Flirt interdit à Miami

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Flirt interdit à Miami - Cherylin A. Nash & Lou Jazz

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— Arrête de me resservir !

L'éclat de rire des quatre filles que nous sommes autour de la table attire le regard d'un groupe assis à proximité. Depuis le début de la soirée et leur arrivée dans le restaurant, ils nous observent discrètement.

— Sois pas rabat-joie, Clarke, m'adresse Emori.

— Hé ! Je ne le suis pas, mais je conduis.

— Oui, oui, soupire Octavia à mes côtés. Pas comme si on venait ici pour profiter des petites routes...

Elle marque un point. Mes trois amies m'étudient avec un air profond. Gare à celle qui n'ose pas suivre l'esprit du groupe lors de nos sorties du samedi. En juillet, nous nous retrouvons chaque week-end sans les compagnons ou les enfants. Ce moment est le sas de décompression d'Emori et Harper. Leur vie de jeune maman les déborde au possible.

— OK, mais c'est le dernier ! dis-je, sérieuse.

L'été est lourd à Miami. Depuis le début du mois, l'humidité qui plane dans l'air est étouffante. Les orages ne suffisent pas à chasser le climat tropical qui revient aussitôt. L'avantage, c'est que la mer est chaude. Il me tarde d'en profiter. Une brise se faufile sur la terrasse extérieure. Une lueur douce provient des lampes suspendues sous le toit en paille. Dans le secteur, il n'y a rien à perte de vue à part les terrains plats bordés de palmiers aux larges feuilles.

— Tu ne nous as pas parlé de ton premier rencard avec ton bel apollon, Octavia, souligne Harper. Je veux tout savoir !

Curieuse, je jette un coup d'œil à ma voisine. Ses joues prennent de légères couleurs.

— Vous avez couché ensemble ? s'exclame Emori.

— Mais crie plus fort ! peste Octavia.

Les mecs autour de la table à côté cachent un sourire que je ne manque pas. Mes copines sont comme ça : elles sont bruyantes et occupent l'espace. Quand nous sortons, les groupes les moins animés profitent d'un véritable spectacle. Un soir, j'ai même vu des femmes s'incruster dans notre soirée pour donner leur avis sur une situation amoureuse particulièrement délicate. Emori suspectait son mari de la tromper. Nous avions passé trois heures à parler des signes avant-coureurs. Trois jours plus tard, il a dû lui avouer qu'il préparait leur anniversaire de mariage parce qu'elle l'a menacé de demander le divorce.

— Il y a un truc entre vous alors ? se renseigne l'une des filles plus bas.

— Je ne sais pas. Il était sympa et galant, mais je ne crois pas qu'on pourrait s'entendre.

— T'as essayé de le connaître ou tu voulais juste t'envoyer en l'air ?

Ma question pousse ma voisine à s'orienter vers moi.

— Tu vas me donner des conseils, Clarke ?

— Je pourrais ! Figure-toi que ma vie est bien remplie.

— Sexuelle ou amoureuse ? raille Emori.

— Vous n'avez pas idée...

Les trois femmes concentrent leur attention dans ma direction.

— C'est vrai que tu es secrète ces derniers mois, souligne Harper.

— Mais oui, tu as raison !

Recueil OS - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant