Junkie [ZM]

Chapitre 18

Le réveil fut torride. Sophie ne parvenait pas à se lever de son matelas gonflable sur lequel elle avait dormi, et Zayn avait bien dû venir à trois reprises sous la tente afin de la sortir de son profond sommeil. Ce fut avec difficulté qu'elle sortit de la tente, et la jeune fille se laissa tomber sur une des chaises placées autour de la table où le déjeuner était déjà déposé. Elle avait passé une mauvaise nuit, si ce n'est horrible. Le manque de drogue lui avait tordu l'estomac durant la totalité de la soirée et il lui avait été impossible de fermer l'œil, même si elle avait fait semblant de dormir lorsque Zayn l'avait rejoint afin de se coucher, vers dix heures. Elle était restée à contempler le haut de la tente, sentant ses membres trembler puisqu'elle n'obéissait pas à la demande que son cerveau lui envoyait, et ce n'est qu'à neuf heures qu'elle s'était enfin endormie, trente minutes avant que Zayn ne vienne la réveiller.

Le soleil s'abattait sur son visage, et elle se serait certainement bien endormie ici si le jeune homme avec qui elle était n'avait pas raclé sa gorge à plusieurs reprises afin qu'elle lève les yeux vers lui.

-Tu as bien dormi ?

La jeune fille haussa les épaules et sentit quelques frissons lui parcourir la peau. Le manque de sommeil et le manque de drogue n'étaient apparemment pas compatibles.

-Ça veut dire quoi ça ?

-On va faire quoi aujourd'hui ?

Zayn fronça les sourcils et attrapa le verre de jus de fruits dans l'une de ses mains afin d'en boire le contenu. Sophie avait déjà baissé les yeux face au regard qu'il lui avait lancé, et cela ne présageait rien de bon, elle qui avait tendance à tenir tête habituellement. Il reposa le verre sur la table et se leva de sa chaise.

-Je vais aller me baigner et je reviens. Mange quelque chose pendant ce temps.

Il tourna les talons, alla chercher quelques affaires sous la tente et disparut rapidement d'entre les arbres qui les entouraient depuis la veille.

Sophie poussa un soufflement et s'enfonça davantage dans sa chaise. C'était pas de la nourriture qu'elle voulait mais de la drogue, c'était pourtant pas si compliqué à comprendre. Elle voulait se battre contre cela, elle voulait dorénavant passer au dessus de cette substance qui lui pourrissait la vie, mais aujourd'hui c'était davantage compliqué. Sophie était loin de chez elle, loin de ses repères, et loin de tout ce qui pouvait l'aider à passer au dessus de cette difficulté qui prenait davantage d'ampleur ces derniers temps. La bouteille de jus de fruits venait apparemment d'être entamée dans la matinée par Zayn et les pains au chocolat auraient pu être appétissants pour quiconque, mais aujourd'hui Sophie n'avait pas le cœur à manger quoi que ce soit. Lentement elle se releva de sa chaise, les membres tremblants et se dirigea en chancelant vers un petit chemin d'herbes qui la menait d'entre plusieurs arbres. Ses pieds frôlaient le sol, arrachant quelques touffes d'herbes vertes sur son passage et marcha un instant sans réellement savoir où elle allait. Une envie pressante se fit ressentir au niveau de son bas ventre, et c'est à ce moment qu'elle se redressa davantage afin de chercher un endroit où il était possible d'aller.

La jeune adolescente dû marcher durant deux bonnes minutes lorsqu'elle se rendit compte qu'elle venait d'arriver devant le lac que Zayn lui avait montré la veille. Son regard dériva vers l'endroit où il semblait y avoir du mouvement dans l'eau, et ses joues virèrent peu à peu au rouge écarlate lorsqu'elle se rendit compte que Zayn était dos à elle, l'eau lui arrivant un peu au dessous du nombril. La musculature de son corps impressionnait à tout moment Sophie, même si ça n'était pas la première fois qu'elle le voyait sans chemise sur le torse. Son teint basané et les tatouages qu'il avait sur les bras se mariaient parfaitement ensemble ; ses cheveux trempés étaient plaqués en arrière et celui-ci se baissa légèrement pour abattre l'eau qu'il avait entre les mains sur son visage. Elle se cacha un instant derrière l'énorme tronc d'arbre près d'elle, se rendant compte qu'elle ne devait pas faire ce qu'elle ne souhaitait pas qu'on lui fasse, alors elle reprit le même chemin qu'elle venait de prendre afin de retourner à la tente.