jeune homme.

-Tu comptes aller où comme ça ? Je ne suis pas venu ici pour te voir dormir.

-Ah bon ? Ironisa-t-elle. J'en étais pourtant certaine.

Il l'observa un moment, les sourcils montés au ciel.

-C'est censé être drôle ? T'étais où encore ces trois derniers jours ? Je ne suis pas ton larbin à ce que je sache, je ne t'accueille pas que quand bon te semble.

Il semblait remonté contre Sophie. Elle resta muette.

-Tu comptes me répondre ou quoi ? Il lui empoigna l'autre bras qu'elle tenta de dégager de son emprise.

-Lâche-moi bon sang, tu me fais mal !

-Ça y est, t'as retrouvé la parole ? Ricana-t-il. Il retrouva aussitôt son sérieux et lui serra davantage le poignet gauche qui fit courber la jeune fille de douleur.

-T'es cinglé ! Lâche-moi tu vas me péter le poignet !

Son visage grimaçant, elle tenta d'ôter les doigts hideux du jeune homme qui lui compressaient la peau, mais sans succès.

Madame Anguise ouvrit soudainement la porte, alertée par les cries de la jeune fille, et se jeta aussitôt sur le jeune homme.

-Lâchez-la ! Cria-t-elle, mais il la repoussa violemment sur le sol.

Seulement voilà, elle ne comptait pas se laisser faire, elle se devait de protéger sa nièce. Elle se leva alors de nouveau et se jeta une seconde fois sur le jeune homme qui lui attrapa la tête à l'aide de sa main droite et la projeta brusquement en direction du sol ce qui fit tituber Marta avant de s'écraser une seconde fois sur l'imitation parquet. Sophie observa sa tante couchée sur le sol, les yeux écarquillés. Son chignon lui retombait à l'avant de la tête. C'était la première fois qu'elle paraissait en public les cheveux décoiffés, emmêlés les uns aux autres.

-Mais t'es complètement cinglé ! Hurla Sophie en se débattant de toutes ses forces. C'est entre toi et moi, tu n'as pas à traiter ma tante comme ça ! Elle arriva enfin à attraper ses doigts, à les tordre et à courber à son tour le jeune homme de douleur, qui repoussa aussitôt Sophie avec violence, qui termina dans son armoire et s'écroula sur le sol. Marta se jeta sur sa nièce en prenant le visage de celle-ci entre ses mains, s'assurant que tout allait bien, pendant que Sophie se massait le poignet, qui venait de virer au rouge.

-Sors d'ici.

-Quoi ?

-Sors d'ici, répéta doucement Sophie à sa tante. Je dois m'expliquer avec lui.

-Je ne te laisserais jamais seule avec ce malade ! S'exclama Marta en jetant un regard furtif sur le coupable.

-Écoute, reprit Sophie. Je sais que je ne suis pas quelqu'un de confiance, mais cette fois-ci tu dois m'écouter. Je veux que tu sortes de ma chambre.

Sa tante dévisagea sa nièce, ne comprenant pas pourquoi elle lui demandait un tel supplice, avant de remarquer le regard que lui portait sa nièce. Elle se releva lentement avec l'aide de Sophie qui se redressa au même moment, contourna Alexy, toujours immobile au milieu de la pièce, et passa le seuil de la pièce sans quitter les jeunes adolescents des yeux. Le jeune homme se retourna aussitôt et claqua la porte à la figure de Marta qui descendit précipitamment les escaliers pour courir dans le salon prendre le téléphone.

-Je ne suis pas venu pour m'engueuler avec toi, reprit-il d'une voix calme. Je veux savoir pourquoi tu me lâche du jour au lendemain. Tu dois savoir ce que ça fait, toi, quand tes parents t'ont lâchés. Tu as ressenti la même chose.

-Tu ne sais pas ce que j'ai pu ressentir, alors ferme-la Alexy.

-Tu me prends pour qui ? Répondit-il, les sourcils de nouveau froncés. Ma mère m'a foutu à la porte, mon frère m'a renié de sa vie. Tu crois pas que je sais ce que c'est de se sentir seul ?

-Je m'en fous de ce que tu as ressenti Alexy, je ne veux juste pas que tu me parles de mes parents.

-Tes parents ? Il ricana. Ils t'ont abandonnés. Ils t'ont laissés seule alors que tu avais besoin d'aide. Pourquoi es-tu si sotte ? Pourquoi tu t'obstines à croire qu'ils t'aimaient ? Ils ont fuit ces lâches ! Ils t'ont abandonnés ! Il ricana en fixant la jeune fille. J'espère qu'ils ont souffert dans l'explosion.

-La ferme ! Hurla-t-elle en se jetant sur le jeune homme qui intercepta le bras de la jeune fille qui allait finir dans son visage, il enroula ses bras autour de son bassin et la jeta sur son lit comme un vulgaire sac à patates.

-J'en ai marre ! S'écria-t-elle de nouveau la voix cassée. Marre que tu me prennes pour une merde ! Lâche-moi bon sang Alexy, lâche-moi ! S'écroula-t-elle sur son lit, les larmes coulant le long de ses pommettes rougissantes de colère.

-Tu crois que tu vas me faire pitié en pleurant devant moi ? Relève-toi et fais-moi face. Il ricana. A moins que tu ne me fasses face comme tu l'as fait face à la mort de tes parents.

Sophie empoigna sa lampe de chevet posée sur son bureau qu'elle jeta, s'écrasant sur la poitrine du jeune homme. Il devint rouge. Ses poings se crispèrent et il se jeta sur la jeune fille, l'attrapant par les cheveux et la tirant tout en la faisant tomber sur le sol. Elle criait de douleur, les larmes ne cessant pas de dévaler ses joues. Il était si violent, il n'avait absolument aucun cœur !

-T'es un lâche ! Cria-t-elle la voix tremblante. Tu oses frapper des filles ! Tu oses me frapper après tout ce que je t'ai fait ! Je te déteste ! Je te hais Alexy ! Bon sang, je te hais !

Il lâcha prise, laissant Sophie s'écrouler sur le sol avant de la retourner sur le dos. Il posa son pied sur le ventre de la jeune fille, un sourire en coin.

-Tu sais aussi bien que moi que tu viendras me voir quand tu seras en manque de drogue ma chérie. Tu sais très bien que tu ne peux pas te passer de moi.

Sophie le fusillait du regard.

-Tu crois peut-être que j'ai peur ?

-Tu devrais, répondit une voix masculine, autre que celle d'Alexy.

______________________________________

J'ai besoin de commentaires s'il vous plaît, n'hésitez pas à commenter. :)

Junkie [ZM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant