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Alba

Carlos m'emmène à l'écart sur le petit balcon adjacent et je serai prête à jurer que si sa main ne m'incitait pas à avancer en exerçant une petite pression dans le bas de mon dos, je me figerais sur place. Une fois sur cette petite parcelle extérieure, je me retourne vers Carlos qui me lance un regard que je ne saurais décrypter. J'y vois, certes, de l'amour et cela me rassure mais j'y vois aussi quelque chose de différent, de totalement différent. J'ai déjà connu ce regard venant de sa part. Il avait ce regard, ce jour-là, lorsqu'il m'a annoncé avoir enfin décrocher un baquet en Formule un. Ce jour où j'étais ravie que mon meilleur ami réalise son rêve sans savoir que notre relation allait se fragiliser au point de manquer de se briser. Je ne veux rien dire, après tout c'est lui qui voulait parler, ou alors je n'en ai simplement pas la force. Je dois avouer qu'à ce moment précis, je n'ai plus aucunes certitudes.

-Alba, il faut que je te parles de quelque chose.
Dit-il calmement. Dans l'incapacité physique de formuler une phrase construite et ayant du sens, je hoche simplement la tête, signe qui affirme que je toute ouïe pour écouter ce qu'il a à me dire malgré mon appréhension plus que présente.

-Tout d'abord sache que je ne t'en veux pas spécialement pour l'autre soir mais il faut qu'on fasse le point. Je t'aime et tu le sais mais je suis pilote de Formule un et je ne peux pas me permettre d'être occupé à penser à ma copine qui est possiblement à l'hôpital ou non, sans que je sache réellement car elle ne me raconte pas toujours tout pour ne pas m'inquiéter. Je sais que tu le fais uniquement dans le but de me protéger mais je ne suis plus l'enfant que tu as connu, je peux encaisser et gérer mes émotions. Ce que je ne peux pas en revanche c'est continué à me poser des questions en permanence pour essayer de deviner si tu me ments ou me cache quelque chose...

-Je...

-Non laisse-moi finir s'il te plaît. Je ne peux plus te savoir en danger parce que tu ne prends pas au sérieux ton traitement. Rien que le fait que tu ne m'ai pas appelé moi en sortant de la boîte montre que nous ne sommes pas là où nous le voudrons tous les deux.

-Tu n'en peux plus de moi, tout simplement.
Il prend mon visage en coupe et me force à le regarder dans les yeux, les miens laissant échapper des dizaines de perles salées depuis quelques minutes maintenant, depuis que le scénario dont j'avais peur s'est exécuté.

-Je t'aime Alba, tu es mon âme soeur, ma meilleure amie, la femme que je compte épouser et avec qui je veux fonder une famille, ne doute jamais de ça. Mais je pense que toi et moi on devrait faire une pause, se connaître soi-même indépendamment de l'autre, s'établir et se redonner une chance lorsque nous serons prêts. Je suis désolé.
Je n'ai pas la force de répondre, c'est trop pour moi alors quand Carlos vient déposer ses lèvres sur mon front, le vase déborde. Je m'extirpe de son emprise pour retourner à l'intérieur en trombe, récupérer mes affaires mais il m'ai impossible de retrouver mon portable. Les autres ayant vu la tornade que je suis actuellement sont tous sortis de la piscine et s'avance vers moi.

-Mais il est où ce putain de portable !
Dis-je en colère, les larmes ayant établi mes joues comme résidence.

-On va le retrouver.
Disent Lando et Charles en s'avançant vers moi pour me calmer.

-NE ME TOUCHEZ PAS !
Dis-je en criant et mon coeur se brise. Je le vois, dans leurs yeux l'inquiétude pour moi qui ne cesse de régner. Cette maladie qui ronge mon quotidien et celui de mes proches. Je m'en veux de leur faire subir cette situation et soudain la décision de Carlos prends sens. Quand on y pense qui voudrait prendre le risque d'aimer une personne qui peut disparaître du jour au lendemain, emportant avec elle une partie de vous. Personne. Le mal que je ressens dans mon coeur n'est plus seulement émotionnel mais il en devient physique. Physique dans un sens qui me déplaît fortement, celui que j'ai ressenti dans cette chambre d'hôpital avan de me réveiller quelques jours après entourer des trois hommes les plus importants de ma vie. Je peine à respirer, entamant une crise de panique mélangée aux larmes et aux symptômes pré-existants. Je le sais. Je le sais, c'est tout.

Je me jette dans les bras de mes meilleurs amis et le trou noir s'en suis. C'est fini. Je vois la lumière au bout du tunnel. Je revois Anthoine, Luciano, Frederico et Maria. Je vais pouvoir rencontrer Jules et Hervé. Je revois ces lettres que je leur ai laissé à chacun il y a quelques mois et celle que je leur laisse à tous, à vous tous.


Mers chers amis, enfaite non...

Ma famille,

Si vous lisez cette lettre c'est que j'ai rejoins les étoiles que nous nous plaisions tous à regarder lors de nos soirées à la plage. Je ne vais pas faire cas par cas car vous avez déjà chacun votre lettre mais je tenais tout de même à faire celle-ci pour ce que ce groupe représente pour moi.

Je ne saurez comment vous l'expliquez mais vous avez changé ma vie. Les zones d'ombres sont devenus des clairières et mes doutes sont devenus mes forces. J'ai compris que la famille n'était pas seulement du sang mais c'est surtout celle que l'on choisit. Alors merci. Simplement merci.

Vous avez rendu ma vie meilleur rien que par votre présence, vos rires ont provoqués les miens et vos sourires ont fixé le mien. Ce même sourie que je garde aujourd'hui en partant.

Alors je vous interdis d'arrêter. Vivez ! Vivez encore plus fort, riez et souriez comme si c'était la dernière fois que vous le pouviez. Les gars, vous m'avez rendus fière et j'espère que vous allez continuer à le faire car croyez je vais pas louper une seule de vos poles positions, de vos victoires et de vos championnats du monde, à aucuns de vous.

Alors ne pleurez pas, pas trop du moins. Souriez à mon souvenir et riez à nos anecdotes et à nos bêtises. À cette fois où vous vous êtes tous ramener à mon appart alors qu'il n'y a avait même pas la place, à la fois où vous m'avez mit dans vos monoplaces et que je n'arrivais même plus à en sortir. Ne soyez pas triste parce que je suis partie, j'ai juste atteint la fin avant vous. Je vous aurez au moins battu à une course dans ma vie.

Alors la prochaine fois que vous faites la fête dansez et chantez pour moi et surtout n'oubliez de trinquez hein ! Vous inquiétez pas je continu de vous embêter, de vous surveiller et de rigoler de vos bêtises depuis là-haut.

Votre ancienne malade, votre meilleure amie et votre nouvelle étoile.

Je vous aimes, pour toujours et à jamais.

Alba

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Coucou tout le monde !

J'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plus :,) c'était le dernier en tant que tel. Il ne reste plus qu'un épilogue.

Le insta et le TikTok: saturn27f1

Plein de belle chose arriveront après la fin de cette histoire, j'espère sincèrement que vous serez au rendez-vous.

Merci beaucoup pour tout le soutien que vous m'apportez à travers cette histoire que j'espère pouvoir appeler un roman.

Merci !

Enjoy🫶🏼

Il était temps...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant