Chapitre 20

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Comment peut-on être aussi heureux ? C'est presque indécent pour les gens qui souffrent, peut-être même aussi pour ceux qui vont bien.

Toute ma vie, j'ai couru après les performances, les médailles. Mon moteur, c'était le sport et je pensais que ça m'allait. Pourtant, rien ne m'a jamais rendu aussi heureuse que de dormir dans ses bras.

Cette nuit, nous avons rattrapé deux ans d'absence et de manque. Clément m'a honoré et je l'ai honoré aussi. Chacun de nous est affamé de l'autre. Est-ce qu'un jour, cette sensation disparaîtra ? Je n'espère pas. Cette sensation au creux de mon cœur, je la veux en moi à jamais.

Nous avons quitté le canapé pour rejoindre mon lit et nous n'avons pas fermé l'œil. Ce matin, un rayon de soleil blanc perce à travers les rideaux de ma fenêtre et mon sourire ne quitte plus mon visage.

« Ah ! Je pourrais faire ça toute la journée ! S'exclame Clément en dévorant mon cou de baiser.

J'éclate de rire tandis que mon corps nu se serre contre le sien.

- Quelle endurance, je suis impressionnée, commentais-je.

- Je n'aurais jamais assez de toi Quiver, il va falloir t'y faire.

- D'accord, mais il va falloir que je mange à un moment donné ! Je meurs de faim.

- Non, décrète Clément. On va rester dans ce lit jusqu'à la fin de nos jours.

- Très réjouissant comme perspective !

Clément se met alors à embrasser mes joues, mon nez, mon front encore et encore et mon rire redouble.

- Rhaaa... Comment ai-je pu me passer de ça pendant aussi longtemps, déclare-t-il en soupirant.

Clément se décale légèrement et vient poser sa tête sur mon oreiller. Nos visages se retrouvent face à face tandis que nos mains viennent s'entrelacer. Nos doigts se cherchent, se caressent.

- Tu parles de sexe, là ? M'étonnais-je.

- Non, je parle de toi Lila. Le sexe, c'est un plus.

- Un très bon plus !

- J'ai l'impression de respirer à nouveau quand tu es près de moi, murmure Clément d'une voix profonde. C'est comme si l'air n'arrivait plus à mes poumons depuis des années.

- Arrête Clem, je vais finir par te croire...

- Tu devrais, parce que je n'ai jamais été aussi sincère.

Dans ses yeux, je sais que c'est réel mais je peine à y croire. Notre petit nuage est tellement doux, tellement haut dans le ciel que rien ne peut nous atteindre.

- Tu es libre aujourd'hui ? Me demande-t-il avec une lueur espiègle dans le regard.

- Je dois m'entraîner deux heures en fin d'après-midi pour ne pas perdre le rythme. Je commence ma prépa' le mois prochain mais d'ici là, mon programme est flexible.

- Ça, c'est une super nouvelle !

Ses lèvres agrippent les miennes et ses mains attrapent mes hanches. Je sens instantanément le désir monter bien que nous ayons déjà fait l'amour une bonne partie de la nuit. Malheureusement, un long et profond grognement provenant de mon estomac se fait entendre et Clément interromps son baiser pour éclater de rire. Je deviens rouge de honte et couvre mon visage.

- Je crois que tu as raison, il est temps qu'on se nourrisse ! S'exclame-t-il en riant.

- Je suis désolé, mon corps est habitué à avoir six repas par jour quand je m'entraîne.

Cœur de selOù les histoires vivent. Découvrez maintenant