Coup foudre d'adolescente / Felix Straykids

42. Le temps dompte le chagrin

Do Ra :

J'en ai totalement fini avec Félix. J'ai vécu la déception de trop. Je n'espère plus rien de lui. C'est incroyable comment il peut changer d'avis d'un moment à l'autre. Il avait pourtant l'air sincère et très assuré et décidé pour notre couple et notre enfant. J'avoue qu'il me perturbe encore dans ses indécisions et hésitations. Bref, là pour une fois, il a été très clair avec son absence, et, moi je ne suis pas une girouette. C'est plus simple de tirer un trait sur lui, et, de passer à autre chose.

Yi-an, mon fils est toute ma vie désormais. Il l'illumine totalement, toute ma tristesse et ma rancœur disparaissent dès que je pose mes yeux sur lui. J'ai décidé de continuer à vivre à Vancouver. En tous les cas pour l'instant, il est exclus que je retourne à Séoul. J'ai encore besoin de temps pour me remettre de ma déception, et, je sais que c'est très égoïste de ma part, Félix ne connaitra pas son fils. C'est, en quelque sorte, ma petite punition ou plutôt, ma vengeance vis-à-vis de tout le mal qu'il m'a fait subir durant toutes ces années. En réfléchissant bien, je ne suis plus du tout disposée à lui pardonner ses actes. Je ne veux même plus entendre parler de lui.

Il a traversé ma vie pour me détruire. Désormais, je rêve d'un peu de bonheur avec l'amour de mon fils. Il est là, et, il me suffit. Peu importe d'être aimée, lui me donnera son amour filiale, et, je me contenterais de cela. J'ai repris mon activité, les commandes s'accroissent et s'entassent. Je fais de mon mieux pour marier ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Mon enfant est très arrangeant dans le sens où il est très calme et ne gêne pas mon travail. Je gagne plutôt bien ma vie. Et quand j'aurais cumulé assez d'argent, je nous installerais mieux. Je dois également m'éloigner de Pierre Lavoie que j'ai rendu très malheureux en refusant toutes ces propositions pour nous deux.

Au fil des jours, où j'ai tissé des liens avec mon fils, je suis devenu une femme pour personne. Je fais de mon mieux pour parcourir le chemin de ma vie en compagnie de mon enfant. L'avenir s'éclaircit grâce à lui. Là où j'aurais dû succomber à la déprime en perdant l'homme que j'aime à jamais, je revis grâce à ce petit être qui demande toute mon attention. Enfin quelqu'un accepte mon amour. Je souris en caressant le dos de la main de Yi-an. Il me sourit à son tour, et, cet échange de tendresse est un grand espoir pour moi.

Ma mère et son compagnon me rendent régulièrement visite. Je ne demande jamais de nouvelles de Félix, et, il ne m'en parle jamais. Je veux jusqu'à oublier l'existence d'un tel personnage imbu et égoïste. Je hoche affirmativement la tête. C'est bien mieux ainsi. J'aurais été malheureuse avec un mari comme lui.

Mes broderies et confections se vendent désormais à travers le monde. J'ai commencé à avoir de l'inspiration pour des vêtements, et, je me suis lancée à créer ma propre ligne. Et après plusieurs mois de flottement, les affaires vont bien. Je songe même à embaucher des personnes pour m'aider à pallier la demande sans cesse grandissante. Ma vie professionnelle est un succès. De grands noms de la mode m'ont contactée pour travailler eux. J'ai un concept, et, une vision de la mode qui impressionne cet univers. Pour l'instant, j'hésite encore parce que ma vie professionnelle commence à prendre une tout autre direction. Puis, me vient une idée. Je pense à Chi Yi. Elle pourrait être d'une aide précieuse. Nous travaillions très bien ensemble, elle me comprenait. 

 J'ai acheté une grande maison pour nous deux. Mon fils à déjà six mois. Ses progrès se mesurent au jour le jour. Il embellit ma vie.

Après plusieurs tentatives pour débaucher Chi Yi, elle a enfin accepté de venir à Vancouver pour travailler avec moi. Cette perspective me réjouit. Et, je me trouve à penser que ma vie va beaucoup mieux depuis que j'ai banni Félix de mes pensées.

