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Et puis, la petite fille était seule.

***

Jour 5

Le monde était dans un état de chaos le plus total.

Les premiers jours auraient tout aussi bien pu être un rêve, tant rien ne semblait réel. Personne ne comprenait.

Maintenant les gens avaient compris, et tout s'était effondré.

Pas que Chuuya soit le mieux placé pour s'en rendre compte, isolé dans sa maison perdue dans la forêt. Son monde à lui continuait à tourner. Les recherches scientifiques pour détecter et lutter contre la source du problème se poursuivaient sûrement, il n'était pas sûr. Il ne suivait les actualités que de loin.

Déjà parce que ça ne servait probablement à rien, si des avancées majeures avaient été faites il serait probablement informé par son entourage.

Et puis, il fallait bien avouer qu'il n'avait aucune envie de se retrouver face aux nouvelles de plus en plus sinistres. La dernière fois qu'il avait regardé la télé remontait à il y a deux jours, et ça n'avait pas été une expérience exceptionnelle.

Cinq jours auparavant, ils avaient été abasourdis de savoir qu'ils ne pouvaient plus rien avaler sans en mourir ; apprendre presque deux jours après ça que l'humanité était en retour devenue quasiment immortelle avait été un choc.

Découvrir que la seule autre cause de mortalité qui leur restait était la faim encore plus.

Mourir de faim au bout de quelques semaines ou bien le ventre plein à n'importe quel moment, hein ?

C'était un peu ironique.

Mais Chuuya était persuadé qu'avec tout le savoir scientifique que l'humanité avait accumulé au cours des siècles, ce n'était qu'une question de temps avant que tout ne s'arrange.

Et même sans toutes ces raisons, il fallait dire qu'il y avait une autre cause à son manque de renseignement dernièrement ; parce qu'il se trouve que, malgré le fait que son entreprise ait temporairement mis en suspens son activité et qu'il ne pouvait donc plus aller travailler, il s'était retrouvé assez occupé ces derniers jours.

《- NON, je n'en suis pas sûre. Mais de toute façon, qui est sûr de quoi exactement ici, hein ? Vous êtes juste deux imbéciles qui vivent dans un trou paumé, arrête de me regarder de haut comme ça. Tu n'as pas plus d'informations que moi, donc autant essayer, non ?

- Deux imbéciles ? répondit Chuuya, les yeux écarquillés, définitivement plus offensé par la pique qu'il ne devrait l'être connaissant le caractère de la jeune fille. Je te signale que les deux imbéciles que nous sommes pourrions te mettre dehors à n'importe quel moment, donc pour la dernière fois, arrête de te comporter comme une sale morveuse, Lucy.

- Non, tu ne peux pas me mettre la porte. Quand on renverse une jeune fille innocente qui n'avait rien demandé à personne sur la route parce qu'on est en train de regarder son téléphone, il se trouve que ça implique des conséquences, Chuuya. Tu as une dette envers moi.

Ledit Chuuya posa ses mains sur ses tempes en prenant une profonde inspiration.

Lorsque la jeune fille, Lucy Maud Mongtgommery, s'était malencontreusement trouvée sur son chemin trois jours plus tôt, il avait complètement paniqué et, dans sa culpabilité de l'avoir renversée, il lui avait proposé de la ramener chez lui.

D'accord, son premier réflexe aurait probablement dû être de l'amener à l'hôpital le plus proche. Seulement, non seulement elle s'était relevée sans problème après être restée groggy quelques instants, mais en plus il se trouve qu'elle n'avait même pas de blessures physiques visibles.

𝐬𝐨𝐮𝐤𝐨𝐤𝐮 | seules les étoiles ont le droit de volerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant