38. En territoire inconnu

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243 jours,
Moscou, Russie.

𝑰𝒓𝒊𝒏𝒂

La lumière aveuglante du matin envahit mes yeux et une douleur sourde martèle mon crâne. Je cligne plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la luminosité de la pièce. En entendant le rire moqueur de Aleksander, je réalise soudainement que je me trouve blottie contre le torse Damon.

Une vague d'émotions m'envahit : le soulagement, la tendresse, l'inquiétude, la honte... Tout se bouscule en moi. Je repense à notre conversation de la veille, aux larmes qui ont coulé, à la douceur inattendue de Damon, à notre baiser échangé. C'est comme si toute barrière entre nous avait disparu le temps d'une soirée.

L'odeur boisée de son parfum m'enveloppe toujours, et j'ai l'impression d'être en sécurité, protégée. Pourtant, je ressens aussi une pointe de honte de m'être montrée si vulnérable devant lui. Je me redresse rapidement dans le but de mettre de la distance entre nous.

Le poids de la réalité me frappe de plein fouet alors que je prends conscience de la situation dans laquelle je me trouve. Mes joues deviennent instantanément rouge de honte lorsque j'aperçois Aleksander, souriant avec une malice évidente, et tenant son téléphone devant lui.

"Aleksander, ce n'est pas le moment," dis-je d'une voix encore rauque.

"Je vois que certains ont passé une bonne soirée pendant que d'autres bossaient. Si ça ne vous dérange pas, je vais garder cette photo au chaud pour Izzy, ça lui fera plaisir de voir comment vous êtes un vrai couple," se moque-t-il sans pitié.

"Ta gueule, Alek," grogne Damon à travers son état semi-conscient

Aleksander, imperturbable comme toujours, se met à rire.

"C'est comme ça qu'on me remercie alors que j'ai ramené le petit déjeuner ? J'aurai dû vous laisser crever de faim."

Tout en essayant de remettre de l'ordre dans mes cheveux emmêlés, mais aussi dans mes pensées, je me lève du canapé avec le reste se dignité que je peux encore rassembler.

"Je meurs de faim ! Où est le petit-déjeuner ?" demandé-je, dans le but de détourner l'attention de cette situation gênante.

Il pointe du doigt la table de la cuisine où se trouvent plusieurs sacs de nourriture.

"Là-bas. Blini, du jus d'orange, du café. De quoi remettre nos deux amoureux sur pied," dit-il en riant, sans aucune gêne.

Damon, percevant mon malaise, se redresse à son tour.

"Fou lui la paix, Alek," dit-il d'une voix protectrice.

Je soupire de soulagement en m'éloignant du salon et en allant vers la cuisine. Chaque pas m'éloigne de cette situation embarrassante, et me permet de reprendre un semblant de contrôle. Pourtant, malgré tout, je ne peux m'empêcher de jeter un dernier regard vers Damon, cherchant à lire dans son regard, à comprendre ce qu'il ressent. Mais il reste énigmatique, sa façade habituelle est en place.

En me remplissant un verre de jus, je prends un moment pour respirer, pour rassembler mes pensées. Les événements de la nuit dernière me semblent à la fois si lointains et si réels. Je ne sais pas encore comment je vais gérer tout cela, mais une chose est sûre : je ne suis pas prête à laisser Aleksander me taquiner à ce sujet.


*

Le reflet dans le miroir me renvoie l'image d'une femme que je reconnais à peine. Ma robe, d'un noir profond, épouse mes courbes. Le décolleté plongeant ajoute une touche de sensualité, tandis que la fente sur le côté de la robe révèle juste assez de ma jambe lorsque je me déplace.

DamonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant