Une barre traverse mon crâne de part en part tandis que ma bouche est aussi sèche que du papier. Je suis tirée du sommeil contre mon gré, un son réellement désagréable me faisant vriller les tympans sur ma gauche.
Je regrette instantanément d'avoir trop bu hier soir. C'est donc ça qu'on appelle la gueule de bois ?
Il me faut quelques instants pour me rappeler d'où je suis et surtout avec qui j'ai dormi. Clément s'est blotti contre moi et son souffle est lourd, signe qu'il est encore endormi. Ses bras sont encore autour de ma taille, mes mains sont toujours dans ses cheveux. Son odeur d'homme est partout sur ma peau et je ne me suis jamais sentie aussi bien que dans ses bras...
Clément commence à remuer dans son sommeil et je comprends que le bruit commence à le réveiller. J'en cherche la source et remarque une source de lumière provenant de la table de nuit de Clément. Je comprends alors que son téléphone est en train de vibrer depuis plusieurs minutes maintenant.
Je sais qu'à la seconde où Clément se réveillera, tout sera brisé. Je dois tout faire pour prolonger ce moment.
Je tends le bras pour atteindre la table de chevet mais le téléphone est trop loin, il continue de vibrer encore et encore et je roule légèrement sur Clément jusqu'à être au-dessus de lui. Ses bras retombent et je me penche pour atteindre le cellulaire mais soudain, la main de Clément m'attrape le poignet.
« Arrête de faire ça ! Exige-t-il d'une voix forte.
Clément est parfaitement réveillé et j'arrête complètement de bouger. Je suis à califourchon sur lui, mes cuisses encadrent son corps et nos deux bassins sont l'un contre l'autre. La tension entre nous devient électrique en quelques secondes et son regard se teinte de quelque chose de différent.
Du désir ?
À cette idée, mon bras-ventre se réchauffe.
- Arrêter quoi ? Demandai-je d'un ton faussement innocent.
- Tu ne peux pas te frotter à moi comme ça.
Clément reste quelques secondes ainsi, ses pupilles plantées dans les miennes, puis il lâche mon poignet. Je pose alors mes deux mains à plat sous son sweat, à même la peau de son ventre.
- Pourquoi ?
Clément ne répond pas et me regarde toujours avec une intensité que je ne lui avais jamais vue. J'ai envie de le provoquer, de le pousser dans ses retranchements. Enfin, c'est ce que j'essaie de me dire. La vérité, c'est que j'ai envie de lui.
Je frotte à nouveau mon entrejambe, volontairement cette fois. Clément devient dur à mon contact et sa respiration se fait haletante tandis que la peau de son ventre est brûlante. Je sers davantage mes cuisses contre son bassin et me frotte à nouveau à lui. Les mains de Clément viennent se poser sur mes fesses pour m'aider à approfondir mes mouvements. Il ferme les yeux, repousse sa tête en arrière et je sais qu'il est aussi excité que moi. À chaque mouvement, je sens comme une décharge électrique dans mon entrejambe.
D'un seul coup, les pupilles de Clément s'ouvrent en deux fentes et il me prend par les poignets avant de me faire basculer sur le dos. Il tient mes bras au-dessus de ma tête avant de venir se placer entre mes cuisses. Son regard est intense, son souffle est court et j'entrouvre la bouche.
- Je ne vais pas tenir, Lila. Ne me regarde pas comme ça...
- Je n'ai pas envie que tu tiennes.
Clément ferme les yeux et je sens qu'il est en proie à une lutte intérieure. Je viens alors poser mes lèvres aux coins des siennes et je parcours sa mâchoire avec ma bouche. Le corps de Clément se tend, sa respiration se saccade. Lorsque j'arrive juste en dessous de son oreille, je lui murmure :
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Cœur de sel
RomanceLila Quiver sera championne olympique. J'entends ça depuis que j'ai six ans. C'est ma raison de vivre, mon but ultime et je n'ai que ça. Pourtant, cet été va tout changer. Je vais revenir à Castel, là où tout a commencé. Là où tout s'est fini aussi...