𝙲𝙾𝚄𝙿 𝙳𝙴 𝙶𝚄𝙸𝚃𝙰𝚁𝙴 | [𝙼𝚒𝚗𝚜𝚞𝚗𝚐]

Chapitre 9

 "Vivre, c'est danser, j'aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d'une danse ou d'un refrain."

-Joséphine Baker

.
.

Dimanche 31 décembre 20XX, à GABRIEL Eeiden

11h37 du matin, devant le portail de l'école

Jisung rêvassait. La tête posée contre la vitre, ses souvenirs ne faisaient que revenir dans sa tête. Les mots de Minho ne l'avaient pas quitté. Il y avait pensé tous les jours, et dès son réveil, lorsque ses paupières s'ouvraient.

"Ah bon ? Moi, si j'avais été à leur place, je ne t'aurais jamais laissé partir."

À chaque fois qu'il se repassait la scène dans sa tête, ses lèvres ne cessaient de s'étirer. Ça le faisait craquer encore une fois, comme s'il était ensorcelé. Ça n'était pas de la magie ce qu'il avait, il était simplement amoureux.

Amoureux de son colocataire, amoureux de Lee Minho. Il avait réfléchi à plusieurs façons de lui annoncer, mais ça n'était pas son truc. Il s'était dit qu'il en aurait forcément l'occasion dans les prochains jours, et sûrement ce soir. Il avait peur oui, mais ces mots qui revenaient ne faisaient que le rassurer.

Pourquoi Minho lui aurait-il dit ça s'il ne s'intéressait pas un peu au moins à lui ? À moins qu'il ait voulu être poli, et il serait vraiment con à avouer ses sentiments. Mais quelque chose au fond de lui, l'intimait de le faire.

Jisung détourna ses yeux du paysage pour regarder sa mère ricaner d'une blague que son père venait de faire. Peut-être que dans quelques années, ça sera lui à sa place.

Il ne voulait pas le quitter après sa troisième année. Il aurait presque voulu naître un an plus tôt. Pour le rencontrer avant. Tiens ? Pourquoi elle le regardait droit dans les yeux ?

-Mon lapin, nous sommes arrivés.

Jisung regarda autour de lui, et effectivement, ils étaient garés devant l'école. Ses amis lui faisaient des gros coucous avec leurs bras. Hyunjin semblait hésiter à monter sur le mur pour être encore plus visible. Minho donnait l'impression d'être le plus calme, mais ce n'était pas le cas. À l'intérieur de lui, c'était un volcan en éruption. Ça faisait une éternité qu'il l'attendait.

Lorsque Jisung descendit de la voiture, ses camarades de premières années furent les premiers à lui souhaiter la bienvenue. Le guitariste fit des petits câlins à tout le monde, avant d'arriver devant celui qui faisait battre son cœur.

-Coucou toi.

-Monsieur se fait désirer.

-Si tu me cherches, je lui dis de se charger de toi. Jisung montra sa guitare de sa tête.