Chapitre 6

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L'homme charismatique entre dans la pièce avec une assurance et une prestance qui captent instantanément l'attention de tous ceux qui se trouvent là. Sa silhouette élancée est enveloppée dans un costume sombre parfaitement ajusté, chaque couture parfaitement alignée, soulignant une allure élégante et raffinée. La lumière tamisée de la pièce se reflète sur le tissu de son costume, accentuant les ombres et les lumières qui dessinent son corps avec une précision presque artistique. Il marche avec une fluidité qui évoque la grâce d'un prédateur, chaque pas mesuré, chaque mouvement empreint de puissance contenue.

Son regard est perçant, presque perpendiculaire, comme s'il pouvait voir au-delà des apparences et pénétrer les couches les plus profondes de la réalité. Ses yeux scrutent chaque recoin de la pièce, évaluant les détails avec une précision calculée. Le mur en brique brute, les meubles en bois sombre, et les rideaux épais se fondent dans un décor de tension palpable sous son regard.

Derrière lui, ses compagnons forment une ligne silencieuse, leur présence aussi intimidante que celle du leader. Habillés en noir, leur uniforme se fond dans les ombres de la pièce, leurs visages dissimulés sous des casquettes et des lunettes de soleil noires. Leurs regards sont indéchiffrables, leurs expressions cachées, créant une atmosphère de mystère et de menace. Leurs postures rigides et leurs mouvements synchronisés montrent une discipline militaire et une détermination implacable.

La question résonne dans mon esprit comme un écho assourdissant alors que je lutte pour rassembler mes pensées dans ce tourbillon d'événements chaotiques et bouleversants. Est-ce lui ? L'homme qui, il y a peu, m'a offert un repas dans ce restaurant , où les lumières scintillaient et les couverts en argent brillaient sous la lumière tamisée ? Ilyès, dont le visage est gravé dans ma mémoire avec une netteté troublante, se trouve maintenant devant moi, dans un décor surréaliste où la réalité semble se dissoudre.

Ilyès : tousse

Le bruit de sa toux résonne dans la pièce avec une clarté surprenante, un son sec et désagréable qui brise le silence lourd et oppressant. Il semble presque exagéré, résonnant contre les murs nus et le sol en carrelage usé, accentuant le poids de l'atmosphère.

Ilyès : "Détachez-la ."

Sa voix, ferme et impérative, emplit l'espace avec une autorité inébranlable. L'homme chauve, qui se tient dans l'ombre jusqu'à présent, se précipite vers moi. Il porte des vêtements sombres et des gants en cuir qui glissent doucement sur le couteau qu'il brandit. Le couteau, avec sa lame acérée, capte la lumière de manière sinistre alors qu'il tranche la corde rugueuse qui me retient à cette chaise, dont les accoudoirs en métal froid sont marqués par des éraflures et des taches. Le bruit de la corde qui se coupe résonne comme un sifflement dans la pièce, et mes poignets, déjà endoloris par les liens, se libèrent avec une lenteur presque libératrice. Cependant, mes muscles, affaiblis par la douleur et la terreur, me trahissent, me laissant chanceler et vaciller.

Moi : "Qu'est-ce que vous me voulez ?!"

Mon cri de désespoir se perd dans l'espace, mais l'individu ne se retourne même pas pour me répondre. Il s'assoit en face de moi sur une chaise en cuir sombre, dont le dossier est haut et imposant. Son regard glacial, semblable à un bloc de glace, transperce l'air, me faisant sentir comme si je suis scrutée de toutes parts. Je remarque alors que tous les occupants de la pièce sont armés, leurs mains serrant des armes à feu noires et métalliques, le métal brillant sous les lumières vacillantes du plafond.

Ilyès : "Malheureusement pour toi, tu es sa sœur."

Sa déclaration retentit dans la pièce comme une sentence. Chaque mot semble chargé d'un poids significatif, et le fait qu'il fasse référence à Ibrahim me plonge dans un tourbillon d'angoisse. La pièce, avec ses murs de béton nu et ses fenêtres , semble se refermer autour de moi.

L'Ombre du MensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant