Elle menait une existence paisible, certes un peu monotone, mais paisible enfin jusqu'à la mort de son père. Soudainement, elle se retrouve héritière de tout ce qu'il possédait. Ce qui aurait pu être un moment de transition ordinaire devient rapidem...
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Mes pas résonnent dans les couloirs déserts du palais alors que je me dirige vers mon bureau. Le silence enveloppe les lieux, seulement interrompu par le doux écho de mes talons sur les dalles de marbre.
La lumière tamisée des lampes murales projette des ombres dansantes le long des murs. Les couloirs du palais sont vides à cette heure-ci.
J'ouvre la porte de mon bureau avec un soupir de lassitude et de fatigue, impatiente que cette journée se termine. Les rayons déclinants du soleil filtrent à travers les stores, jetant une lueur pâle sur les dossiers empilés et les notes éparpillées.
Je m'affale sur mon bureau, laissant mes doigts glisser sur mon visage fatigué, cherchant un répit dans cette journée qui semble s'étirer à l'infini. Les murs de mon bureau semblent se refermer sur moi, comme pour me rappeler que je suis piégée dans cette routine monotone. Est-ce vraiment ainsi que j'avais imaginé ma vie ? Passer la plus grande partie de mes journées à remplir des papiers, assister à des réunions interminables et écouter les remarques granuleuses de tous ces imbéciles ?
Mon regard erre sur la pièce familière qui m'entoure. Les étagères chargées de livres et de dossiers, le bureau en bois massif. J'ai longtemps bataillé pour en arriver là. Dès mon plus jeune âge, j'ai défendu mes ambitions avec ferveur. J'ai choisi de me battre et de ne pas succomber au destin tout tracé des filles de l'aristocratie et de la noblesse, condamnées à un mariage arrangé. J'ai eu l'audace de défier mon père qui était persuadé les filles n'avaient pas leur place dans des lieux comme l'académie royale. Après avoir tant bataillé, il a finalement décidé de me laisser passer l'examen d'entrée, que j'ai réussi avec brio. Aujourd'hui, mes années d'efforts acharnés pour gravir les échelons ont finalement payé, mais à quel prix ? En faisant cela, je pensais que mon père m'accorderait un peu d'attention, mais malgré tout, il n'a jamais daigné me regarder.
Une pointe de tristesse m'envahit, mais je la chasse rapidement. Ce n'est pas le moment de ressasser le passé. Je dois me concentrer sur les tâches qui m'attendent, même si elles semblent insurmontables en ce moment. Je ramasse le dossier sur lequel je travaillais avant ma réunion et je me plonge dedans, m'efforçant de chasser les pensées sombres qui menacent de m'engloutir.
Le bruit de la porte qui s'ouvre me tire brusquement de mes pensées.Je relève la tête, surprise, pour voir Elena, l'une de mes collègues, se tenir sur le seuil
"Lyanna ?" Sa voix est douce, empreinte d'une inquiétude sincère.
Sûrement une requête de dernière minute. Mais l'expression sur son visage me prend au dépourvu.
-Qu'y a-t-il, Elena ? ma voix sonne plus sèche que je ne l'aurais voulu.
Elle baisse les yeux, cherchant visiblement ses mots. Puis, prenant une profonde inspiration, elle me regarde à nouveau, une lueur de tristesse dans le regard.
