UN REVENANT

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À l'écho du bruit assourdissant, les pas hâtifs de Père Aristil, Henry et Hugues résonnèrent dans la cour alors qu'ils se précipitèrent vers l'entrée, le souffle court et les cœurs battant la chamade. Leurs pas se firent plus lents, presque hésitants, lorsqu'ils franchirent le seuil et découvrirent Anna debout au centre de la pièce de vie, sa silhouette éclairée par un rayon de lumière qui filtrait à travers la fenêtre, créant une aura presque irréelle autour d'elle.

Puis, les trois mousquetaires virent Monsieur Normil brandir un poignard en direction d'Anna. Son visage tendu trahissait une détermination féroce, ses muscles du cou et des mâchoires crispées témoignant de sa volonté de passer à l'attaque contre la fille d'Henry.

Les sourcils du centenaire se froncèrent avec détermination, tandis que ses yeux fixent avec intensité leur cible. Ses lèvres serrées exprimèrent une agressivité sans précédent. Le corps de Monsieur Normil était penché légèrement en avant, prêt à attaquer et à se défendre. Sa main tenait fermement le poignard, prête à mettre fin aux exactions de l'ange noir.

La gamine le fixa avec un regard noir, un sourire farceur aux lèvres avant de maîtriser le vieil homme. D'un geste rapide, elle brandit sa main et sans même le toucher, elle le projeta contre un mur.
- Anna ! cria Henry à toute haleine, avant de se précipiter vers elle, le souffle court, le cœur rempli d'inquiétude.

Hugues et Père Aristil observèrent Henry avec inquiétude lorsque le spectre verrouilla la porte, rien qu'en agitant la tête. Les trois hommes tentèrent en vain d'ouvrir la porte, leurs cris emplissèrent la pièce dans une cacophonie désespérée.
- Anna ! hurla Henry, sa voix empreinte de panique.
- Père ! poursuivit Hugues, l'anxiété se lisant sur son visage.
- Monsieur Normil, Anna ! Répondez ! s'exclama Père Aristil, sa voix empreinte d'une urgence palpable.

Mais ils n'obtinrent aucune réaction.
- Peut-être qu'il est mort, déclara Hugues.
- Je ne pense pas, le rassura l'homme de Dieu, puis Henry, en essayant de calmer ses nerfs.

Après de multiples tentatives infructueuses, les trois hommes prirent conscience de leur impuissance et décidèrent de se rassembler sur un banc de la cour. Leurs visages marqués par l'anxiété reflétaient le poids du désespoir alors qu'ils s'efforcèrent de trouver une solution à cette situation inquiétante.

Chaque nuit sans sommeil, chaque journée passée dans l'incertitude pesait lourdement sur Henry, laissant des marques visibles de son épuisement physique et émotionnel. Dans chaque regard hagard, on pouvait lire la détresse d'un père tourmenté par l'angoisse d'avoir perdu à nouveau son enfant bien-aimé. Henry était manifestement triste et perdu.

Les étincelles de vie qui animaient ses yeux autrefois semblaient s'être éteintes, remplacées par un voile sombre de désespoir. Les sourcils d'Hugues étaient froncés, ses mâchoires serrées, et ses traits tendus, trahissant son état émotionnel tourmenté. Chaque ligne de son visage était marquée par la tension, comme si son être tout entier était en proie à une lutte intérieure déchirante. Hugues était tellement remonté et en furie que toute notion de refoulement et de maîtrise de soi était caduque.

Le visage du prêtre exprimait une profonde concentration mêlée à une certaine gravité. Ses traits étaient figés dans une attitude de dévotion intense, tandis que ses yeux étaient fermés, comme s'il cherchait à établir une connexion spirituelle profonde à travers ses prières.

Le révérend père Aristil méditait avec son chapelet, ses doigts parcourant les grains avec une dévotion profonde, tandis que les deux autres hommes laissaient échapper leur frustration.

Finalement, l'homme de Dieu rompit le silence.
- Les gars, ne vous laissez pas abattre par la force du mal, murmura-t-il d'une voix empreinte de sagesse, en serrant fermement son chapelet. C'est le démon qui aveugle et empêche de nous unir pour libérer le pauvre Normil.

Ville sanglante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant