Chapitre 2 : Virtuel

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Deux jours plus tard

Lorsque je suis arrivé sur Discord pour la première fois, j'étais comme un étranger dans un pays inconnu. L'interface me paraissait chaotique, chaque icône et chaque menu semblaient se moquer de mon ignorance. Je cliquais un peu partout, essayant de comprendre comment fonctionnait cette plateforme, mais rien n'y faisait. Les mots, les rôles, les canaux de discussion... tout se mélangeait dans mon esprit. C'était frustrant.

À ce moment-là, je ne connaissais que deux autres plateformes : YouTube et Twitch, mes refuges habituels. Alors, dans un geste désespéré, je me suis tourné vers elles pour chercher des réponses. C'est là que je suis tombé sur un streamer dont le nom commençait à résonner doucement dans la communauté : Aminematue. Le pseudonyme m'a fait sourire, il était évident que ce gars-là s'appelait Amine. Son contenu, centré autour du gaming, m'a rapidement captivé. Sa façon de jouer, d'interagir avec son public, et cette décontraction qu'il affichait en direct créaient une atmosphère conviviale, presque habituel à son égard. Il semblait accessible, comme un ami que l'on découvre au fil des sessions de jeu.

Un jour, il a mentionné avoir créé un salon sur Discord pour sa communauté. Curieux, et sans doute un peu influencé par la familiarité que j'avais développée à son égard à travers ses streams, j'ai décidé de le rejoindre. Même si je n'étais pas à l'aise avec l'application, l'idée de me retrouver dans un espace partagé avec d'autres fans d'Amine me plaisait. C'était une manière de m'intégrer, de faire partie de quelque chose de plus grand, tout en ayant un point de repère dans cet océan numérique déconcertant.

Fin de la première semaine du confinement

J'étais pratiquement un pro des réseaux sociaux. Avec Arane et Ariana, on avait passé des heures à jouer à toutes sortes de jeux vidéo. J'avais tous les réseaux sociaux, sans exception. Tous, sauf Messenger, qui ne sert franchement à rien. Arane m'avait même conseillé d'installer quelques jeux auxquels il jouait régulièrement. Mes parents, bien sûr, refusaient catégoriquement que je touche à des jeux vidéo, mais heureusement, ma tante Brenda, toujours là pour me couvrir, avait promis de me les payer si ça devenait trop cher. Grâce à elle, j'ai pu installer :

- Brawl Stars

- Roblox

- Mobile Legends

- Valorant

Et il s'est avéré que j'étais plutôt doué, en fait. Rapidement, je me suis pris au jeu, au sens propre comme au figuré. Les parties se sont enchaînées, chaque jour devenant une petite victoire personnelle. Ça devenait même addictif, presque vital. Certes, je faisais mes devoirs... quand il y en avait, mais soyons honnêtes, les profs ne nous donnaient presque rien à faire. C'était le rêve. J'aurais pas mon brevet, enfinnnn... Ouais Bref...

Ce 2 avril, alors que je menais une bataille épique sur Brawl Stars, concentré comme jamais, une interruption brutale a mis fin à ma course vers la victoire. J'ai terminé 7ème sur 10. Septième ! À peine croyable, moi qui excelle dans tout ce que je touche, je m'étais laissé abattre de manière pitoyable. Comparé à mes résultats scolaires, c'était risible, je le sais, mais sur le moment, la frustration me brûlait. Et puis, ce n'était même pas ma faute ! J'avais un personnage à longue portée, et c'est un fichu tank qui m'avait complètement anéanti. Sérieusement ? Comment ce genre de chose pouvait m'arriver à moi ? QUI A OSÉ ??????

Le pire, c'était ce pseudo ridicule qui m'avait fait perdre six précieux trophées. Je me souviens encore du moment où son nom est apparu à l'écran : "LiamKillYou 😏". Ce foutu emoji à la con me narguait, comme s'il savait à quel point je haïssais perdre. Et là, tout a dérapé. Une vague de rage est montée en moi. J'avais envie de lui faire manger son téléphone, pixel par pixel, jusqu'à ce qu'il regrette amèrement de m'avoir humilié de la sorte. Ce n'était pas juste une défaite, c'était personnel.

L'Amour Atlantique 🌊 ( TOME 1 : Qu'importe L'Amour ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant