Chapitre 8

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 « Elle t'a dit de la lâcher. »

Je me retourne brusquement, surprise par cette intervention. Mon regard croise celui d'un homme imposant. Ses larges épaules et sa silhouette massive occupent tout l'espace derrière Karim. C'est Ilyès, il se tient là, droit, les bras croisés sur sa poitrine, une lueur glaciale dans ses yeux. L'atmosphère change instantanément. 

Karim : « Qu'est-ce que tu veux, toi ? »

Il tente de paraître sûr de lui, mais je sens une hésitation dans sa voix. Ilyès le fixe d'un regard impitoyable avant de parler, sa voix basse mais terriblement menaçante.

Ilyès : « Si tu ne la relâches pas dans les cinq prochaines secondes, je te tue. »

La menace est directe, froide, sans équivoque. Le silence qui suit est presque assourdissant. Karim, visiblement pris au dépourvu, reste immobile un instant, le choc de cette déclaration se lisant sur son visage. Je sens son emprise se relâcher légèrement, et je me précipite pour m'interposer avant que les choses n'empirent.

Moi : « C'est bon ! Karim, lâche-moi. »

Karim obtempère enfin, lâchant mon bras avec une certaine brusquerie. Il recule, encore sous l'effet de la menace d'Ilyès, ses yeux brillants de colère et de confusion. Pendant ce temps, Ilyès reste impassible, les bras toujours croisés, ses yeux perçants braqués sur moi.

Ilyès : « On y va. »

Je suis surprise par son ton autoritaire, mais avant que je ne puisse répondre, Karim intervient.

Karim : « Tu vas suivre cette inconnue ? »

Je lance un regard furtif à Ilyès, qui ne répond pas à la provocation de Karim. Sans un mot, il me prend fermement la main, m'arrachant presque de ma torpeur, et me tire a l'arrière du  bâtiment. Mes protestations restent vaines.

Moi : « Tu peux me lâcher ? »

Ilyès : « Non. »

Son ton est ferme, laissant peu de place à la négociation. Abandonnant toute résistance, je me résigne à le suivre. Le soleil est désormais bas dans le ciel, projetant une lumière dorée sur le bitume du parking. Là, stationnée comme une bête prête à rugir, se trouve une voiture de luxe noire . La vue de cette voiture démesurément luxueuse contraste avec l'austérité des environs.

Ilyès ouvre la portière d'un geste assuré, m'invitant à monter à l'intérieur. Ses yeux, calmes mais fermes, ne me quittent pas.

Moi : « Non, tu fais exprès ? »

Ilyès : « Pourquoi cette hésitation ? »

Moi : « Tu attires trop l'attention. »

Ilyès esquisse un sourire à peine perceptible, comme amusé par ma réaction.

Ilyès : « Oui, mais tu es mon employé, donc tu m'obéis. »

Je grimpe finalement dans la voiture, contrainte, submergée par un mélange de frustration et d'abandon. L'intérieur de la  Bugatti est tout aussi impressionnant que son extérieur : cuir noir, tableau de bord élégant, chaque détail respire la puissance et la perfection. Le moteur rugit lorsqu'il démarre, et bientôt, nous filons sur la route. Le paysage défile à une vitesse vertigineuse, mais mes pensées sont ailleurs.

Tout au long du trajet, il me pose des questions auxquelles je réponds froidement, la colère montant en moi à chaque échange. Ce type représente tout ce que je déteste, un criminel sans scrupules, et chaque instant passé à ses côtés me rappelle cette nuit terrible, ce cauchemar que j'essaie d'oublier.

L'Ombre du MensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant