Damon

48. L'oasis du destin

𝑰𝒓𝒊𝒏𝒂

La journée n'a pas été sans conséquences, elle a laissé des traces profondes, tant sur mon corps que dans mon esprit.

Assise sur le lit de notre planque temporaire, je me sens soudainement dépassée par la situation. Les larmes, témoins de ma peur, de ma colère et de ma confusion, coulent sans retenue sur mes joues.

La porte s'ouvre doucement et Damon apparaît. Sa présence est immédiatement réconfortante, mais elle ne suffit pas à apaiser mon mal être intérieur. Il s'approche et s'assoit à côté de moi sur le lit, sa proximité me rappelle que je ne suis pas seule dans cette épreuve.

"Est-ce que tu crois que Sergueï disait la vérité ? Qu'il n'a jamais voulu me tuer, il y a trois ans ?" le questionné-je d'une voix tremblante à peine audible à travers mes sanglots.

Il pousse un soupir et ses yeux cherchent instinctivement les miens.

"Je ne sais pas, Irina. Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de ton frère à ce moment-là. Mais ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, il a fait un choix," dit-il d'une voix grave.

"Pourquoi ?" dis-je en sanglot. "Pourquoi je ne peux pas avoir une vie normale ? Pourquoi mon père doit-il être mêlé à des terroristes ? Pourquoi mon propre frère préfère-t-il rester loyal à notre père plutôt que de me protéger ?"

Les mots s'échappent de moi en une cascade douloureuse, chaque question amplifiant mon désespoir.

"Et le pire... le pire, c'est que je m'en veux d'avoir tiré sur lui," avoué-je finalement.

Damon me prend dans ses bras, me serrant contre lui avec une force rassurante.

"Irina, tu as fait ce que tu devais faire. Sergueï a choisi son camp, et tu as protégé ta vie. C'est ce qui compte le plus, princesse."

Ses mots sont sensés et logiques, mais je peine à les accepter. Je me blottis contre lui, cherchant du réconfort dans sa présence.

"Je ne sais pas si je pourrai un jour me pardonner," murmuré-je, la voix étouffée par les larmes.

"Tu survivras à ça, princesse," dit-il d'une voix ferme et déterminée. "Et un jour, tu trouveras la paix. Je te le promets."

Je m'accroche à ses paroles, à cette promesse en espérant qu'elle se révèlera vraie.

Blottie dans ses bras, je trouve la force de sécher mes larmes et de relever la tête avant de plonger mon regard dans le sien.

Mon cœur bat la chamade, non pas de peur vis à vis de mon frère cette fois, mais d'une appréhension liée à une question qui brûle mes lèvres. J'ai peur de sa réponse, peur de l'incertitude qui pourrait suivre. Finalement, je rassemble tout mon courage et me lance.

"Et à la fin de notre contrat... qu'est-ce qui se passera, Damon ? Est-ce que... est-ce que je devrai partir ? Est-ce que tu m'abandonneras ?"

La surprise traverse ses yeux, comme s'il n'avait jamais envisagé cette possibilité ou comme s'il n'avait jamais voulu y penser. Il ouvre la bouche pour répondre, mais avant qu'il ne puisse prononcer un seul mot, la porte de la chambre s'ouvre avec fracas.

Aleksander apparaît sur le seuil de la porte, son visage marqué par l'urgence et la tension.

"On bouge ! Les Russes nous ont retrouvés !" hurle-t-il en brisant le fragile moment de vulnérabilité que nous partagions.

La peur, l'urgence, tout revient en moi comme une marée montante. Damon se lève d'un bond, le visage désormais fermée, laissant le chef de gang reprendre le dessus.