Chapitre 7

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Je me retourne lentement, mes mouvements empreints de nervosité, pour faire face à Ilyes. Son torse nu, à peine dissimulé par une serviette négligemment enroulée autour de ses épaules, capte malgré lui mon attention. Les muscles saillants et la peau légèrement marbrée de cicatrices me rappellent brutalement la situation précaire dans laquelle je me trouve. Je détourne instinctivement les yeux, cherchant refuge dans la fenêtre qui se trouve derrière moi, comme si la lumière du jour pouvait éclipser mon malaise croissant.  

Moi : « Je t'avais déposé un t-shirt, non ? »

La question est posée avec une tentative de normalité, mais le tremblement dans ma voix trahit mon anxiété.

Ilyes : « il est trop petit. »

Il m'adresse un sourire poli, presque désinvolte, tout en prenant place sur une chaise à la table de la cuisine. Je lui fais un geste rapide pour l'encourager à s'installer, puis me dirige vers le comptoir où j'essaie de m'occuper les mains en préparant quelque chose à manger. Chaque mouvement est un effort conscient pour ignorer la présence imposante d'Ilyes. Pourtant, son calme apparent contraste fortement avec le tumulte intérieur qui m'envahit.

Ilyes : « Merci. Ta maison est très belle. »

Ses paroles, bien que sincères, résonnent dans l'air comme une ironie cruelle. Je m'assois en face de lui, essayant de garder une expression neutre malgré la confusion qui m'envahit. Le compliment semble déplacé, voire grotesque, compte tenu des circonstances.

Moi : « Pourquoi m'avez-vous kidnappée ? »

Ma question sort avec une urgence désespérée, et je fixe Ilyes de mes yeux pleins de détresse.

Ilyes : « À cause de ton frère. »

Moi : « Il a fait quoi ? »

La tension dans ma voix est palpable, et chaque mot semble résonner plus fort que le précédent.

Ilyes : « Il travaillait pour moi, mais il a fini par me voler. »

Moi : « Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ? »

Mon esprit est en ébullition, essayant de comprendre le lien entre le vol de mon frère et ma propre situation.

Ilyes : « C'est dommage que ça soit toi. Je comptais attendre la sortie de ton frère pour le tuer. »

Moi : « Quoi?! Mais vous êtes malade! »

La brutalité de ses mots me frappe comme un coup de poing dans le ventre. Les larmes me montent aux yeux alors que la réalité de la situation me submerge. Mon esprit se met à tourner en boucle : Ilyes veut tuer Ibrahim. Un cri silencieux de défense se forme dans ma poitrine. Personne, mais alors personne, ne touche à ma famille!

Je me lève brusquement, le souffle court, et me dirige vers le tiroir de la cuisine. Mes mains tremblantes saisissent un couteau, mais avant que je puisse agir, une voix intérieure, une voix de raison, s'élève dans mon esprit, m'avertissant de la folie de mon geste.

Moi : « Je ne peux pas te laisser faire ça! »

Je pleure en prononçant ces mots, mes larmes tombant comme des perles sur le sol. Ilyes se lève d'un mouvement rapide, saisit fermement mon bras, et le couteau glisse des mes doigts, tombant au sol avec un bruit métallique assourdissant.

L'intensité de son regard me captive. Ses yeux, sombres et perçants, semblent lire dans mon âme, et la force tranquille qui émane de lui est presque hypnotisante.

Ilyes : « Alors, travaille pour moi. »

Les mots résonnent dans ma tête comme un écho infernal. Travailler pour un tueur, pour un homme qui menace ma famille... Le dilemme moral est écrasant. Je suis déchirée entre le désir de protéger ma famille et la terreur d'entrer dans ce monde sombre.

L'Ombre du MensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant