Coup foudre d'adolescente / Felix Straykids

16. Une histoire cachée

Le Directeur de Jyp Entertainment :

L'ambiance s'apaise un peu depuis que Do Ra a rompu avec Lee Know. Ce n'est dans l'intérêt de personne de devoir supporter de telles relations tendues. Notamment quand on est collègues et des idoles d'un même groupe. J'ai protégé cette ravissante employée de ces deux mangeurs de femmes. Elle semble innocente et sensible. Sa nature sympathique est facilement perturbable par le charme de ces séducteurs. Elle résiste à Félix pour une raison que j'ignore parce que j'aurais plus penser qu'elle serait conquise par lui. J'ai constaté que ce dernier la dévorait des yeux à chaque confrontation. Elle semble très méfiante à son égard.

L'idée de créer une seconde équipe était judicieuse car elle se retrouve éloignée d'eux. Cette jeune femme, en plus d'être très jolie, est compétente, intelligente et talentueuse. Elle demeure un atout majeur de l'entreprise. Je reconnais ses capacités, et ses qualités humaines. Étrangement, j'ai éprouvé la nécessité de la protéger dès que je l'ai rencontrée. Et puis, j'affectionne particulièrement nos discussions dans l'ascenseur. Do Ra est une demoiselle très surprenante à bien des égards.

Ce triangle amoureux devenait pesant pour l'entourage. Deux vautours prêts à tout pour séduire la même personne ne présageait rien de bien pour elle, en premier lieu, puis, pour la stabilité du groupe. J'étais incapable de fermer les yeux sur cette situation. Je suis contre les couples entre employés à cause des problèmes qui peuvent subsister entre eux quand les couples se terminent. La complexité de gestion d'une entreprise est telle que des problèmes de cet acabit n'y ont pas leur place. Seulement ce sont tous de beaux jeunes gens dans la fleur de l'âge et tomber amoureux à ces âges reste inévitable. Je repousse les pulsions juvéniles de mes idoles au maximum, mais l'amour est imprévisible. Je préfère les éloigner l'un de l'autre avant que les sentiments grandissent. Je suis conscient d'être cruel avec mes jeunes artistes, mais au final tout ceci est pour leur bien. Je l'ai moi-même expérimenté, et, je sais que pour ce genre de carrière, il ne peut en être autrement.

Je ferme les yeux et le visage d'une personne vient à ma mémoire. Je connais les parents de Do Ra, du moins sa mère. Je soupire pour évacuer une vive douleur qui se manifeste à cette pensée. Quand j'ai vue cette recrue la première fois, la ressemblance avec la femme que j'ai aimée autrefois était troublante. Je me suis senti désarmé sur le coup, puis j'ai appris à accepter qu'elle soit la fille de celle que j'ai aimée. Do Ra, si la vie ne nous avait pas séparés, aurait pu être ma fille......

Cette idée me laisse songeur. C'est pourquoi je la protège, on dirait. Je souris niaisement. J'ai appris pour le décès de son père. J'ai voulu plusieurs fois retourner auprès de Riu, mais bien des années ont passé. C'est trop tard à présent. J'ai aimé cette femme toute ma vie, et je l'aime toujours, apparemment. J'étais effondré quand j'ai appris pour son mariage, et la naissance de sa fille. Nous avons un ami en commun qui me renseigne sur elle. Si j'avais écouté mes sentiments à l'époque, je ne serais pas devenu une idole et puis Directeur d'un label par la suite. Je soupire à nouveau. C'était le choix le plus difficile que j'ai eu à faire de toute ma vie. J'ai perdu l'être aimé, et, j'ai réalisé la carrière que je souhaitais.

Aujourd'hui, j'aurais aimé avoir à mes côtés la femme qui a volé mon cœur. Je pensais à elle de temps en temps, mais depuis que j'ai rencontré Do Ra, je pense à tout constamment. Notamment à ce qu'aurait pu être ma vie avec cette personne chère à mes côtés. Je ne dois pas regretter mes choix de l'époque, même s'ils me rendent malheureux aujourd'hui. J'avale ma salive. Quel choix je ferais si je pouvais revenir en arrière ? Je n'en ai aucune idée. Ma motivation est mitigée dorénavant à mon âge. J'avoue, je ne serait pas contre un peu de bonheur. Je soupire encore. Riu m'a manqué toutes ces années. Je frissonne quand je pense à ce que nous avons vécu tous les deux au début de notre relation. Je l'aimais véritablement, et, je lui ai fait beaucoup de mal en choisissant le groupe plutôt qu'elle. Revenir vers elle après toutes ces souffrances, serait une insolence. Je le vois ainsi. Je souhaite la revoir, je ne le ferais pas par respect.

Je favorise sa fille au sein de mon entreprise, je me rachète de cette manière. Je ferais en sorte que personne ici, ne lui fasse du mal. Le désir en moi de revoir Riu grandit chaque jour. Je suis perturbé par cela, mais je lutte contre. Cet amour naissant qui n'a pas pu éclore devient oppressant. Je sens en moi cette montée d'adrénaline qui me pousse à vouloir découvrir la saveur de l'amour. Je suis curieux et réservé, très tenté, toutefois. Cette controverse me rend septique sur mon refus de la rencontrer. J'ai peur qu'elle me refuse, ma témérité disparait devant elle. Je ne suis qu'un homme amoureux d'une femme à laquelle il a fait du mal par pur égoïste. Crument, c'est ainsi que je vois ma situation, ce qui coupe tout courage en moi de l'affronter pour lui avouer mon amour. Je fais preuve de lâcheté, j'en mesure l'impact. J'ai fait la carrière que je désirais dans la plus totale solitude. Aucune autre femme n'a su combler mon cœur autant qu'elle. Personne ne l'a remplacée dans ma vie. Ce qui prouve que nous étions faits l'un pour l'autre. Ce constat me rend fou...

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Do Ra :

Je suis en congé. J'en profite pour rendre visite à ma mère, le jour de la commémoration de la mort de mon père. Tous les ans depuis son décès, nous lui rendons visite. Je tiens ma mère par le bras, nous sommes complices. Cela a toujours été le cas. Ce jour triste dans nos mémoires, je veux le passer avec elle pour la soutenir. Je comprends son chagrin. Ma mère a passé sa vie dévouée à son mari, une épouse parfaite.

Je n'ai jamais été véritablement curieuse des circonstances de leur rencontre. Je me sentais bien avec eux, je m'épanouissais dans une bonne harmonie. Je sentais leur amour, parfois, je détectais de la tristesse dans les yeux de mon père. J'étais jeune, insouciante, et, ce fait ne m'interpelle qu'aujourd'hui. Je garde mes questions pour moi. Je ne veux en aucun cas raviver la souffrance de ma mère. Je secoue ma tête, ce n'est ni le lieu, ni le moment pour penser à cela.

Je vais mieux aujourd'hui. Mais depuis la disparition de mon père, suite à un cancer, j'ai eu du mal à accepter la situation. Ma mère n'a jamais exprimé aucune émotion devant moi. Je l'ai trouvée dure au début puis j'ai compris qu'elle contenait son chagrin pour ne pas accentuer le mien.

Ces deux dernières années, elle a été très silencieuse. Pourtant, j'ai pensé à plusieurs reprises que ce mutisme n'était pas que le fait du décès de mon père. J'ai parfois l'impression qu'elle a des secrets ou que leur relation n'était pas aussi parfaite qu'il y semblait. J'avoue que je ne devrais pas être concernée par cela. Pourquoi cette suspicion ? J'ai surpris un jour ma mère dans la contemplation d'une photo sur laquelle il y avait un homme autre que mon père. J'ai à peine distingué à quoi il ressemblait parce qu'elle a caché la photo quand elle a compris que j'étais là. Je n'ai pas osé l'interroger sur l'identité de cette personne. Cette idée a ensuite disparu de mon esprit. Je peux faire erreur, mais je crois, après réflexion, que mon père n'était pas le premier amour de ma mère. Si elle a conservé cette photo, cela signifie que cet homme devait être important pour elle.

Je pense à Félix. Ce premier amour à sens unique a été très douloureux pour moi. Si réellement ma mère a aimé quelqu'un avant mon père et que cet amour n'a pas pu être, elle a donc, fait semblant d'être heureuse. Est-ce qu'il en sera de même pour moi ?  Je ne pourrais jamais être avec celui que j'aime. Je soupire devant cette détresse. Pourquoi toutes ces interrogations tout à coup et surtout dans cette maison de la mémoire et de l'éternité où repose mon père ? Je me sens mal à l'aise et oppressée. J'ai besoin de m'isoler et de reprendre mon souffle. Je me retire quelques minutes prétextant de vouloir respirer dehors. Je laisse ma mère seule devant la photo de mon père. J'essuie mes larmes, je suis compressée dans mon estomac, et mon cœur. Ce malaise qui s'exprime m'épouvante. En aucun cas, je peux perdre ma dignité à accepter les avances de Félix. Et pourtant, je ressens que c'est ce que je souhaite le plus.................................