Coup foudre d'adolescente / Felix Straykids

27. Rebondir

Do Ra :

J'ai repris mon poste depuis une semaine, dans quinze jours Chi Yi serra de retour. Elle m'a informée que le contrat a été signé, et, que je vais avoir beaucoup de travail à venir. Ce qui m'arrange d'autant plus qu'en ce moment, j'ai besoin de penser à rien. Mon état mental est au plus bas, je vais, cependant, tout faire pour me ressaisir. Les jours passent sans saveur, le travail me maintient à flot. Ma colocataire va déménager pour un stage qu'elle doit effectuer en France dans le cadre de ses études. Je déprime d'autant plus. La solitude m'a toujours déconcertée.

J'ai entendu des rumeurs que le groupe Straykids serait de retour de la tournée européenne, aujourd'hui. Ce qui ajoute à mon état mental fragile. Je m'arrange à quitter tard afin de ne rencontrer personne. Je ne le supporterais pas. Je referme la porte du bureau et m'aventure dans le couloir pour attraper l'ascenseur. J'entends des chuchotements de voix. Je m'avance sur la pointe des pieds, et mon cœur s'arrête de battre. Je découvre Félix et Fan Hi, flirtant ensemble. Évidemment, je ne pouvais pas attendre autre chose de sa part à lui. Je fais marche arrière et heurte une personne. Mon cœur se remet à battre, mais la chamade. Je me retourne pour découvrir l'identité de la personne, et, je ressens du soulagement quand je reconnais le Directeur.

Il m'offre de m'accompagner, ce que j'accepte volontiers. Je suis blessée de la légèreté de Félix, j'ai pensé qu'il pouvait être attiré véritablement par moi. Je n'ai plus à me poser de questions, sa vraie nature est revenue au galop, dos tourné. Il n'en vaut vraiment pas la peine, alors, je dois parvenir à l'oublier. Ma discussion avec le petit-ami de ma mère, m'occupe l'esprit, et efface mes mauvaises pensées. Il me ramène à l'appartement, et réitère son offre :

"- Puisque ta colocataire est partie, tu peux venir vivre avec nous !".

"- Merci ! Mais, je ne désire pas être une gêne pour votre couple !" Je prétexte.

"- Tu ne le seras pas !" Il m'affirme.

Je sais qu'il le pense, mais, moi, je ne me sentirais pas du tout à l'aise. Il ne remplacera pas mon père, même si j'y ai pensé à un moment donné. Je suis consciente qu'il m'apprécie beaucoup, je préfère garder mes distances. Je me prépare un pique nique moquette, en visionnant mon drama favori. Le baiser échangé entre Félix et Fan Hi, intervient dans mon esprit. C'est difficile pour moi d'oublier cela. J'en déduis qu'il continue à jouer avec mes sentiments, et, cela me rend nerveuse. Je suis en colère contre lui et surtout moi. Je lui permets de m'atteindre, et à chaque fois, il me déçoit. Combien de fois est-ce arrivé ? Et à chaque fois, je me laisse berner.

J'éteins la télévision, et, je me couche.

Le lendemain matin, j'évite le groupe toute la journée. Je ne cherche pas la confrontation avec lui, alors, je reste dans le bureau. J'ai répété le même scénario pendant deux semaines, et je n'ai rencontré aucun des membres du groupe.

Puis, Chi Yi est rentrée du Canada. Elle m'a donné mon exemplaire de contrat. Je dois fournir cent modèles de broderie tous les six mois, et plus en fonction de la demande. Ce qui était convenu entre nous. Je contemple encore ce document qui est une preuve matérielle de mes compétences. Si je reviens quelques années en arrière, je n'aurais jamais imaginé cet avenir pour moi, tant sur le plan professionnel que personnel. 

Ce midi, je demande à Chi Yi d'aller m'acheter un sandwich prétextant réfléchir sur de nouveaux motifs brodés pour les vêtements du groupe de filles. Elle fronce les sourcils comme si elle tentait de transpercer mon cerveau pour comprendre la raison de mon isolement. Finalement, elle abandonne sans me poser de questions. Ce qui me convient. Je suis tellement déprimée que j'ai envie de remplacer les fleurs de lotus par des roses fanées. Je soupire fortement, au même moment ma responsable entre dans le bureau.