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Félix :

Notre groupe est très en vue ces derniers mois. Je me donne corps et âme pour mon travail. Je vis le rêve que je m'étais fixé. Le succès que j'ai avec les femmes me montent à la tête parfois. Je ne calcule plus le nombre de partenaires que j'ai eu. Pour l'instant, ce genre de vie me convient à la perfection. Je ne veux rien changé à cela. J'ai failli perdre pied en voulant me caser pour toujours à Do Ra. J'évoque encore ce souvenir alors que je m'étais juré de ne plus du tout penser à elle, et.... Bref, je chasse cette idée de ma mémoire. Non ! Je ne serais pas cet homme responsable auquel j'ai aspiré quelques jours. Heureusement que j'ai repris mes esprits. Cette vie de responsabilité n'est décidément pas pour moi.

Je rêve de bien des manières, mais une femme et un enfant..... C'est hors de question !

Nous nous rendons en salle de répétition lorsque je surprends une conversation entre le Directeur et la Responsables des maquilleuses.

"- Alors, ma belle-fille a réussi à vous convaincre de la rejoindre à Vancouver !" Commence ce premier.

"- Oui ! Elle m'a fait une belle proposition que je ne pouvez décemment pas refuser !" Elle lui répond.

J'écarquille les yeux, je suis également tout ouïe. J'indique aux autres membres du groupe que je vais les rejoindre, je dois me rendre aux toilettes.

J'écoute attentivement la suite de cette conversation.

"- Elle m'a invité à vivre dans la maison qu'elle a acheté pour elle et son fils. Et elle m'a proposé un travail très intéressant. Le succès de ses créations a traversé les frontières, et, elle est demandée partout dans le monde de la mode. Cette perspective de carrière est très alléchante, et, en compagnie d'une si agréable personne, je ne suis pas en mesure de refuser !" Elle argument.

"- Je comprends ! Do Ra est très douée dans ce qu'elle fait. Nous avons prévu avec sa mère de lui rendre visite dans une semaine. J'ai hâte de revoir mon petit-fils. Il est tellement mignon !" Il lui révèle avec les yeux remplis d'étoile.

Mon estomac se resserre quand j'entends parlé d'elle et de son enfant. Cet enfant qui est aussi le mien. Mon cœur s'emballe. Je secoue la tête. Je suis bien décidé à réfuter ce genre de vie. Je ferais mieux d'oublier ce que je viens d'entendre. Je n'aurais pas dû m'arrêter pour écouter. D'ailleurs, j'ignore pourquoi j'ai réagi ainsi....

Je lutte depuis plusieurs jours contre mes pensées contradictoires. Ce que j'ai entendu trotte dans ma tête. J'ai un fils. Do Ra réussit bien sa vie professionnelle. Je suis soulagé de l'entendre, au moins tous les deux, ils vivent bien. Elle est pleine de ressources, et talentueuse. Son succès ne me surprend pas. Elle le mérite d'ailleurs. Je ne peux pas l'aimer comme elle le souhaite, je ne peux pas partager sa vie comme elle l'espérait, mais, je suis ravi de sa réussite. La vie est ainsi. On fait des choix et on s'y tient. C'est exactement ce que je m'évertue à faire. L'ignorer, je crois que je n'y parviendrais pas parce qu'elle a toujours fait vibrer mon cœur, ne pas y penser, j'en suis capable. C'est tout ! C'est de cette manière que j'avance dans ma vie, en accomplissant mon rêve...

Pour l'instant, je refuse de regarder plus loin. Le présent comble ma vie. Je suis jeune. J'aurais d'autres opportunités dans ma vie. Celle avec Do Ra restera à jamais hors de portée. L'aimer de loin aura été un comportement constant. Elle fait partie d'une histoire ancienne de ma vie. Je ne désire pas du tout me raccrocher à cela, et, même plus tard quand mon rêve s'achèvera. 

Cette décision importante, je l'ai prise quand j'ai décidé que je ne ferais pas partie de la vie de Do Ra. Contrairement à ce que pourrait penser les autres autour de moi, je ne suis pas faible. De mon point de vue à moi, je suis fort parce que j'ai résisté à la tentation. Je ne lui ai donné rien de plus que ce que je donne aux autres femmes que j'ai séduites. 

Je me sens bien dans ma tête avec ce genre de raisonnement. Je ne suis pas assez bien pour elle, je pense que désormais, elle en est très consciente.. L'enfant est là. Je le sais, il vit bien. Voilà ce qui importe. Je ne vais pas me rapprocher de lui en ignorant sa mère ! J'ai amplement raison de rester loin des deux, c'est pour leur bien. Je ne leur ferais que du mal. Je ne veux pas blesser mon fils par mes agissements, alors, c'est pour le mieux que je ne m'implique pas avec eux. Je ne le souhaite pas du tout, d'ailleurs !