Chapitre 5

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Les vacances d'octobre arrivent enfin, apportant une promesse de repos et d'évasion. Ma mère a décidé de partir pour le Maroc avec Nouran et Mostafa. Pour elle, ce voyage est une véritable bouffée d'air frais après les défis qu'elle a endurés ces derniers mois. À vrai dire, elle n'était pas particulièrement encline à partir, mais après quelques encouragements de ma part, elle a finalement accepté.

De mon côté, j'ai préféré rester ici. L'idée de me retrouver en compagnie de personnes que je ne connais pas bien ne m'enchantait pas vraiment. Je me console en me disant que je visiterai le Maroc en août prochain, donc ce n'est pas la fin du monde. Ma mère, cependant, m'a généreusement laissé 150 € d'argent de poche, et mon père a ajouté 200 €. Même si je sais que je ne dépenserai pas tout, ma mère a insisté pour me donner cette somme.

Les premiers jours de ces vacances en solitaire se sont déroulés dans une agréable routine. Sans trop de pression, je profitais du calme de la maison, traînant en pyjama la plupart du temps, binge-watchant des séries et grignotant sans remords. Mais très vite, je me suis rendu compte que cette tranquillité commençait à virer à l'ennui. J'avais envie de sortir, de bouger, de m'occuper. Après tout, j'avais 350 € d'argent de poche qui ne demandaient qu'à être dépensés !

Ce matin-là, en me réveillant, une idée m'est venue : pourquoi ne pas aller faire un peu de shopping ? Cela faisait un moment que je n'avais pas mis les pieds en centre-ville, et l'idée de flâner dans les boutiques me plaisait. Je me suis préparée rapidement, enfilant mon jean préféré et un pull confortable, puis je suis sortie, prête à profiter de cette journée.

Le centre-ville était animé, comme à son habitude, mais pas trop bondé, ce qui rendait la balade agréable. Les vitrines étaient déjà décorées pour l'automne, avec des teintes de rouge, d'orange et de marron, évoquant la chaleur des jours plus froids. Je me suis laissée guider par mes envies, entrant d'abord dans une boutique de vêtements que j'aimais bien.

Là, j'ai trouvé une superbe robe en laine, parfaite pour les journées fraîches à venir. Elle était beige , et en l'essayant, je savais que je ne pouvais pas repartir sans. C'était une de ces pièces qui semblaient faites sur mesure. Alors, sans trop réfléchir, je l'ai achetée.

Ensuite, je me suis dirigée vers une petite boutique d'accessoires que j'avais repérée. Les sacs à main y étaient exposés dans toutes les couleurs imaginables. J'ai craqué pour un sac à bandoulière en cuir brun, simple mais élégant. "Autant me faire plaisir", pensais-je, en calculant que j'avais encore largement assez pour quelques petits extras.

Après avoir déambulé dans les rues pavées, je me suis arrêtée dans un café pour me poser un moment. Assise en terrasse, un chocolat chaud à la main, je regardais les passants défiler. Il y avait quelque chose d'apaisant dans cette ambiance, comme si le monde continuait de tourner à son propre rythme pendant que je savourais ce moment de calme.

L'après-midi passa rapidement. J'avais même oublié de consulter mon téléphone, preuve que j'étais vraiment dans le moment présent, loin des tracas du quotidien. Avec mes sacs de shopping, je me sentais satisfaite. Rien de spectaculaire, mais cette petite sortie m'avait fait du bien.

Sur le chemin du retour, j'ai pris quelques détours pour prolonger ma balade. Les arbres du parc avaient pris leurs teintes d'automne, et je me suis surprise à apprécier cette solitude que je redoutais tant. À la maison, tout était encore calme. Le silence n'était plus oppressant mais rassurant, comme un cocon après une journée bien remplie.

Je me suis allongée sur le canapé, fatiguée mais heureuse. Finalement, ces vacances ne seraient peut-être pas si monotones. Entre un peu de shopping, des moments de détente et peut-être encore quelques surprises à venir, j'avais trouvé un équilibre.

L'Ombre du MensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant