Il était temps...

~2~

Carlos

Le Grand Prix d'Espagne est mon Grand Prix à domicile, celui que je préfère mais aussi le plus fatiguant de la saison. Et pour cause, j'ai bien plus d'obligations médiatiques. L'ambiance est si spéciale que cela ne me dérange même pas. Je passe aussi énormément de temps avec Fernando Alonso, mon pilote préféré depuis petit. Courir à ses côtés est déjà en soi quelque chose d'hors normes pour moi mais nous nous entendons très bien et sommes devenus amis. Je suis perdu dans mes pensées lorsqu'il m'appelle avec ce surnom qui me fait toujours sourire « Callo, viens El Pais veut nous interviewer » dit-il.

Chaque année, les Sainz et les Ricci viennent pour ce week-end de course pour me soutenir en direct, mais cette année Alba n'a pas pu venir. Je l'ai toujours considéré comme ma petite sœur mais depuis quelque temps ma perception d'elle a quelque peu changé. Je ne sais pas comment me l'expliquer, ni même le comprendre.

Vendredi est le jour des premiers essais. Je suis dans ma loge pour m'échauffer et relire les instructions des ingénieurs. Tout à coup, je crois entendre la voix d'Alba à proximité, quand je regarde dans le couloir je ne vois personne. Il faut décidément que j'arrête de penser à elle mais dans les jours importants comme celui-ci elle était toujours avec moi. Son absence me déstabilise complètement.

Les premiers essais ont été un désastre pour moi comme je l'avais prévu, j'ai commis beaucoup d'erreurs de pilotage. Manque de chance, je n'ai même pas pu faire la deuxième session d'essais à cause d'un problème électrique sur ma monoplace. Ce n'est décidément vraiment pas mon jour. Je n'ai vraiment pas le cœur à aller voir mes proches tout de suite, alors je décide d'envoyer un message sur le groupe de nos familles à la fin des essais:

    
À: Sainz & Ricci✌🏼

   -No me esperéis todavía, tengo mucho trabajo con mis ingenieros, nos vemos en el restaurante del hotel a las nueve. (Ne m'attendez pas tout de suite, j'ai beaucoup de travail avec mes ingénieurs, on se voit au resto de l'hôtel à 21h.)

Mama- ¡No te preocupes, grandullón! (Pas de soucis mon grand !)

Je n'ai pas tant de travail que ça avec mes ingénieurs puisque nous l'avons fait durant la séance d'essais pour ne pas perdre de temps et qu'ils puissent rentrer se reposer. Je suis simplement frustré de la tournure qu'ont pris les essais, en colère envers moi-même à cause de mon pilotage et triste de l'absence d'Alba. Vers 18:30 les paddocks sont vides. J'adore cette sensation d'apaisement que cela m'apporte. Cet endroit passe de l'effervescence la plus totale au calme absolu en l'espace d'une heure. Je sors de l'hospitalité Ferrari pour m'asseoir sur la piste quand soudain...

—————

Coucou tout le monde ! J'espère que vous allez bien.

Un peu de suspense n'a jamais tué personne, du moins j'espère. Alors je vous laisse la dessus. 😉

J'espère que vous allez aimer ce chapitre.

Enjoy 🫶🏼